are you coming to the tree ? / m

Non, plus rien n'a d'importance. Plus rien n'a plus de prix que ces choses que tu ne peux compter, que tu ne peux mesurer, que tu ne peux acheter. Je t'aime.. murmures-tu contre son corps brûlant, tes naseaux toujours en exploration. Tu mordilles la base de sa queue, comme avant. Puis frottes ta tête contre sa croupe. Il est à toi. Tu es à lui.
Et ça, ça n'a définitivement aucun jugement, aucune mesure, aucun prix.

Nox se sentit aspiré par ses sentiments, pas ses sensations, par tout ce qui l'a un jour rattaché à celui qui se tenait désormais si près de son corps. Il avait beau avoir essayé, il n'était jamais parvenu à l'oublier, il n'était jamais parvenu à rester loin de lui trop longtemps. Pendant ses rondes, il passait souvent là où lui et Mara dormaient, rôdant dans le coin en l'admirant quelques instants toutes les nuits entre quelques heures de rondes. Il avait passé tant de nuits à fantasmer leurs véritables retrouvailles. Des picotements dérangèrent ses membres, alors qu'il se sentait transcendé d'un plaisir envahissant, puissant, dévastateur. Mais aussi par une douce chaleur au coeur. « Je t'aime.. Il en sera toujours ainsi. » murmura-t-il, se rendant compte qu'il peinait à demeurer stable dans sa respiration.

Si différents. Si semblables pourtant. Deux enfants égarés. L'un battu de l'extérieur par les autres. L'autre battu de l'intérieur par ses démons. Deux combattants. Deux étalons au front, qui un jour de guerre intérieure, se sont trouvés et se sont alliés. Tu souris doucement à ses mots. Tu as du mal à croire que tout cela est vrai. Tu ne veux plus penser à rien. Ni à Mara et ta culpabilité, ni à Iwa et ta colère. Rien. Juste lui. Noximilian.
Dans un souffle, tu te soulèves pour retomber sur son dos. Tu ne bouges pas un instant, frémis juste, les sens bousillés par l'envie, le désir, la chaleur de vos retrouvailles réelles.

Il avait juste envie d'oublier dans quel contexte ils vivaient : une guerre qui se préparait, de lourdes responsabilités, la conséquence de leurs actes. Pour le noiraud, il n'y avait que lui en cet instant. Il n'y avait que sa chaleur sur son dos, que les prémices de leur avenir, que des promesses en lesquelles il voulait croire, auxquelles il voulait s'accrocher comme un fou. Les yeux mi-clos, il inspira profondément, l'odeur de Murphy tellement présente en cet instant, qu'il s'abandonna, s'enivra.

Tu frottes ton chanfrein contre son dos, serrant son corps de tes antérieurs comme pour lui dire : ne t'en vas pas, Nox. Ne t'en vas pas, j'ai besoin de toi. Tu tends l'encolure pour mordiller la base de son garrot et souffles doucement. Tu fermes les yeux. Oubliant tout.

Il plongea la tête la première dans l'euphorie la plus totale, des circuits électriques remplaçant ses veines. Il avait l'impression d'être parcouru par une énergie qui n'était plus la sienne, comme si il était revenu un an et demi auparavant, lorsque leur histoire avait véritablement commencé, et aussi rapidement interrompue. Mais il ne souhaitait pas se remémorer ces détails, laissant leur amour se fondre en lui.

Un léger râle s'échappe de tes lèvres, alors que tu descends enfin de son corps, pour ne pas lui imposer ton poids trop longtemps. Le corps encore en fusion, tu t'approches de lui, cherchant son regard. Cherchant ses lèvres, que tu effleures comme si c'était encore interdit. Bienvenue sur vos terres, dominant, murmures-tu avec un sourire amusé et effronté.

Il savoura la dernière caresse de la petite glissade de son amant le long de son dos, ce dernier étant en sueur suite aux frictions entre leurs deux corps. Reprenant un minimum son souffle, il ferma à demi les yeux quand ses lèvres effleurèrent celles du blond. « Je risque de mettre un certain temps à m'y habituer tu sais. Ça fait des années que je suis ton bras-droit. » souffla-t-il avec un petit sourire comblé.

Prends ton temps, souffles-tu doucement. Tu fais quelques pas pour dégourdir tes membres, avant de tourner la tête de nouveau vers lui. Tu peux rester bras-droit aussi, si tu le préfères, ce n'est pas une obligation. Tu lui souris un peu, cherchant son regard.

« Je ne sais pas trop.. C'est toi qui décide si tu es prêt à.. nous afficher ou si tu préfères qu'on reste discret. » En effet il était resté là-dessus, sans être au courant de ce qui avait pu se passer dans l'esprit du blond entre temps. Ses naseaux se dilatèrent calmement, et il observait le dominant du Nord.

Je me fiche du regard des autres, rétorques-tu en haussant les épaules. Ce n'est pas réellement vrai. Mais tu préfères le rassurer. Lui promettre, muettement, que tu ne referas pas les mêmes erreurs que dans le passé. Au fond, le regard des autres t'importe beaucoup, surtout sur ton penchant pour les étalons. Mais tu ne veux pas que ça te détruise.
Que ça vous détruise, de nouveau. Tu plonges ton regard de nouveau au fond du sien.
Et si le bateau coule, et si le bateau sombre, j'te suivrai, j'serai comme ton ombre. Tu m'trouveras toujours dans ton sillon, dans les sales moments comme dans les bons. Et si le ciel s'écroule, si les continents plongent, j'te suivrai même jusque dans tes songes. tu m'trouveras toujours dans ton sillage, dans les lignes droites et dans les virages.

Nox écouta les paroles de Murphy, ne savant pas si il devait vraiment le croire, mais l'envie d'être rassuré prit le dessus sur le reste, et un doux sourire s'inscrit sur ses lèvres charbonneuses. Dans un élan de courage et de passion, il scella leur lèvres un instant. « Je t'aime. » Il avait soufflé ces quelques mots, comme on soufflait sur le pissenlit pour que ses graines prennent leur envol. Comme si il voulait fleurir de nouveau le coeur de son amant.

Les mots terminent de faire fondre ton coeur devenu de glace après bien des épisodes. Tu fermes doucement les yeux lorsqu'il unit vos lèvres et tu voudrais que votre étreinte ne finisse jamais. Puis enfin, tu te recules, récupérant doucement ta respiration amoureuse. Tu m'as tellement manqué, avoues-tu avec émotion, la gorge nouée.

« Je suis là maintenant, et à jamais. » Un tendre sourire s'épanouit sur ses lèvres de charbon, tandis qu'il glisse sa tête sous l'épaisse crinière du blond, comme il aimait le faire depuis qu'ils étaient enfants. Là, il trouvait tout le réconfort dont il avait besoin. Il inspira l'odeur de Murphy longuement, comme s'il s'était agit d'une addiction.

Tu te laisses faire, soupirant de bien être. Comme si jusque là, une partie t'avait manqué. Avait même manqué à ton âme. De quoi repousser les démons qui te tournent autour comme des vautours.
Ou les nourrir, au choix. Tu souffles contre son encolure. Ça me fait presque peur, d'être aussi attaché à toi, confies-tu avec un sourire gêné et timide qu'il ne peut pas voir, heureusement.

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» A big, very big tree ....