my life be like

Par une sinistre nuit d'automne, une sombre silhouette se faufile lentement entre les petites lanternes, les éteignant d'un souffle ardent. Derrière elle, la lumière n'est plus et le néant prend place.

isi of course

Elle, continue gentiment de faire la cuisine Une poignée de sel, un peu de poivre. Quelques piments bien déments.

C'est prêt ; mais fait gaffe, c'est brûlant.
Elle l'observe l'observer, de son silence si pur. Elle ne le discerne pas très bien, victime de la pénombre. La lumière est encore plus rare dans les quelques mètres qui les entourent, et pour cause, Isildure est passée par là. Sur la face à moitié éclairée du bel inconnu, un sourire ravageur vient caresser ses lèvres. Tu as faim ? Tonne t-elle en vissant ses écrous turquoises dans ceux de l'étalon.

Qu'est c'que j'vous sert ? Gardant son parfait sérieux, sa face glaciale. Trois petits cochons ou un bon chaperon ?

Lorsque le contact se fait, elle le rompt aussitôt en bousculant le poitrail de l'étalon. Elle le fixe durant un long moment, se demandant si il en vaux la peine. Oh et puis merde. Elle s'approche dangereusement et saisit ses lèvres avec.. une délicatesse qui ne lui correspond absolument pas.

Mais avec Isildure, c'est plus complexe que ça. On n’assouvit pas son plaisir en cédant à nos pulsions ; on ne lui prend pas la lèvre parce qu'on en meurt d'envie. Avec Isildure on ne mène pas la danse. C'est elle qui choisit par quel pas on commence et par quel pas on finit. C'est elle qui décide si c'est rock, salsa ou twerk. Voilà pourquoi elle se détache violemment de l'emprise de l'étalon, quitte à y laisser un morceau de lèvre. Aussitôt le contact rompu, elle s'élance sur l'encolure du mâle et s'accroche aux racines de sa crinière. Elle la malaxe lentement en faisant glisser ses mâchoires de droite à gauche.

Son échine tressaille, intriguée par ce contact novateur. Ce n'est pas désagréable. Elle se laisse faire durant un court instant, savoure la délicieuse emprise de l'étalon. Isildure est inexperte dans ce domaine, alors elle prend note. Elle jette de discrets coups d’œil à l'étalon, observe son expression. Et puis lorsqu'elle a terminé, lorsqu'elle s'est assez délectée de cette excitante proximité ; elle le repousse violemment. Elle s'extirpe de son emprise en un claquement de doigt et lui mord sauvagement le poitrail pour qu'il s'éloigne. Elle fulmine sur place ; son regard vibre d'éclairs.

Contrairement à ce qu'elle espérait, son agressivité ne fait pas fuir l'étalon. Pire encore, semble l'exciter. Il ne comprend décidément pas. Il ne veut pas comprendre. La jument en a assez eut pour aujourd'hui, en a assez donné aussi. Ce n'est pas l'envie qui lui manque et encore moins le dégoût. Elle aime cette proximité autant qu'elle la déteste. Elle la craint, même. Son corps est à elle, et elle s'agace qu'on l'ébranle. Cependant elle se fascine de ses réactions, de ses vices et faiblesses, de sa pudeur et de son ardeur. Elle esquive le contact de l'étalon d'un mouvement de recul. Elle l'étudie sans un bruit, laisse le silence de la nuit les calmer. Et puis d'un vif mouvement elle s'élance, détale, cavale à travers les arbres et les lanternes, sous le ciel noir de jais dont elle semble s'imprégner.

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