☁ Walking in the sky

La pouliche se promène dans la montagne, frontière entre les terres libres et le Royaume des Glaces. L'horizon et les grandes étendues lui font encore peur, tout à l'air trop grand pour une si petite enfant. *Oh, salut les copains * Elle agite le sabot à l'attention de quelques bouquetins non loin d'elle.

  Bowie décide d'approcher les petits bouquetins pour s'amuser un peu avec eux. Elle reste prudente, glisser ici pourrait être dangereux. Inquiète de ne pas s'égarer, elle jette de nombreux coups d'oeil dans son dos pour ne pas perdre son chemin de retour.

Au bout de sa vingt deuxième vérification, elle aperçoit une sombre et imposante silhouette, relativement lointaine. Elle est intriguée et arrête sa marche pour dresser les oreilles. Le nez au vent, elle espère pouvoir capter une bribe de son odeur mais n'y parvient pas. Tant pis, elle attendra qu'il s'approche ou non, l'enfant ne désire pas s'éloigner du sentier où elle est engagée.

"Oh ! " La grande silhouette noire s'active dans sa direction. Bowie trépigne en tapotant le sol de ses minuscules sabots et lâche quelques petits hennissements aigües.

  Elle le regarde s'avancer sans se dépêtre de son impatience. Tout ces grands étalons l'intriguent et l'impressionnent."Bonjour !" S'exclame-t-elle en retour "Vous n'avez pas trop froid Monsieur ?" Lui demande-t-elle en constatant la finesse de son poil d'ébène.

"Oh bhin nan !" S'exclame Bowie en faisant un tour sur elle-même. "Je viens du Royaume de Glace, le froid ça m'connait !" La pouliche se secoue énergiquement pour ébouriffer son poil hivernal. Ce manteau lui permet en effet de résister au climat rude de chez elle mais la laisse très vulnérable face à la chaleur du soleil. "Je n'ai pas de maman monsieur." Répond poliment la crème en dégageant une mèche gênante de son toupet d'une bref coup de tête.

  "Si, si !" Bowie donne quelques coups de langue sur son pelage afin d'aplatir des touffes de poils un peu trop sauvages à son goût. "Mon dominant s'occupe bien de moi, il est très gentil."  

Ce monsieur a l'air gentil mais il devrait vraiment faire attention au coup de froid, c'est vite arrivé. Bowie ayant finie de lisser son poil acquiesce à la question du frison. Son odeur, elle ne la connait pas et il ne semble pas bien au courant des nouvelles, ce doit être un voyageur. "Nan, ici c'est un territoire libre. La frontière est juste là-bas." Elle lui montre, d'un signe de la tête, les étendues de neige dans son dos

  Bowie sourie poliment à l'étalon noir, avec toute la bonté qui habite son coeur. "Non. j'évite de trop m'éloigner du troupeau, j'arrive à me débrouiller un peu toute seule."  Et elle en est très fière. C'est un enseignement précieux qu'elle tient de son très regretté petit papa. La pouliche se met à tortille des fesses, un peu gênée ; "Bhin en fait je sais pas. Apparemment, il y a des règles et les dominants n'aiment pas beaucoup les autres gens sur leur territoire..." L'enfant espère qu'il comprendra et qu'il ne la grondera pas.