Like a rose.

Elle sent l'inquiétude vibrer dans la voix de l'étalon. Pourquoi ? Il s'inquiète pour elle ? Woh. Syliah ne sait pas trop si elle doit se sentir touchée ou gênée. Elle ne mérite pas tant d'attention. « Ca va. Je n'aime pas être enfermée, voilà tout. » C'était toujours un sujet compliqué. L'enfermement la rendait totalement folle, et si elle parvenait à refréner un minimum ses angoisses, elle n'en était pas pour autant à l'aise. Un frisson glisse tout le long de sa colonne vertébrale lorsqu'elle repense aux souterrains. Il faudrait qu'elle apprenne à réfléchir avant d'agir, de temps en temps. Ses prunelles viennent rencontrer celles du dénommé Alcantaraz lorsqu'il lui sort une phrase dégoulinante de séduction. Ah, ses yeux. Ca commençait à faire longtemps qu'on ne lui avait pas sorti cette phrase bateau. « Merci. », se contente-t-elle de répondre, poliment.

« D'un endroit loin d'ici. », répond Syliah en quittant le gris du regard. Elle observe les ruines envahies par les rosiers. Cet endroit est vraiment joli, elle ne peut pas le nier. « Tu peux me tutoyer, on est pas chez la royauté ici. » Lâche-t-elle finalement avec un petit rire. Elle aimait pas vouvoyer, elle trouvait que ça faisait trop... Faux culs.

( Mon dieu, j'ai faillis faire pipi dans ma culotte. )


Un léger sourire amusé se dessine sur ses lèvres lorsqu'elle entend la réplique de l'étalon. « J'en doute. », répond-t-elle sur un ton calme. Elle ne s'étend pas sur le sujet, gardant pour elle les méandres de son passé. « C'est la première fois que je viens ici. Et à l'avenir, je saurai que visiter des souterrains est une mauvaise idée. » Elle rit de sa bêtise même si sur le coup, elle n'avait pas eu envie de rire. Elle a encore du mal à accepter les cicatrices intérieures qui ont été provoquées par son passé. Syliah quitte finalement Alcantaraz du regard, lorsqu'elle entend des pas derrière elle. Elle n'a même pas le temps de se tourner afin de repérer le nouvel arrivant qu'il glisse déjà à ses côtés, telle une ombre, pour venir se placer face au gris. Il crache ensuite quelques mots, visiblement agacé par le comportement d'Alcantaraz. La noiraude plaque ses oreilles contre sa nuque. Qu'est-ce qu'il veut le merdeux ? Syliah glisse ensuite son regard vairon (parce que oui, elle est vaironne ) en direction d'Alcantaraz afin de juger sa réaction face à l'autre truc qui vient d'arriver. « Merci de ne pas me considérer comme une poupée, ce serait fort aimable. », grince-t-elle, légèrement agacée par leur discours qui ne s'adresse pas à elle mais qui la concerne malgré tout.

Ses muscles se tendent lorsqu'il ose lui dire de fermer sa gueule. Elle a beau être largement plus petite que lui, elle ne s'écrasera pas pour autant devant lui. S'il fait un pas de travers, c'est décidé ; elle lui refait le portrait. Elle s'écarte légèrement lorsqu'il passe à côté d'elle pour se rapprocher d'Alcantaraz. Pfff et en plus de ça, il n'est pas capable de se battre seul, il a besoin de chiens de garde... Pitoyable. Si elle était à sa place, elle serait morte de honte. Avec lenteur, son regard dépareillé glisse sur l'étalon gris clair. Elle lit dans son regard qu'il n'a pas envie d'écouter et de l'attaquer, et pourtant, il y est obligé. Et s'il est désolé de devoir l'attaquer, elle, elle est désolée pour ces chaînes invisibles qui le retienne à son "chef". Elle ne cherche d'ailleurs même pas à esquiver l'attaque ; elle préfère s'encrer sur ses quatre pieds, de manière à encaisser un maximum le choc. Elle tombe simplement à genoux et reçoit un coup dans les flancs qui la fait grimacer. Mais contre toute attente, elle se redresse avec rapidité et bondit à son tour sur Alcantaraz. Sauf que contrairement à lui, elle n'est absolument pas désolée pour cette attaque défensive.