La curiosité à du bon parfois | S

Hönir, quand à lui, était en train de galoper, comme un grand taré, le long de l'eau, tandis que les vagues venaient mourir contre ses sabots, éclaboussant tous les alentours. Ne remarquant pas de suite les deux poulains, il passa en trombe près d'eux, les aspergeant au passage. Ce fut seulement lorsqu'il croisa le visage de Kylmä qu'il s'arrêta net, avant de faire demi-tour.

Amusé de leur tête, le petit rebelle s'arrête quelques instants, pour leur tirer la langue. « Attrapes-moi si tu peux ! » Leur balance-t-il en piétinant le sol sur place, envoyant une nouvelle gerbe d'eau froide tout autour de lui. Puis il pivota sur ses postérieurs et repartis de plus belle, les deux autres sur les talons. Cette journée allait être une vraie partie plaisir : deux têtes à emmerder pour le prix d'une.

Mais le p'tit couillon à l'ouïe fine et de la suite dans les idées. Les yeux tours rivés droit devant lui, galopant aussi vite que ses petites jambes le lui permettent, le poulain file à toute allure, la queue sur le dos, l'encolure droite et les oreille rabattues. Puis, sans prévenir personne, il tourne sec sur la droite, de l'eau jusqu'aux genoux, tout en priant pour ne pas se vautrer, ni se faire attraper.

Très fier de sa petite manœuvre, le jeune isabelle jette un coup d’œil derrière lui en souriant, maintenant au piaffé. Comme il l'avait deviné plus tôt, aucun de ses deux poursuivants ne l'avaient suivis dans l'eau et il avait réussit à leur échapper. Mais le regard que lui lançant la jolie pouliche noire lui tira une grimace, le décidant finalement à s'approcher du bicolore inconnu, non sans une moue boudeuse peinte au visage. « Oh c'est bon c'était pour rire ! » Lâcha-t-il en relevant un peu la tête, toujours en boudant.