freedom exists (défi)

Sans trop savoir pourquoi, il voulu jeter tout son dévolu sur la nouvelle arrivante, qui se pointait dans la bataille comme un cheveux sur la soupe. Il voulait déverser toute sa rage et toute sa hargne sur elle, il voulait la tuer, il voulait en faire un exemple. Pourquoi elle plutôt qu'un autre ? Aucune raison particulière, c'était elle qu'il avait choisi, c'est tout. Et alors qu'il allait s'élancer en avant pour s'emparer de sa gorge et aller ancrer fermement sa mâchoire dans sa chaire pour tout arracher sans aucune once de subtilité, on le percute de nouveau en plein visage. Visage dont on ne doit plus apercevoir une parcelle de peau saine, se retrouvant soit couverte de sang et de sueur, soit en lambeau. Il tente de ne pas perdre la face, de rester ancrer sur ses sabots, de ne pas s’évanouir surtout. Et alors qu’il se concentre sur ça, un nouveau coup, dans le genou. Un craquement. Il ploie sous son poids et il se retrouve le genou à terre. La douleur est vive et tenace, mais pas assez puissante pour que cela soit fracturé. Il fallait essayer de dégager du positif dans cette situation. Son esprit et son cœur hurlent à l’unisson, si bien que le cri perce de sa gorge et s’échappe de ses lèvres. Un mélange de frustration, d’amertume et de haine. Le cri est puissant, détonant, effrayant. Il va les tuer, tous autant qu’ils sont. Mais ... mais son corps ne répond plus aux instructions de ses envies meurtrières. Il reste ainsi, le visage au ras du sol, le souffle court, ses flancs se soulevant à intervalles rapides mais irréguliers. Chaque infimes millimètres de son corps le fait souffrir. Il serre la mâchoire si fortement lorsque son cri cesse qu’il a la sensation de se la briser lui même. Hooker se sent humilié lorsque qu’il s’efforce de voir la réalité en face. Il avait perdu, il n’arriverait plus à combattre dans cet état, sa volonté ne suffisait à présent plus.
Il la présence de sa mère à ses côtés, qui lui apporte le soutien dont il avait besoin pour se redresser. Lentement, il se relève. De son œil encore valide il s’assure qu’elle n’ait rien. Quelques plaies par ci par là mais il est rassuré de voir qu’elle avait été relativement épargné. Il balaye ensuite l’assemblée d’anarchiste. Certains avaient souffert plus que d’autres, mais c’était lui le plus sévèrement amoché. Et bien que son regard soit d’un noir profond, traduisant toute la noirceur de ses pensées à leurs égards, il sourit, puis rit, dévoilant ses dents rougies par son propre sang et celui de ses ennemis. Ils n’avaient eut de cesse de l’attaquer à plusieurs, ils n’étaient qu’une bande de lâches sans couilles. Mais il se vengerait. Ô oui, tôt ou tard, il se vengerait. Et les mots de sa mère conclut cette promesse qu’il se fait à lui même. Il crache une gerbe de sang au pied de l’akhal avant de s’essuyer la bouche sur son poitrail, lui aussi immaculé. Vous vouliez être libre ? glisse t’il d’une voix rauque, marquant sa fatigue. Il marque une pose, son œil passant d’un visage à un autre pour s’imprégner de chacun de leurs stupides visages. Vous ne le serez plus jamais. Ô oui, il allait les traquer, un à un, et ne leur laisserait aucun répit. Ses mots faisaient échos à ceux de sa mère. Il se laisse d’ailleurs guidé par ses pas, pas le choix sinon il s’effondre, épuisé.

Il venait de perdre la bataille. Mais Akan et sa clique avait déclenché une guerre. Il laissa derrière lui ses terres, son héritage, avec un goût des plus amers. Seul l’espoir de les anéantir tous le poussait à mettre un sabot l’un devant l’autre et à disparaître avec sa mère.

OUT