▵ Insidious

Le feu qui brûle en elle semblait être devenu un puissant incendie de forêt. Elle brûlait, et, malgré la température froide, elle avait chaud. Elle dut en effet reculer de deux pas, mais elle se laissait tout de même guider par le mâle, sans toutefois oublier d'y prendre part. L'orgueil Elle se demandait elle aussi pourquoi il avait attendu Fougueuse, elle prolonge leur baiser encore. Elle ne sait quoi en penser et quelques questions vont et viennent dans sa tête. La passion lui chatouille le ventre et l'étalon a un effet particulier sur elle.
Lorsque la jument se détacha des sa bouche, elle eut l'impression que ses lèvres grelotèrent, ayant perdu la chaleur des siennes. Phoenix avait ouvert les yeux et elle fut incapable de reculer. Elle lova ses naseaux doux aux siens, chauds, et laissa son regard de feu s'accrocher à celui d'Hooker.  

Un élan brutal de fougue et de désir l'assaille, si bien qu'il a l'envie brulante de parcourir chaque centimètre de sa peau à l'aide de ses lèvres et de sa langue. Il a envie de lui montrer à quel point elle est belle sous l'assaut de ses baisers endiablés. Mais elle interrompt leur échange charnel avant qu'il n'entame sa découverte et heureusement en un sens, il est à bout de souffle, trop occupé pour penser à respirer.
Haletant, il a du mal à réaliser ce qu'il venait de se passer, mais à aucunes secondes il ne regretta d'avoir pris cette décision. Il cherche le regard de l'impétueuse rouquine, qui ne tarde à darder ses prunelles chatoyantes dans les siennes. Le contact doux et chaud de ses naseaux contre les siens le fait tressaillir et doucement, il vient poser son chanfrein contre le sien en fermant les yeux. Il avait déjà embrassé des filles, mais cela ne lui avait jamais fait cette effet là. Il esquisse un petit sourire espiègle. Et pourquoi on a pas fait ça plus tôt ? souffle t-il à voix haute cette fois, avant de détacher son chanfrein du sien pour ravoir accès à ses yeux.

Elle souffle un air chaud dans les naseaux du mâle. Elle ne sait pas ce que c'est, mais ça lui monte au ventre. Elle aime ça, c'est agréable. Lorsqu'il vint déposer son front contre le sien, Phoenix eut un sourire. Un sourire satisfait, un sourire malicieux, un sourire... de bien-être. Elle se sent vivante et complète. Elle ne l'aurait pas cru capable d'une telle douceur, et elle ne va pas s'en plaindre une seconde. Puis, lorsqu'il lui parle, sa voix la fait frissonner, et pas qu'à cause du froid. J'en sais rien. répond-t-elle, son regard brûlant dans le sien. Elle ne cesse de sourire. Elle a complètement perdu la notion du temps et elle ne sait presque plus où elle est, mais ce qui importe est qu'elle est avec l'étalon appaloosa.

Il n'avait même pas remarqué que la température environnante avait drôlement chuté et que la neige s'était mise à tomber. Trop occupé, trop absorbé, trop brulant. Et plus les minutes filaient, plus les flocons prenaient en taille et en quantité. Ceux sont les crins de feu de Phoenix, tout enneigés, qui finirent par l'interpeller. Trouvons un abri. souffla t-il, se séparant d'elle à contre coeur. Il cherche du regard aux alentours du lac gelé. Il finit par trouver une petite grotte et se dirige vers elle, attendant que Phoenix lui emboite le pas.

Elle secoue sa crinière pour en chasser la neige et se met à le suivre, sans un mot. Il lui semble qu'en effet, la température des Glaces est... glaciale, mais ce n'est qu'à ce moment qu'elle s'en rend véritablement. Il lui semble aussi que la chaleur du corps musculeux du mâle tacheté lui manque déjà. Elle trotte pour se mettre à sa hauteur avant de ralentir et de se poster sans un mot à ses côtés, son flanc contre le sien.

Lorsqu'il sent son flanc contre le sien, il tourne doucement la tête pour venir à l'encontre de ses naseaux, même s'il fait mine que c'était un geste totalement involontaire Ils marchent ensemble et en silence vers la grotte et une fois à l'intérieur, plus au chaud et au sec, il lui fait face et cherche son regard, le sien portant milles interrogations. Et pourtant ce n'est pas des questions qui sortent de sa bouche, il joue carte sur table. Je suis égocentrique, impulsif, violent, vulgaire, borné, rancunier et caractériel. J'agis comme bon me semble, je me fous de pas mal de choses, je n'ai pas de code moral. Je ne suis pas romantique, pas doux ni tendre. Il dépeignait un bien sombre tableau de lui, mais il voulait qu'elle sache, qu'elle sache le pire comme le meilleur qui pouvait émaner de lui. Autant commencer par le pire.

Et elle lui tire la crinière, pour le taquiner. C'est bon signe, l'envie de l'agacer est revenue . Elle entre ensuite dans la grotte, après Hooker. Elle attrape ses yeux interrogateurs et les soutient. Elle s'approche. Elle s'attendait à ce qu'il lui pose des questions, au moins une, mais il n'en est pas ainsi. Elle éclate de rire en entendant ses révélations. Et moi alors, tu crois que je suis parfaite ? fait-elle en souriant malicieusement. Oh non, elle ne l'est pas. Personne ne l'est. Et elle ne voit pas pourquoi il lui dit tout ça ni où il veut en venir.  Son regard l'interroge, mais elle n'ajoute rien. Ce qu'il lui dit là, elle le savait déjà. Mais c'est ce qu'il fait qu'il est lui-même. Il ne cherche pas à se cacher et c'est une des ses qualités qu'elle lui trouve. Elle ne pipe mot et attend patiemment la suite.

Un instant, il croit qu'elle se moque de lui alors qu'il se veut des plus sincères. Il commence à lui lancer un regard accusateur en fronçant les sourcils mais les mots qui sortent de sa bouche n'ont rien d'ironiques. Il se détend bien qu'à l'intérieur de lui même il fait face à une grande perplexité; c'était compliqué plus que cela en avait l'air de se mettre à nu. Le sourire malicieux sur les lèvres de Phoenix termine de lui faire oublié les difficultés qu'il rencontrait, la malice empruntant à son tour le chemin de sa bouche. Ah non, pas du tout. balance t-il, appuyant les mots de la rouquine, la taquinant à son tour. Mais j'aime ça, que tu sois parfaitement imparfaite. souffle t-il d'une voix rauque en se rapprochant d'elle un peu plus, faisant un instant jouer ses lèvres à l'orée des siennes, sans pour autant l'embrasser. Mais je veux que tu ais vraiment conscience de tout ça si tu veux ... qu'on veut ... Il s'interrompt un instant. Quels mots employés ? Que voulait-il dire ? Et s'il le disait, tout cela serait vraiment réel, n'est ce pas ? Le revoilà seul face à sa perplexité. Il se perd un peu, puis ses yeux parviennent à s'accrocher à ceux de Phoenix, toujours aussi flamboyants. Et ça l'aide à terminer. Si on veut être ensemble.

La rouquine s'adoucit. Son regard ne le quittait pas et restait inchangeable. Mais elle se tut, pour une fois. Elle comprenait que ce n'était pas facile pour lui. Alors elle ne voulait pas lui compliquer la tâche. Elle ne fit donc que sourire avec amusement lorsqu'il la taquina à son tour. Sourire qui se mua peu à peu avec plus de douceur. Son visage se rapprocha du sien, si bien qu'elle pouvait sentir son souffle sur ses naseaux. Elle frissonna avec délice. Intriguée par ce qu'il tentait de lui dire et que bah suspense hein, elle pointa ses oreilles vers lui et attendit qu'il termine sa phrase. Son coeur rata un battement lorsque les mots sortirent enfin de sa bouche. Phoenix ne sut quoi répondre, mais elle n'hésita pas à déposer un court baiser sur la commissure des lèvres du mâle. Elle replongea ensuite son regard dans le sien. Toujours souriante. Dans ce cas, j'en ai conscience. souffla-t-elle enfin. Elle était dépassée par ses émotions, elle n'avait jamais connu un tel bien être.

Elle dépose ses lèvres à l'orée des siennes, rapidement, furtivement. Il grogne, il en voulait plus que ça. Ses yeux se concentre sur son sourire ravissant et lorsque ce fut à son tour de parler, il reprit possession de ce qui était désormais sien, faisant fondre sa bouche sur la sienne tandis qu'une nouvelle fois il pris du terrain sur elle pour la plaquer, tout de même avec délicatesse, le long de la paroi rocheuse derrière elle. Il ne pouvait pas lui promettre une relation faite de belles romances, de belles nuits étoilées, de par terre de pétales de fleurs, mais il lui promettait une relation aussi passionnée et endiablée qu'eux. Il finit par arrêter de l'embrasser sans pour autant se soustraire à son visage, à leur proximité. Je veux rencontrer Enja. Il lui avait déjà dit tout à l'heure, mais il voulait vraiment la rencontrer. Sa conversation avec sa mère lui revient en tête. Il était peut être temps qu'il construise sa propre branche de la famille, mais une vraie famille, pas des enfants éparpillés à droite à gauche avec la première venue sur qui il sautait. Il avait beau être ce qu'il était, la famille, c'était ce qu'il chérissait le plus. Phoenix venait d'entrer dans la sienne à présent. Tu deviens ma famille, ta fille aussi. souffle t-il dans un murmure.

De toute façon, elle n'en veut pas. À ses yeux, le romantisme n'est qu'une fausse illusion pour se séduire, pour faire croire à un bonheur éphémère. Une illusion à laquelle elle ne croit pas. Les restes de fleurs ne sont pas ce qui la rendra heureuse, non. Son bonheur, elle le connaîtra en étant près de lui, en savourant le parfum de sa peau et sa chaleur. En entendant le son de sa voix. En goûtant à ses lèvres et en vivant leur relation comme un interminable tango endiablé. C'est ça, l'amour à ses yeux.
L'alezane se laisse plaquer volontiers sur la paroi rocheuse. La pierre est froide et humide, mais elle n'en sent rien. Son poitrail est collé, soudé à celui du mâle, puissant et musculeux. Sa bouche se mêlant à la sienne, elle ne sent plus la fraîcheur de l'hiver. Elle brûle, elle se consume pour lui. Et lorsque ses lèvres se décollent de celles du mâle, elle souffle légèrement dans les naseaux de l'étalon. Elle entend ses mots et elle vibre, à nouveau souriante. Bien sûr qu'il la rencontrera. Et Enja sera probablement heureuse d'avoir une figure masculine à laquelle s'accrocher. Tant qu'à elle, elle est plus qu'heureuse qu'il lui fasse une place dans sa famille. Elle ne répond pas, se contentant de sourire légèrement. Ses lèvres viennent caresser le visage du bel étalon le long de sa joue. Et puis deux mots, simples mais vrais, sortent seuls de sa bouche dans un murmure qu'eux seuls ne pourraient entendre, si d'autres équidés étaient à proximité. Mon roi... Ces deux mots représentaient parfaitement qui il était à ses yeux. Non seulement le roi des Sables, mais son roi à elle, le roi de son être. Celui pour qui ses flammes brûlaient, celui qui la possédait. Bien qu'elle sera toujours libre, elle était à lui, elle lui appartenait désormais.

Lorsque son murmure vient glisser au creux de ses oreilles, son corps tout entier se met à vibrer, telle une décharge électrique, puissante, un peu douloureuse, mais délicieuse. Elle savait, ou tout du moins s’en doutait, ces simples mots avaient une importance pour lui. Roi déchu certes, mais Roi quand même. Il affiche un sourire satisfait de gouverner un autre royaume que les Sables, celui de son cœur. Je suis à toi et tu es à moi. murmure t’il à l’orée de sa bouche, ses lèvres caressant les siennes à chaque nouvelle parole. Ils n’en restaient pas moins libres, mais cela signifiait plus de batifolages. C’était un peu un challenge pour lui, mais il était prêt à relever le défi. Pour elle, pour se laisser une chance avec elle. Il avait envie d’y croire, en se disant que ça en valait la peine, qu’elle en valait la peine.
Il quitte son visage brièvement pour regarder l’extérieur. La tempête de neige semblait s’être calmée et la nuit tombait. Il ne connaissait pas le nord et n’était pas serein de passer la nuit ici. On va se trouver un endroit où dormir ? propose t’il.

(On abrège pour continuer sur l’autre pour plus de logique ?)

La rouquine ferma les yeux en sentant son souffle chaud sur son visage aux traits fins. Elle lui vole un vif baiser avant de rouvrir les yeux et de le voir frissonner. Un sourire satisfait se dessine sur ses lèvres quand il reprend la parole. L'idée d'appartenir à quelqu'un lui aurait fortement déplu auparavant, mais c'était loin d'être le cas maintenant.
Elle regarda à l'extérieur à son tour. S'ils ne comptaient pas mourir gelés ici, ils devraient se trouver un endroit plus chaud pour se reposer. Allons-y. souffla-t-elle en réponse avant de se décoller de la paroi rocheuse et de se mettre en marche aux côtés de l'étalon appaloosa.

(out? )