are you coming to the tree ? / m

Une myriade d'émotions traversaient actuellement l'esprit du noiraud. Les lèvres du blond sur son garrot ne l'aidèrent pas à reprendre contenance, et c'est dire qu'il avait sérieusement besoin de remettre les pieds sur terre. Il était en train de se passer exactement ce qu'il redoutait à la fois pour Murphy et pour Mara. Il se sentait comme un élément perturbateur, mais ne pouvait pas se résoudre à penser que cela aurait été mieux qu'il soit mort. Son cœur était chargé d'un amour incommensurable pour son interlocuteur. « J'suis là maintenant.. si tu pars en vrille c'est avec moi. » souffla-t-il doucement contre la peau de l'étalon, sentant leurs chaleur se partager petit à petit. Il avait l'impression de réellement se réchauffer pour la première fois depuis de très longs mois. Aux mots de Murphy, il sentit sa gorge se serrer, et aurait presque pu en pleurer de joie. Mais il recula juste, se perdant dans les abysses océaniques de ses yeux, avant de l'embrasser, avec une tendresse mélangée à un désir non feint mais tant refoulé. « Je t'ai toujours aimé.. et ce n'est pas prêt de changer. »

Tu te mordilles doucement la lèvre. Tu aimerais tant faire plus. Et te contenter de ça pourtant. Tu souris à ses mots – et tu pourrais pleurer de bonheur aussi. Mais il t'embrasse et à cet instant, tu oublies tout. Tu te presses un peu plus contre lui. Plus tard les problèmes. Plus tard les questions. Tu n'as pas envie de t'embêter avec ça. Avec rien du tout. Tu frémis, puis détaches lentement tes lèvres des siennes. Tu les laisses de nouveau courir contre son encolure, puis son garrot. Tu te décales légèrement, effleurant son dos. Tu lui lances juste un regard, sans rien dire.
Mais tes yeux lui demandent. Tu t'en souviens, Nox ? Parce que toi, tu n'as jamais oublié ce moment.

Et il se mit à le toucher à plusieurs endroit, mais Nox ne bougea pas, se contentant de se concentrer sur ce qu'il ressentait. Comme autrefois. Comme la première fois. Comme quand ils étaient enfant et qu'ils se sont découverts. Il souffla un air chaud de ses naseaux, demeurant serein face aux gestes de son amant, les yeux mi-clos, profitant de l'instant comme si il allait s'envoler à la prochaine brise.

Tu fermes à demi les yeux, profitant toi aussi de lui procurer quelques caresses. Tu te presses alors contre lui, ton poitrail contre son flanc gauche, passant ton encolure par-dessus son dos, l'enlaçant avec une tendresse mélancolique, mais une tendresse brute, à l'état pur, maladroite.

Nox poussa un faible hennissement apaisé, tournant son encolure pour mordiller un peu les flancs du blond. Son regard dans le sien était complice, et un doux sourire s'était glissé sur ses lèvres.

Mais les interrogations te reviennent en pleine face comme un coup d'enclume. Tu restes tout aussi proche, frémis à son petit coup de dents. Mais tes yeux, eux, se décalent pour chercher ceux de ton amant. Et ton enfant avec Iwa ? Tu frissonnes, essayant de paraître totalement neutre.

Coup de poignard.
Dur retour à la réalité.
La vie ne lui permettra-t-elle donc jamais de laisser s'envoler ses mauvaises pensées ? Il se sentit comme le bateau retenu par l'ancre dans une eau tumultueuse, qui le fait frôler le massif de corail de près. Jusqu'au jour où il risque de le heurter de plein fouet. Il renâcla, plongé dans ses pensées. « Introuvable. » lâcha-t-il calmement, les yeux rivés sur le sol.

Tu n'arrives pas à lui faire relever le regard, alors tu finis par détourner de ton amant tes iris tourmentés. Tu frissonnes sans rien répondre de longues secondes. Et Iwa ? demandes-tu doucement, avant de tourner la tête de nouveau vers lui pour avancer d'un pas, collant de nouveau ton poitrail contre le sien, chaud.

« La dernière fois que j'ai vu Iwa elle n'était plus elle-même.. » souffla-t-il calmement, avant de pousser un long soupir las. Il se pressa un peu contre Murphy, cherchant un peu de réconfort.

Pareil pour moi. Tu soupires doucement, avant de l'enlacer de ton encolure, comme pour le rassurer. Maintenant, ça va aller. Tes dents se promènent doucement à la base de la nuque de Nox, que tu gratouilles avec sensualité. Puis, tu murmures à son oreille : Pourrais-tu dominer avec moi ? Tu ne pourras pas survivre à la domination seul, après le départ de Mara.

Le noiraud considéra la question du blond un petit moment, savourant ces petits coups de dents contre sa nuque, cet endroit si sensible et pourtant si fragile à la fois. Il riva ses iris sombres dans celles, océaniques, du jeune dominant. « Je ferais tout ce que tu me demanderas, Murphy. » Il s'abandonna, fermant les yeux doucement, ses naseaux frémissant doucement.

Un sourire étire tes lèvres cendrées. Tu fermes les yeux, continuant tes caresses subtiles. Tu te décales, passant sur le côté de son corps, où tes dents viennent mordiller ses flancs avec douceur et picotements pourtant. Alors sois mien, Nox. Tu t'es arrêté, de côté, tes yeux perçants cherchant son regard, son approbation. Qu'il soit tien, et que tu sois sien, sans que jamais personne ne vienne briser ce lien indescriptible entre vous.

« A jamais. » Le noiraud souffla ces quelques mots, sentant son corps entier frémir des gestes qu'accomplissait le dominant sur son corps. De ses naseaux s'échappait une légère buée, puisqu'il faisait toujours froid ici. Cependant, le mâle se sentait plus brûlant que jamais. Ses yeux sombres rencontrèrent leur contraire, leur âme-sœur, dans un regard que seuls les deux étalons pouvaient comprendre.

Vos peaux l'une contre l'autre te rend électrique. Tu frissonnes et sens ton souffle s'accélérer légèrement, créant un nuage de buée à la sortie de tes naseaux. Tu te frottes contre lui, grognant légèrement. Tant de souvenirs qui te reviennent. La dernière fois que vous en étiez là, c'était – il te semble – il y a si longtemps. Deux enfants, encore. Et tu as l'impression d'avoir un siècle de plus sur les épaules. Mais là, à cet instant avec Nox, ton amant, ton tout, ta moitié.. tu as l'impression de n'avoir aucun âge.
Comme si votre relation défiait même les limites du temps.

Les mêmes souvenirs revinrent à l'esprit du jeune mâle noir. Le temps avait passé depuis la dernière fois qu'ils s'étaient ainsi retrouvés collés l'un à l'autre, pourtant c'était comme dans ses souvenirs. Il s'agissait des mêmes sensations, des mêmes frissons au contact des naseaux du blond. Ses sentiments n'avaient pas été ébranlés une seule seconde, il les avait juste cachés tout ce temps aux yeux du monde, même à ceux de Murphy.
Mais plus rien n'avait d'importance désormais.

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» A big, very big tree ....