▸i want all and nothing

Et le nom claque à ses oreilles, s'abattant comme une sentence. Sweeney. Il a la sensation que son sang entre en ébullition. C'était donc ce salopard qui avait osé toucher Aslaug après avoir sali Sept ? Le mercenaire a du mal à conserver son calme et à contenir sa rage déferlant soudain dans tout son être. Il ne voit même pas le regard légèrement accusateur de sa fille. Il ne voit plus rien enfaite, qu'un nuage noir de haine. Il se détourne brusquement de Luce pour faire les cents pas. Il faut qu'il s'occupe, le corps, le cœur et l'esprit. Même le fait d'apprendre qu'il est mort ne l'apaise pas, pire enfaite, car il ne pourrait pas assouvir son désir de vengeance. Un craquement de brindille, aussi infime soit-il, le fait rugir : « Qui est là ?! » Au fond, il espérait que sa fille ait tord et que cela soit ce salopard qui sorte de sa cachette.

Maddox est presque surpris de voir sortir de sa cachette une petite jument grise aux flancs bien ronds. Il sait qu'il s'agit d'Osna avant même qu'elle n'ouvre la bouche. Il retient sa respiration, ses muscles vibrant de colère. Colère qui retombe brusquement lorsqu'il lâche un long soupire en levant les yeux au ciel. Luce vient contre lui et il tourne légèrement le visage vers elle lorsqu'il sent sa caresse sur son épaule, qui l'apaise quelque peu. Il redirige ses yeux vairons sur la petite grise. Elle n'a pas choisi le sang qui coule dans ses veines, tente t-il de se convaincre. « Bonjour Osna. » finit-il par répondre avec une douceur un peu maladroite. Il jette de nouveau un regard à Luce, pour savoir si il s'y prenait pas trop mal ou pas. « Pour être honnête, je n'appréciai pas ton père. Pas du tout enfaite. » Peut être que cela la blesserait, mais il n'avait pas pour habitude de mentir, que cela plaise ou non. Il la regarde de nouveau. « Mais … Mais tu n'y ai pour rien, cela ne te concerne pas. » Il esquisse un léger sourire, qui se veut rassurant.

Le franc parler de la petite grisette et sa manière de défendre son avis et ses convictions arrachent un sourire au mustang. Il est surpris, sans pour autant l'être. Il s'apprête cependant à rectifier les choses mais Luce le devance, et rétablit ce qu'il avait voulu dire. Il la remercie silencieusement en lui adressant un doux sourire. Il les observe quelques secondes et il se sent gonflé d'une certaine fierté en pensant à sa fille, à ce qu'elle avait du faire pour Osna alors qu'elle n'était elle même qu'une enfant encore. « Et comment te sens tu ? » finit-il par demander en reportant son attention sur la jument gestante, désignant brièvement ses flancs du bout des naseaux. Elle ne devait plus être très loin du terme.

Lorsque le flots de paroles qui semblent subitement incontrôlable sort de la bouche de la petite Osna, les oreilles du mustang se tournent vers l'arrière, légèrement déstabilisé. Il tenta d'assimiler rapidement toutes les informations que lui transmis la jument, non sans jeter un coup d'oeil à la fois ahuri et amusé à sa propre fille. Lorsqu'elle s'interrompit, enfin, Mad glissa vers elle un regard légèrement perdu avant de se concentrer et de sortir du lot l’information principale : le poulain. « Comme tu veux Osna, on peut faire connaissance mais si tu as envie de me présenter ton fils, je n'y suis pas opposé. » Il n'était plus à ça prêt n'est ce pas ? « Non Luce. » tranche t-il, sachant pertinemment ce qui trottait dans sa tête. « Tu es celle qui nous lie, tu n'as pas à te mettre ou te sentir à l'écart. » Mais qu'est ce qu'ils allaient bien pouvoir faire maintenant tout les trois ? Légèrement mal à l'aise par le petit silence qui venait de s'installer, il reprit vite la parole : « Vous avez faim ? » Bon ouais ok y avait mieux.

« Des calendriers  ? » répéta t-il presque à l'unisson avec Luce, vers qui il tourna un regard interrogateur et sceptique, avant de plisser les yeux et de les reposer sur Osna, comme si cela allait lui permettre d'en apprendre d'avantage sur ce qu'elle voulait dire. Il chercha dans son esprit un court instant et fit le lien. « Ah, les dattes. » La réaction de Luce le surprend, mais l'amuse à la fois. Il ne lui vient pas à l'idée de la réprimander, elle se débrouille avec sa sœur après tout. « Direction le sud ! » reprend il pour détourner l'attention, ne désirant pas assister à un crêpage de chignon qu'il serait incapable de gérer.