faut pas d'faux pas (-15)

Il en avait vu, des têtes bien plus dures, bien que celle-ci soit une des rares qui n'eut pas sonné creuse. Légèrement étourdi - sans jamais le montrer pour autant - il avance d'un pas alors que l'autre repose ses sabots à terre. Massif et impérial, il le prend de haut pour lui annoncer clairement les choses. Primo, si je veux quelque chose, je ne le demandes pas, c'est la moindre des politesses. Secundo, si je le demande quand même, sache que ça ne sera sûrement pas à toi. Tertio, toi, qu'est-ce que tu veux ... ou ne veux pas? Que je baise ta mère sale mioche? Trop tard, elle est presque embrochée. 

Il lui fait la morale.
Le Lion n'apprécie pas d'être traité ainsi, comme un sale gosse puni, rabaissé au statut enfantin. Il n'est plus un gamin ! Il se redresse, et fait presque la même taille que le bai – tout réside, malheureusement, dans ce « presque ». Il le toise durement, parce qu'il ne lui fait pas peur. Il ne sera pas comme tous ceux qui baissent les yeux, qui bredouillent qu'ils sont désolés.
Non, Oroszlàn n'a pas été créé pour ça, et s'il a bien pris quelque chose de Septenrê, c'est de loin sa hargne. « Pour finir ta liste, tu as raison, ne me demande rien du tout. Moi non plus je ne viendrai pas quérir une permission illégitime de ta part. Va crever en enfer. » murmure-t-il les dents serrées, détachant bien chaque mot sur la dernière phrase, sans l'avoir quitté du regard.

Ouais, j'y retrouverais ton père. Un certain ... Murphy? Solheim? Pff, le portrait craché ... A ce qu'il avait vu. Jamais approché. Heureusement qu'il avait Septenrê pour mère, sinon c'était un véritable gâchis. Il incita l'autre à entrer dans la provocation, voire s'il y céderait encore une fois. Attentif aux moindres mots et gestes, Sweeney demeurait immobile. 

Oroszlàn lui montre les dents. Comme le faisait sa grand-mère. Comme un véritable félin, un prédateur. Cet étalon fait ressortir cette partie de lui qu'il ne connait pas, qui l'effraie, qu'il devine sans pouvoir réellement cerner. « Ça, ça m'étonnerait. » répond-il, niant le fait que son père puisse se retrouver en Enfer.
Il faisait partie des anges. Au fond, le Lion le savait. Tu sais, petit, Satan était un ange.

On verra bien ... si tu nous retrouveras en enfer!  Sur ces proposes délicieux, il tourna les talons, et parti au pas, avant de prendre le trot. Une douce satisfaction naissait en lui, et il s'adorait encore plus. Ce petit aussi, il l'adorait, bien qu'il soit con, son mauvais côté ne s'illuminant pas trop.


OUT

Le Lion l'observe partir avec un soupir, se calmant avant de repartir, des idées noires dans la tête.

END