☁ Mon jeu, mes règles

Dim 14 Jan 2018 - 17:52

La blanche sillonne les antiques galeries d'un pas assuré. C'est ici qu'elle s'entraînait à se fondre dans l'ombre, à se faire invisible aux yeux des autres. Aujourd'hui, elle connait le réseau de couloirs comme sa poche.

Mer 17 Jan 2018 - 17:27

Les autres sens aiguisés par l'absence de visuel dans une telle pénombre, Aaren jouait avec les ombres. Il avait bien perçu une odeur. Une odeur récente. Du style très récente. Il n'y faisait pas attention, traversant les galeries en se perdant dans sa tête sans se perdre un seul instant sur ses pas.

Jeu 18 Jan 2018 - 15:08

Son oreille tique. Le son de ses sabots sur la pierre parasite la distinction des sons, elle s'arrête pour écouter attentivement. Des bruites de pas, c'est bien ce qu'elle avait cru entendre. L'étranger doit être à une bonne dizaine de mètres. Taquine, la jument lâche un hennissement qui se répercute sur les vieilles parois rocheuses.

Dim 21 Jan 2018 - 12:18

Aaren continuait d'avancer, de se confondre avec la pénombre. Aux aguets, il se faisait une image mentale du lieu grâce à ses autres sens. La vue n'était que superflue, à ses yeux. On lui avait appris à voir autrement. Une dizaine de mètres plus loin, il sentit quelque chose d'imperceptible. Ainsi, il fit volte-face et sa peau rencontra celle d'un autre être vivant, d'un autre équidé. Probablement la source du hennissement féminin de tout à l'heure. L'ayant plaquée au mur, un sourire indéchiffrable se dessina sur ses lèvres. « Touchée. »

Dim 21 Jan 2018 - 20:07

Malgré la position qui pourrait, on ne sait jamais, la mettre en difficulté, Bowie laisse un léger rire lui échapper. Généralement c'est elle qui gagne à cache-cache dans les sous-terrains, on dirait que voilà un adversaire à sa taille.

Pourtant très proche l'un de l'autre, la blanche ne parvient pas à distinguer clairement les traits de l'inconnue mais son odeur lui apporte une information intéressante ; il ne vient d'aucune harde, il n'en porte pas les effluves. Serait-il lui aussi un voyageur solitaire ?

Bowie est sans attache mais ne quittera jamais Galop Sauvage, elle n'abandonnera pas son père. Il y a longtemps qu'elle ne porte plus l'odeur de son ancienne harde, le Nord, son odeur est marquée par le parfum sucré des fleurs qui poussent dans le Jardin des Vents où elle a élu domicile. "Bien joué ! J'me fais rarement avoir !" Souffle-t-elle alors en amorçant un mouvement pour se dégager de la pression imposer par l'étalon.

Dim 21 Jan 2018 - 20:11

Il l'avait bel et bien piégée. Et le cerveau de l'isabelle fit rapidement le tour de la situation. Etant donné leur position, il n'aurait suffit que d'une pression constante et assez puissante pour la faire tomber dans les pommes en deux minutes. Puis il aurait suffit d'une petite minute supplémentaire pour que son cœur lâche. Toutes ces données s'enchaînèrent dans son esprit, avant qu'il ne relâche finalement la pression. Il s'éloigna de son corps. « Trop facile. » renvoya-t-il en guise de réponse. Trop facile pour des machines comme lui.
C'était sûrement ça.

Mar 23 Jan 2018 - 23:21

A des années lumières de ce genre de calcul macabre, Bowie ressent une curiosité toute particulière envers cet étalon. Loin d'être vexée, au contraire, elle se montre bonne joueuse "T'es qui dis donc ? Sacré poigne en tout cas..."

Ven 26 Jan 2018 - 19:15

Mais il ne la remercia pas. Il le savait déjà, en soit. Son corps était à des années lumières de ce à quoi il ressemblait quand il était encore sur GS. « Aaren. » Répondit-il au bout de quelques instants, comme s'il s'était confondu dans ses pensées. Qui était-il encore, aujourd'hui ?

Sam 27 Jan 2018 - 1:50

Aaren. Bowie ferme son clapet un instant. Quelque chose la chiffonne. Une impression qui la taraude et qui embrume ses pensées. L’étalon dans sa voix, dans ses expression, lui provoque une violente impression de déjà vu. C’est pourtant bien la première fois qu’elle le rencontre, elle est catégorique là-dessus. Mais alors quoi ? Un ami d’enfance oublié ? Non, elle a horreur de l’oubli et se rappelle de chaque visage croisé dans le passé. Quoi alors ? Qui ? Pourquoi ? Elle secoue la tête puis marche un peu mécaniquement à la suite du dénommé Aaren.

Sam 27 Jan 2018 - 11:19

Car oui, l'isabelle avait reprit sa marche, sa traversé des galeries. En tout point il ressemblait beaucoup à Redjim, c'était d'ailleurs le premier constat qu'il avait eu en le rencontrant. A l'époque, il ressemblait davantage à Red qu'à son propre jumeau, Ghanan. Elle avait l'air dans ses pensées, mais l'entier ne la calcula pas davantage. En fait, il s'en moquait de tout et de tout le monde.

Dim 28 Jan 2018 - 15:37

Elle finit par secouer la tête pour sortir de ses pensées. A chaque fois qu'elle pose ses yeux sur lui, la même impression la taraude, elle passe en revue toutes les personnes qu'elle a pu croiser sur Galop Sauvage sans arriver à se souvenir. "T'as de la famille ici ?" Elle pense plus au moins à voix haute, très concentrée sur ses pérégrinations mentales.

Dim 28 Jan 2018 - 17:20

« Qu'est-ce que ça peut te faire ? » envoya-t-il simplement. Elle en avait de bonnes celles-là. Elle a cru que le fait d'avoir été collés serrés contre un mur ça faisait d'eux des potes ou quoi ? Aaren n'avait pas d'amis. Et il ne souhaitait pas s'en faire. De toute façon, les relations c'était de la gestion inutile et une distraction superficielle.

Mer 31 Jan 2018 - 11:33

Bowie soupire discrètement dans le dos d'Aaren et lève les yeux au ciel. Pourquoi faut-il toujours qu'elle tombe sur les chevaux les plus grognons de Galop Sauvage. "Non mais c'est ta tête..." Elle tord la bouche et continue de chercher dans ses pensées "...Tu m'dis un truc." Puis elle hausse les épaules, comme si elle se désintéressait subitement des origines de l'étalon, laissant son regard se balader sur les anciennes fresques gravées dans la pierre.

« Ah ouais ? J'dis un truc à pas mal de monde. En tout cas à ceux qui sont restés assez longtemps pour connaître Oroszlàn. » Et la malédiction qui les frappait depuis des générations. Eh bien qu'elle se désintéresse, il s'en moquait royalement à vrai dire. Les gens avaient trop tendance à croire qu'il allait se comporter comme son père. Il laissait le soin à Ghanan de le faire. C'était pas son truc d'imiter les fantômes.

Elle se demande ce que peuvent bien signifier tous ces graffitis mais autres choses l'interpelle. Un mot. Un nom plutôt. Oroszlàn, son mentor. Elle est un peu amère en repensant à lui, parti avant d'avoir pu terminer son enseignement. "Ca n'a pas l'air de te plaire."

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