Like a rose.

Syliah longe les murs abîmés par le temps. Elle observe les différents rosiers qui ont prit place ici, montant sur les murs en ruine, prenant ainsi possession des lieux. La grande majorité des fleurs sont de couleur rose ou rouge mais certaines - une minorité - sont blanches. La jument noire apprécie la beauté de l'endroit ; une certaine douceur s'en dégage. L'endroit est sans doute parfait pour les amoureux ; il y règne une atmosphère romantique. L'odeur des roses flotte dans l'air et rend les lieux encore plus agréables. Syliah s'approche parfois des ruines. Il y a peut-être quelque chose d'intéressant, caché parmi les pierres fragilisées.

Après avoir passé quelques longues minutes à arpenter les ruines, Syliah tombe enfin sur une faille qui semble conduire à des tunnels souterrains. Elle hésite à y pénétrer et s'efforce de peser le pour et le contre afin de faire son choix. Sa soif d'aventure et son côté impétueux lui criait de foncer mais une raison la retenait ; une fois engagée dans le labyrinthe souterrain il serait compliqué de faire machine arrière. Peu importe. Elle s'engagea malgré tout dans l'obscurité du tunnel, sa robe d'ébène se fondant rapidement dans l'obscurité.

Le regard de Syliah se balade un peu partout. Peu de lumière filtre à travers l'épaisse roche qui constitue les tunnels ce qui rend sa progression lente. Elle ne voit pas grand chose, ce qui a pour conséquence de la faire régulièrement trébucher. Elle ne s'est pas encore rendu compte qu'elle était suivie, trop absorbée par ses découvertes.

Lorsqu'elle se rend enfin compte qu'elle n'est pas seule, elle se rend également compte qu'il n'y a pas assez d'espace pour qu'elle puisse se retourner afin de faire face au mâle qui la suit. La jument noire s'empêche de justesse de lancer un juron et se contente de continuer d'avancer comme si de rien n'était. Le chemin finira bien par s'élargir à un moment ou un autre.

Heureusement, l'inconnu semble posséder une once d'intelligence et il garde ses distances. Il n'y a rien de pire que de se sentir suivi et traqué. D'autant plus qu'elle commence à regretter son choix impulsif ; elle déteste se sentir comme une prisonnière. Ce manque de liberté de mouvement la bouffe et elle soupire presque de soulagement lorsqu'elle se rend compte que les parois s'éloignent progressivement de ses flancs. Elle en profite alors pour se retourner et faire face au cheval qui arrive. Il semble avoir une robe claire, contrairement à elle. Il est donc plus facile à repérer dans la pénombre des souterrains.

Machinalement, ses oreilles viennent se plaquer contre sa nuque. Pourquoi faut-il toujours qu'elle tombe sur des êtres étranges ? Un petit gloussement lui échappe, presque involontairement, lorsqu'il dit espérer ne pas lui avoir fait peur. Si elle avait peur rien que pour ça... Fallait s'inquiéter, peut-être. « Adorable de votre part. » Lâche Syliah en levant les yeux au ciel. Pourquoi l'avait-il suivi dans les tunnels ? Que faisait-il ici ?

Elle manque de répondre à sa question par un "qu'est-ce que ça peut te foutre" mais elle décide finalement de prendre sur elle et de se raviser. Elle se sent prise au piège dans l'étroitesse des souterrains et elle déteste ça. Elle a l'impression de manquer d'air. « Syliah. », réplique-t-elle simplement en glissant son regard vers le mâle à la robe claire.

Ses oreilles se redressent finalement pour venir se pointer en direction du mâle gris. Il avait remarqué son comportement anxieux et il lui offrait un échappatoire. Elle mit quelques minutes avant de réagir, surprise par la réaction de l'inconnu. Dans une atmosphère anxiogène, plusieurs personnes n'auraient pas bougé ne serait-ce que le petit doigt. Syliah prit finalement le pas, suivant l'étalon. Lorsque la lumière du jour se profile à l'horizon, elle ne réfléchit pas davantage et bondit en dehors des tunnels. Une fois dehors, elle prend une longue inspiration soulagée. Plus jamais elle s'amusera à visiter des souterrains, ça c'est sûr.