Quand le temps s'arrêtera et qu'on dansera

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Il l'observait avec douceur, mais son instinct de protecteur était bel et bien présent, à ce moment, Dolorès ne pouvait que le ressentir dans le plus profond de son être. Seth savait qu'il était temps, désormais de dormir et d'attendre au petit matin pour partir à la recherche de l'Oasis qui n'était plus très loin, d'ici à ce lieu tant attendu. « Bonne nuit! » souffla-t-il, en fermant les yeux et en posant sa tête sur le sol, s'apprêtant à s'endormir.

Le matin montra le bout de son nez et le jeune adulte ouvrit finalement les yeux, s'apercevant que les rayons de soleil l'empêchait de bien voir autour de lui. C'est alors que son regard s'arrêta sur la jeune pouliche et sur son visage, un sourire simple s'afficha comme s'il lui souhaitait un merveilleux bonjour. Lentement, le frison se redressa et se plaça près de la sortie, prêt. « Es-tu prête? » lança-t-il, sérieux.

Au début, Dolorès n'était pas du tout à l'aise, mais alors que la fatigue la gagnait, tout malaise de dissipait et ses muscles se relaxaient, devenant soudainement si lourds. Ce n'est que plus tard dan la nuit qu'elle comprit à quel point le désert pouvait être froid. Elle se recroquevilla sur elle-même et laissa la chaleur de l'étalon la réchauffer.

Au petit matin, la chaleur qui était revenu réveilla la belle au bois dormant. Le soleil frappait déjà fort sur le sable qui se réchauffait de plus en plus. Puis elle sentit bouger, Seth se leva, se dirigeant directement vers la sortie. Tout en se relevant à son tour, la pie remercia dans ses pensées les pierres du plafond de ne pas lui avoir écraser le crâne pendant la nuit. La bouche pâteuse, Dolorès prononça un petit oui presque inaudible. Elle voyait à peine Seth, avec le soleil derrière lui, la pouliche ne voyait qu'un cheval sombre aux bords flous.

Maintenant que la jeune demoiselle était prête à poursuivre l'aventure, Seth se déplaça pour finalement se mettre en route et au pas, il attendit un instant que la pouliche vienne le rejoindre. Le soleil était à son apogée, mais ce ne serait pas une température de cet envergure qui les feraient renoncés aussi facilement et donc, le frison poursuivit son chemin. Ils marchèrent pendant un moment et au loin, le mâle vit la source, cet oasis que l'enfant avait temps désiré. Se tournant doucement en sa direction, le frison sourit et se mit au trot. « Nous sommes arrivés. » lança-t-il, joyeusement en accélérant toujours un peu plus jusqu'à parvenir à la source où l'eau coulait à flot.

Dolorès s'encourageait mentalement, la source n'était pas bien loin, bientôt elle pourrait boire, mais avant elle devait s'y rendre. La pouliche se plaça stratégiquement dans l'ombre du grand noireau, elle éviterait au moins le coup de chaleur. À peine venaient-ils de partir que Lola se sentait mal. Sa bouche était complètement sèche comme le désert et était prise de vertige. Elle continuait tout de même à avancer, persévérante. Puis, Seth l'averti qu'ils étaient arrivés. La pouliche releva la tête, elle était juste là devant elle, quel soulagement. L'étalon se précipita vers l'eau fraîche. Dolorès voulait le suivre, ça oui, mais plus elle essayait, plus elle ralentissait. Son corps entier n'en pouvait plus. Le monde tournait autour d'elle. Elle aurait voulu se téléporter à côté du frison qui était déjà arrivé à la source. Soudainement plus rien n'existait autour d'elle, tout ce qu'elle entendait c'était les battements de son coeur et sa respiration haletante. Lola se sentit partir, son petit corps frêle s'évanouit sur le sable chaud du désert.

Le mâle qui était arrivé à la source d'eau s'arrêta et tourna la tête calmement vers la gamine, remarquant qu'elle s'était effondrée sur le sable chaud, celui-ci se mit au galop, allant la retrouver. Près d'elle, Seth se pencha et souffla doucement de l'air sur son visage, voyant qu'elle ne réagissait point, le noiraud agrippa la partie la plus dure de son encolure pour la traîner jusqu'à l'oasis. Dès qu'ils arrivâment, Seth prit de l'eau et la fit couler sur son visage pour la réveiller, ce n'était pas le moment de la perdre, loin de là. « Dolorès! Il faut vous reprendre. » dit-il, sérieux et sévère, ayant peur qu'elle ne meurt.

La pouliche sentit une fraîcheur sur son visage. De l'eau ! Cria-t-elle intérieurement. Elle se réveilla dans un sursaut en prenant une grande respiration. Elle ignora comment elle était arrivé au bord de l'oasis, mais ce n'était pas important, pour l'instant elle ne pensait qu'à boire. Même sous l'empressement ses muscles avaient de la misère à la soulevée pour qu'elle puisse au moins tremper sa bouche dans l'eau fraîche.

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Soulagé, le mâle attendit et demeura silencieux, laissant la jeune femelle se rassasier.

Finalement elle sentit l'eau sur ses lèvres et se mit à boire à grandes gorgées. C'était une sensation divine que de sentir l'eau fraîche descendre dans sa gorge et remplir son estomac vide. Lola fut bien vite désaltérée mais elle ne pouvait s'arrêter. Quand il n'y avait plus de place pour une seule goutte de plus, la petite reposa sa tête sur le sol. « Merci Seth. » Souffla-t-elle entre deux grandes respirations.

Le mâle se pencha au-dessus d'elle et souffla sur son front, réconfortant, mais surtout agréablement doux. < Dolorès! Comment te sens-tu, à présent? > lui demanda-t-il, en l'aidant du mieux qu'il pouvait à la remettre sur pied.

« Ça va. » La pie avait toujours la tête qui tournait, mais elle se sentait beaucoup mieux. Elle se releva assez rapidement, un avantage d'être jeune, c'est qu'on reprend vite des forces. La pouliche sourit au mâle en signe de remerciement. Maintenant que sa soif était comblé, Dolorès ressentait soudainement la faim. Heureusement pour elle, l'oasis n'était pas que source d'eau, mais aussi d'arbres à fruits. La salive empli sa bouche. « Tu as faim ? J'ai bien envie de ça. » Elle pointe du bout de son nez un arbre qui abritent plusieurs fruits magenta. La couleur des pitayas était bien attirante pour une jeune pouliche.

Le mâle sourit et lorsqu'elle lui pointa un arbre avec des fruits, Seth était lui aussi bien intéressé. « Un peu d'aide, alors? » proposa-t-il, en fixant la pouliche.

Elle rit et hocha la tête. Elle venait subitement de retrouver sa bonne humeur. Doucement elle marcha jusqu'à l'arbre, observant les fruits trop haut pour qu'elle les atteignes. « Lui. » Il était comme tout les autres, mais Dolorès était certaine qu'il avait bien meilleur goût.

Alors, lentement l'étalon s'approcha et leva la tête vers le fruit en question, celui-ci était vraiment haut, c'était un gros défi pour la petite de le récupérer, mais pas pour le noiraud. Un sourire se dessina sur son visage et dans un bond, le frison accrocha le fruit avec ses dents pour redescendre. Le mastodonte la tendit à la pouliche et la lui laissa entière. « Mange à ta faim, si tu as encore besoin de moi, je suis toujours là. » dit-il, en se couchant un moment.

Elle ne pouvait mentir, elle était impressionné. Seth était déjà un géant pour la petite, mais en se montant sur ses pattes comme ça, il était le double de la grandeur de la pouliche. « Merchi. » Fit-elle, le fruit entre ses dents. Lola le laissa tomber sur le sol et l'écrasa de son petit sabot pour le fendre en deux. Le pitaya s'ouvrit, découvrant sa chair blanche parsemé de petits points noirs. La pie le croqua, goûtant son arôme doux et sucré. Elle ne pu s'empêcher de s’empiffrer rapidement.

Seth demeurait là, couché sur le sol et observait la petite se rassasier, quant à lui, le mâle n'avait pas encore très faim, alors il préférait surveiller les environs. « Ça m'a fait plaisir, Dolorès! » lança-t-il, chaleureusement. Le soleil était doux et chaud, c'était un réel régal que de se faire choyer de la sorte par une chaleur douce. Puis, après un moment, on parvint finalement à entendre des grognements et relevant brusquement la tête, le noiraud constata qu'au loin, il y avait une créature sauvage.