faut pas d'faux pas (-15)

Il ricane à nouveau, ne se lassant pas de le fixer.

Sache que nous sommes les moins impliqués dans cette destruction. C'était notre troupeau qu'on voulait décimer. On a réussi, on est les seuls survivants. Je pouvais infliger une douleur mentale à quiconque, peu importe la distance. Je pouvais varier l'importance et la durée de cette douleur. C'était tellement jouissif bordel, presque plus que baiser tu vois.

Toujours vulgaire, c'était lui. Le vrai, celui qui aimait parler de lui. Il commençait à l'apprécier, alors qu'il ne l'avait même pas touché. Peut-être que ce sentiment de supériorité faisait naître en lui un mirage d'amitié.
Puis il le détailla. Il avait l'air d'un puceau, vu son jeune âge. Sweeney tenta le coup.

Enfin non, tu ne vois pas.

 

Sa vulgarité déplait à Oroszlàn, qui ne se laisse pas influencer par ça pour autant. Lui, on lui a toujours appris à bien parler – peut-être parce qu'il est né, bien que bâtard et parfois rejeté, prince et héritier. Il serre les dents. Quels carnages un être comme lui devait faire avec ces pouvoirs-là... Puis la provocation lui fait hérisser le poil. Il se redresse, le toisant durement, un peu vexé il faut bien l'avouer. « Qu'en sais-tu ? » l'attaque-t-il en haussant un sourcil, espérant se montrer assuré et convaincant. Parce qu'au fond, le bai a raison.
Il ne voit pas.

Il pouffe à nouveau, un petit rire étouffé semblable à celui d'une hyène.

Mon instinct de Chasseur me le dit. Mais Rowena est dure à baiser, 'fin tu t'en rendras compte le moment venu. Mais si t'y arrives bien, c'est extra tu vas voir.

Il ne manquerait plus qu'elle soit mal baisée par un jeunot et lui, ne pourra plus monter sur son dos. Tss. Et à l'inverse, s'il ne le faisait que trop bien, c'était également la fin.

Elle aime bien les prénoms genre "myrtille ou pimprenelle". Ah mais pas pendant l'acte! Pour le gosse mec!

Aha, bravo Sweeney. Au cas où il n'ait pas compris ouaip.

Oroszlàn sent une fureur sourde et froide s'emparer de lui. Il le foudroie du regard, irrité par ses moqueries et provocations. « Je ne veux pas d'enfant d'elle ! » hurle-t-il, emporté par ses réactions. Vraiment, garçon ?

Houla, t'es pas normal toi. Un mec doit conquérir. On est là pour procréer je te rappelle. Notre but premier, c'est de baiser mec! De la grosse baise! T'as pas vraiment de couilles toi on dirait.

A juste titre, pour Sweeney. Il avait perdu un peu de neutralité, le gamin. Mais c'était beaucoup plus intéressant. 

La colère embrase Oroszlàn qui se redresse – et pourtant, on ne peut pas nier que bien qu'il soit plus costaud que beaucoup des siens, Sweeney le surpasse toujours. Il le foudroie du regard. « Tu dis ça. On verra bien qui c'est qui n'a plus de couilles aux prochaines chaleurs. » Sans vraiment y faire attention, il se contredit avec l'instant d'avant, mais son but premier n'est que de trouver quoi répondre au bai, pour ne pas avoir l'impression qu'il a le dessus sur la conversation.
Et surtout, sur lui.

Le ton montait. Oh oh, l'Aigle surplombera toujours l'intrépide Lionceau.

Moi je vais baiser ta mère. Mais au sens propre, de manière sale tu vois.

Allez, agite toi petit félin! Danse avec tes griffes, le vautour est prêt, il n'attend que ça ...

Il ne sait pas d'où leur vient ce pouvoir. Peut-être une aura qui leur reste encore. Sweeney, comme Rowena, fait ressortir cette bête des tréfonds du corps du blond, qui bouillonne, se sent plus grand, plus fort, plus dangereux. Une part d'obscurité qu'il ne connait pas, qui l'effraie, mais dont certains ont déjà la clé.
Qu'il parle de sa mère ainsi provoque un élan de violence chez le petit prince. Il fait un bond vers lui, et leurs poitrails s'entrechoquent. « Ne touche pas à ma MÈRE ! »

Ah il aimait ça, se sentir gagnant. Il bandait presque. C'était génial de voir la fameuse bête se défouler.

Oh, mais petit, t'en fais pas, je vais la bichonner ta maman. Surtout avec ma bite. Tu l'aurais vu, la dernière fois, elle mourait d'envie ... quel lâche je fais à la faire patienter encore!

Ouais il rêvait de la fois où il pourra la baiser. Et voir ce ptit mec se décomposer et devenir tout autre, c'était trop jouissif. Il força sur le poitrail de l'autre, collant son chanfrein sur sa nuque. Il dominait, il dominait tout le monde.

Moi aussi j'adore

Son poitrail se colle à celui du jeune héritier, qui se redresse alors sur ses postérieurs, pour venir appuyer ses membres avant contre le poitrail de son rival. Un rival ? Peut-être bien. Il fait claquer ses dents dans le vide. Comme son père le faisait avant lui. Comme sa grand-mère le faisait bien avant encore. « J'ai dit.. ne touche pas... à MA MERE ! » murmure-t-il à son oreille d'un ton plus menaçant que ce qu'il n'a jamais encore utilisé. Ses yeux noirs se vrillent à celui du bai, il sait qu'il va bientôt être repoussé comme un vulgaire bout de papier. Mais Dieu merci, ses parents lui ont donné de leurs carrures imposantes.

Il ploya un peu sous le poids des antérieurs du petit lionceau. Mais, attention: c'était du faux. Sweeney voulait lui faire comprendre qu'il arrivait à s'imposer, physiquement, sur lui. Bien que ce ne soit lui et seulement lui, le supérieur. Alors il se décale de quelques pas et penche sa tête, de manière complètement folle comme Rowena.

Tu veux baiser Rowena ou ta mère?

 

Et sa ruse marche, Oroszlàn prend un gramme en plus d'assurance. Assez pour embraser la colère qui le foudroie, qui ferait trembler ses membres s'il avait les quatre au sol. « C'est TOI que je vais baiser ! » hurle-t-il, contaminé par le dialecte arrogant et vulgaire de l'étalon. Finalement, il force contre le poitrail du bai et se projette lui-même en arrière, pour retomber sur ses antérieurs calmement. Il bouillonne, intérieurement, et ses dents serrées en témoignent.

Un sourire semblable à une lame d'acier vient embellir le côté droit de son visage.

J'ai jamais testé les plans à trois ... ça peut-être une bonne idée.

Puis il s'élance, s'appuyant sur ses postérieurs pour se projeter au cou du fifils à maman. Une fois encerclé par ses deux puissants membres, il vient tirer son toupet à l'aide de sa divine mâchoire de fer.

Il sent quelques crins lui échapper, essayer de résister puis finalement se briser, dans un bruit à peine audible, comme un verre qui frémit au passage de l'air. Il serre les dents, essaie de se dégager. Pour se faire, il donne un violent coup de tête directement contre celle de Sweeney, s'assommant un peu lui-même au passage. Enfin, ses sabots touchent de nouveau la terre ferme et il secoue plusieurs fois son encolure, remettant ses crins – et surtout ses idées – en place.
Il recule d'un pas et dévisage froidement le bai. « Qu'est-ce que tu veux ? » crache-t-il, agressif.