‹ the ghost will scream that i'm alone ›

Il sent ses frissons et les siens aussi, lorsque les lèvres de la veuve noire effleurent sa peau et contourent ses muscles saillants malgré ses poils épais. Il a toujours ressenti pour elle de puissantes contradictions. Une haine irrésistible. Une attirance détestée. Des sentiments à contre-sens, qui l'ont toujours malmenée, en sa présence mais aussi, malheureusement pour lui, en son absence. « Tout importe, Rowena. » réplique-t-il d'une voix grave, se laissant pourtant faire.

Il tressaille de tout son long lorsque ses caresses se font plus douces, plus sensuelles. Il piaffe quelques secondes, sans se rapprocher d'elle – ils sont déjà si proches à cet instant. D'un seul coup, sans prévenir, il enroule son encolure puissante autour de celle, noueuse, de la veuve noire. Il se colle à elle pour se fondre en elle, se confondre. Ses lèvres viennent effleurer les siennes avant de se dérober, remontant près de ses oreilles. « Ce que nous pouvons encore faire ensemble.. » chuchote-t-il, comme un secret, comme une supplique.

Sa morsure lui provoque une douce décharge électrique. Chacun de ses membres tressaille. Il se retrouve comme avant. Enfant, à la merci de la veuve noire. Adolescent, sous son charme, sous son pouvoir. Jeune adulte, incapable de lui résister. Quand il lui avait fait un enfant. Jamais il ne pourrait le regretter, puisque de leur union délirante est né Red. Il secoue sa crinière argentée avec un râle de plaisir pur. Il sent ses chaleurs, ne se demande même pas si elle avait tout prévu. Si elle veut de nouveau le piéger. Il n'y a pas de question à se poser. Ses démons sont déjà là et ils le maintiennent solidement accroché à l'emprise de la veuve noire. Sa veuve noire. Elle a été, est et restera toujours son plus beau cauchemar, sa plus cruelle faille. Il fait rapidement le tour de la jument, frottant ses flancs contre les siens, ses pas agités. Son large poitrail vient se coller à la croupe de Rowena, la dame des enfers. Quelle meilleure partenaire pour danser une bonne fois pour toute avec le Diable ?

Il sent ses muscles se contracter et se décale juste à temps. Elle l'a frôlé. Son excès de violence l'excite plus encore. Le regard de plus en plus fou, les iris de plus en plus dilatés, il piétine sur place. Son regard n'est qu'une invitation. Une invitation à sombrer plus encore, à se laisser prendre dans ses filets. Mais aujourd'hui, sa veuve noire n'a pas besoin d'une toile ; il la dévorerait sans piège. Il se rue directement de nouveau sur elle. Sa mâchoire claque une première fois dans le vide ; une deuxième fois sur sa croupe. Il sent sa peau fine entre ses dents, et sa langue vient parsemer la caresse dure d'une sensualité accrue, irrésistible. Il fouille la base de sa queue, prêt à reprendre un coup s'il le faut.

Cette fois, il n'a pas pu se décaler et reçoit ses sabots arrières en plein dans le poitrail. Cela le fait reculer de quelques pas. Pourtant, il ne montre aucun signe de douleur ou d'inconfort. Ça n'a pas d'importance. Au contraire, il aime ça, lui aussi. Ils aiment ça.
Elle s'esquive, l'invite, le repousse. Cercle infernal duquel il n'a pourtant pas envie de sortir. Il secoue la tête, envoyant sa crinière argentée de tous côtés. Puis, il bondit en avant mais s'arrête à côté d'elle. Ses dents viennent attraper la peau de son ventre, en-dessous.

N'y tenant plus, il l'observe lui tourner autour, la suivant d'un oeil noir avant de la bloquer contre la paroi de la caverne. Son regard fou se plante dans le sien, ses dents viennent mordre la commissures des lèvres de la veuve noire et d'un seul coup, il est derrière-elle. Son corps s'élève et retombe solidement sur celle de l'akhal. Ses antérieurs se referment autour de son corps comme deux crochets.

Les coups sont encaissés sans une réaction de douleur aucune. Au contraire, la seule réaction que le Lion a, c'est d'entreprendre une série de coups de reins impulsifs et désordonnés, brusques, seulement dictés par le besoin insatiable des démons à perpétuer une descendance maudite.