◙ L'ombre de soit même

M A D D O X

Le vent emmêlait les crins du dominant, qu'il voyait dans son champ de vision latéral virevolter dans tout les sens. Il fallait dire qu'il était assez virulent aujourd'hui. Le pie se tenait face au gouffre, comme il avait pris l'habitude de régulièrement le faire. Non pas que des envies suicidaires lui passent par la tête, il avait trop une âme de guerrier pour ça, mais il le trouvait particulièrement fascinant. Son humeur était pourtant maussade aujourd'hui, sans trop savoir pourquoi, surement une accumulation de ces conneries de responsabilités.

Le vent continue sa valse, mais les bourrasques se font plus accentuées encore. La poudreuse se met à tourbillonner autour de lui, mais il ne s'y intéresse pas, le vent lui ayant apporté une odeur de putréfaction assez... Intense. Maddox cherche du regard un potentiel cadavre trainant dans le coin, bien que cela le surprenne, le froid congelant bien vite les morts et empêchant justement ce type d'odeur, côté pratique du Nord il devait le reconnaitre. Ses yeux bicolores finissent par se heurter à une silhouette dans le blizzard. Il ne distingue pas bien les formes ni les traits de l'individu, et pourtant, son corps réagit et est parcouru d'un flot de frissons incontrôlés, autant agréables que désagréables. Machinalement il se met en avant, et petit à petit, le blizzard tombe et bientôt il n'est plus qu'à quelques mètres de... Septenrê. Du moins ce qu'il en reste. Il s'immobilise. " Impossible... " murmure t-il. Les rumeurs étaient donc vrais ? Il en avait vu des choses étranges, mais cela, cela surpassait quand même tout le reste.

( Sorry pour le retard )

Il ne s'est pas rendu compte qu'il s'était arrêté sous le coup de la surprise, pour l'observer sous toutes les coutures, sous tout les angles. Pour essayer de comprendre. Il ne trouvait pas d'explications logiques, et plus elle avançait vers lui, plus il se disait qu'il était peut être allongé inconscient quelque part dans la neige et que la mort l'emportait doucement et que c'était seulement un rêve. Un cauchemar peut être. Il ne savait pas trop. Il était heureux de la voir, elle lui manquait tant, et en même temps, il n'aimait pas la voir dans cet état.
Le flot de ses pensées s'interrompit brutalement, et tout aussi brutalement l'idée absurde d'être dans un rêve s'envola lorsque la jument dorée planta ses dents dans sa chair. Il émet un grondement sourd à la fois douloureux et surpris. Ô il n'était pas surpris de la colère de Sept, il était habitué à y être confronté, ils s'étaient battus plusieurs fois, pour mieux s'enlacer après. Mais la surprise venait plutôt de la douleur féroce qui l'empoignait au point d'impact de sa morsure. Il observe quelques secondes la plaie sanguinolente. Puis les reproches fusent. Maddox l'entend pourtant de loin, alors qu'elle est juste là devant lui. Ses genoux heurtent son poitrail et il a du mal à encaisser, cela le fait reculer de deux pas et légèrement vaciller. Que lui arrive t-il ? Sa tête tourne, légèrement. Que lui a t-elle fait ? Il secoue la tête pour se ressaisir. Ses idées redeviennent un peu plus clair, mais sa blessure le brûle à la limite du supportable. Cependant ses propres sentiments et ressentis parviennent à se frayer un chemin et faire surface. Il lui lance un regard brûlant, autant de passion que de colère. Il lui balance de la poudreuse à la figure avant de revenir à la charge et venir à son tour heurter son poitrail mais à l'aide du sien. C'est toi qui est partie ! C'est toi qui m'a abandonné ! Tu es morte Sept, TU ES MORTE ! Jusque là, il n'avait pas réellement conscience qu'il lui en voulait à ce point d'avoir quitté ce monde, leur monde.

Ses dents viennent claquer tout près de son oeil. Cela lui arracherait presque un sourire si la situation n'était pas telle qu'elle était. Il la retrouvait comme s'ils ne s'étaient jamais quitté. Mais il était parti, puis elle était partie. Définitivement. Maddox savait qu'il aurait du être là pour elle, mais il n'était pas parvenu à rester, encore. Alors il savait qu'il devait faire face à ses reproches mais c'était trop dur, car il se l'était longtemps lui même reprocher, se le reprochait parfois encore quand il pensait à elle. Il grimace, sa plaie le tiraillant. Les dents de Sept se dévoilent, vision morbide accompagnée du reste. Mais il n'a pas peur, il ne recule pas. Il n'a jamais eut peur d'elle. Il lui en veut mais il s'en veut à lui même plus encore, le pie n'a pas envie de se battre avec elle, pas maintenant, pas lorsque leur temps ensemble est certainement compté. Elle ne l'entendra surement pas de cette oreille, sans doute qu'elle avait besoin de déverser toute cette colère à son égard. Il allait devoir encaisser. Pour la première fois de sa vie, il sentait que ça allait être dur, sa tête lui tourne encore. Il cligne plusieurs fois des yeux, puis une dernière fois plus fort pour les rouvrir. Sa vision est légèrement trouble puis redevient à la normale. Je sais ... répond t-il simplement dans un soupire, abaissant les armes, comme si cela pouvait suffire. Je ... J'allais et venais Sept, tu le savais, j'étais un électron libre. J'étais libre. Tu ne l'es plus, ex mercenaire ? Il la fixe, secoue légèrement la tête en détournant le regard, se mordant la lèvre inférieure, puis la fixe de nouveau. Mais j'aurai du être là pour toi, je ... Je suis désolé.

Ses yeux glissent le long de ses courbes autrefois chatoyantes et appétissantes, aujourd'hui décharnées, lacérées, délabrées. Cela lui arrache un frisson, sans qu'il ne détourne pour autant le regard. Il doit voir, voir ce qu'ils lui ont infligé. Il doit souffrir d'imaginer sa douleur, sa haine, sa rage, sa frustration, autant qu'elle a souffert de ressentir tout ça avant de mourir. Curieusement, il ne se dit pas qu'elle a ressenti de la peur. Sept n'était pas de ceux qui ont peur de la mort, au contraire, ils l'affrontent avec une certaine insolence. Mais c'est cette rage viscérale qu'il ressent, de se dire que quoi qu'on fasse, c'est fini, on a perdu. Perdu. Il n'a pas remarqué que sa mâchoire s'est serrée à un tel point que ses dents grincent. S'il avait été là, peut être auraient-ils pu venir à bout de ses assaillants. Mais avec des si ne refait-on pas le monde ? Ils auraient pu refaire leur monde. Un monde qui semble t-il s'effondre, petit à petit, sous ses sabots. Son esprit part, divague, son regard devient absent. Seul une douleur fugace mais brutale le ramène ici, auprès d'elle. Il voudrait encore s'excuser mais à quoi bon ? Elle était morte. Cela ne changerait rien, ne réparerait rien. As tu pu les faire souffrir autant que tu as souffert ? parvient-il enfin à dire d'une voix rauque, bien que ses dents se soient difficilement déserrées pour laisser sortir les mots. Il espérait bien qu'elle ait pu crever ou moins un ou deux de ces fils de chiens.

(J'ai fais deux RPs avec Maddox zombi, du coup je sais pas comme il s'est fait mordre dans celui là est ce qu'on se dit osef et on les fait mourir dans celui ci ou on cloture viteuf et j'en refais un viteuf si y en a qui veulent lui dire aurevoir?)

Il grince des dents et grimace à sa réponse, bien qu'elle soit évidente. Elle était morte, eux non. Donc effectivement, le mal qu'elle avait pu leur faire était incomparable par rapport au mal qu'elle avait subi. Mais il ne savait que dire ou que faire. Que doit-on dire à un mort à part que l'on est désolé de son sort ? Que l'on est désolé de n'avoir pas pu faire mieux, pas pu faire plus ? Il n'ajoute rien, il n'y a rien à ajouter, il se contente de laisser son regard courir sur ses courbes, comme il l'a toujours fait. Sauf que son corps avait bien changé depuis. Rongé par le temps, ainsi que les vers. Il essayait néanmoins de combler les vides par ses souvenirs, se rappeler de sa robe chatoyante à la limite de l'aveuglement lorsque les rayons du soleil venaient danser sur cette dernière. Il esquisse un sourire. C'était le bon vieux temps.
Et puis le verdict tombe. Un rictus amer s'empare de ses lèvres charbonneuses cette fois. Tu n'aurais pas réussi à me mordre autrement. Sûrement qu'il l'aurait tout de même laissé faire en réalité, mais c'était sa manière d'approuver ses propos sans le dire clairement. Cela faisait mal de vieillir, de se laisser vieillir, de devenir un être quasi étranger à soit même.
Sa plaie le fait transpirer, anormalement transpirer. Il a la tête qui tourne mais s'efforce de rester debout, bien qu'il avait la sensation que cela soit le pire des efforts qu'il n'ait jamais eut à faire.

Malgré toute ces situations rocambolesques, elle parvient, encore, à le faire sourire. Un sourire fade certes, mais un sourire tout de même. Lui non plus ne compte plus vraiment les fois où elle l'a mordu, où il en a fait de même, les fois où leurs langues se sont enlacées aussi, où leurs corps se sont caressés. Ceux sont de bons souvenirs, des souvenirs qui le réchauffent un peu.
Il est semi présent, son esprit vagabonde ici et là, il ne se reconnecte que lorsqu'il sent 7 contre lui. C'est étrange de la sentir ainsi, comme irréel, une sensation douce et amère. Il n'a pourtant pas envie qu'elle s'en aille, il veut la garder là, tout contre lui, égoïstement. Bien qu'une part de lui ressente un certain malaise. N'est-il pas un guerrier ? Ne devrait-il pas se montrer plus fort que ça ? Une autre part encore s'en fou, s'en fou totalement, comme si ça y est, il lâchait prise avec la vie et que cela n'avait pas la moindre importance. Il était assez perplexe face à tout ses ressentis, si bien qu'il se laissa guider sans rechigner. Partir pour aller où ? C'est fini. fini t-il par souffler à un moment donné.