‹ the ghost will scream that i'm alone ›

N'y tenant plus, il l'observe lui tourner autour, la suivant d'un oeil noir avant de la bloquer contre la paroi de la caverne. Son regard fou se plante dans le sien, ses dents viennent mordre la commissures des lèvres de la veuve noire et d'un seul coup, il est derrière-elle. Son corps s'élève et retombe solidement sur celle de l'akhal. Ses antérieurs se referment autour de son corps comme deux crochets.

Les coups sont encaissés sans une réaction de douleur aucune. Au contraire, la seule réaction que le Lion a, c'est d'entreprendre une série de coups de reins impulsifs et désordonnés, brusques, seulement dictés par le besoin insatiable des démons à perpétuer une descendance maudite.

pas de soucis, je me disais aussi ...

Peu importe la paroi. Peu importe si le Ciel lui tombe sur la tête, puisqu'aujourd'hui, les Enfers lui ouvrent grand leurs portes noires. Il la resserre bien assez vite, la tenant de chaque côté en refermant ses antérieurs comme une prise solide. Une pince, un étau. Elle ne s'échappera pas. Elle ne s'échappera plus.
Et il ne lui échappera jamais.
Enfin, le plaisir dépasse toute limite et foudroie son système nerveux comme foudre. Il reste un peu sonné sur son dos, accompagnant son orgasme de quelques derniers coups de reins, avant de se laisser glisser au sol. Le regard flou, vide, et pourtant, un sourire carnassier posé discrètement sur ses lèvres grises.

Le plaisir est passé. La folie avec. Le Lion reprend doucement (et péniblement) ses esprits emmêlés et engourdis. Les démons ricanent encore un peu puis s'effacent, lui laissent la place, pour savourer plus encore la nouvelle victoire qu'ils viennent d'acquérir. Oroszlàn dévisage la Veuve Noire comme s'il la voyait pour la première fois. Ses oreilles se rabattent en arrière et il détourne le regard. Il la sent déjà. Cette douce honte qui vient lui chatouiller l'échine, lui lécher le dos, là où la sueur de son acte perle encore. Elle a encore gagné. Une fois de plus. Il tressaille et lorsqu'il reporte son attention sur elle, ses yeux sont tout aussi noirs qu'ils l'étaient pendant leur union. « Va t'en. » claque-t-il d'une voix glaciale.

Adieu. Il ne comprend le sens de ce mot qu'une fois qu'elle s'est éclipsée et qu'il se retrouve seul dans l'entrepôt. Adieu. Elle s'en va. C'est ce qu'il souhaitait, c'est ce qu'il lui a demandé. Mais elle emporte avec lui son enfant. Il aimerait lui courir après, mais il la sait déjà envolée. De plus, ses jambes tremblent et risquent de céder. Avec rage, il pousse un grognement rauque qui résonne longtemps, alors que son crâne s'écrase brusquement et volontairement contre une paroi humide. Il veut s'assommer, dormir, ne plus jamais se réveiller.
(end )