Like a rose.

Spoiler:

Trop lente, pense-t-elle en serrant les dents. Elle ne s'était jamais réellement battue jusqu'à aujourd'hui et ce combat lui faisait bien comprendre qu'elle manquait cruellement d'entrainement. Le sabot d'Alcantaraz cogne avec puissance dans son canon gauche et elle fait un bond de côté pour se décaler sous l'effet de surprise. Merde, celle-ci, elle ne l'avait pas vraiment vue venir. Elle n'a d'ailleurs pas le temps de répliquer qu'elle sent les dents du gris s'enfoncer dans la chair de son épaule. Elle profite alors de cette proximité pour essayer de lui mordre la nuque, juste derrière les deux oreilles, au niveau de l'atlas.

Spoiler:

Le goût métallique du sang la dégoûte mais elle s'efforce de maintenir la pression de ses mâchoires sur la nuque du mâle. Syliah finit tout de même par lâcher lorsqu'il tente de se cabrer pour lui envoyer les antérieurs. Elle se recule alors de quelques pas pour tenter de contrer sa prochaine attaque mais elle n'a pas le temps de le faire ; elle sent déjà les dents d'Alcantaraz s'enfoncer dans sa nuque, juste sur sa cicatrice toute récente. La douleur la fait grincer des dents mais aucun gémissement ne lui échappe. Elle sent le sang, ce liquide chaud et poisseux, dégouliner le long de son encolure pour se répandre au sol. Super, à peine cicatrisée, déjà rouverte. La noiraude se redresse progressivement, elle puise dans ses dernières forces pour tenter une nouvelle attaque ; elle envoie une ruade vers ses flancs, espérant parvenir à le toucher.

Son souffle se fait court et rauque ; elle arrive à bout de force. Elle peine à rester debout, ses jambes sont en coton. Les vertiges s'en mêlent, sans doute le résultat de la réouverture de sa cicatrice à la nuque. Elle est d'ailleurs tellement obnubilée par cette souffrance sourde que les dernières ripostes d'Alcantaraz ne lui paraissent pas si douloureuses. Syliah se laisse tomber à genoux. Elle n'a plus la force de répliquer, elle abandonne.

Syliah n'oppose aucune résistance lorsque Mukesh vient la faire basculer pour qu'elle se retrouve couchée au sol. La fraîcheur de l'herbe lui fait un bien fou. Son souffle revient progressivement, petit à petit. « Ta gueule, j'm'en bats les reins des autres. », parvient-elle à articuler malgré son souffle encore saccadé. Elle n'a aucune attache, aucune personne en tête qui mérite d'être sauvée. Alors qu'ils crèvent, elle s'en fiche royalement. Et si elle doit se prendre de nouveaux coups pour son insolence et bien elle s'en fiche. De toutes manières, elle ne peut pas se relever, dans l'immédiat.

Lorsque son souffle est un peu près revenu, elle s'efforce de se remettre debout. C'est difficile mais elle y parvient malgré son manque de stabilité. On aurait dit un poulain venant de naître. Syliah s'éloigne ensuite, sans prêter davantage d'attention à l'étalon gris foncé. Qu'il prenne ces terres si l'envie lui chantait ; elle les lui donnait volontiers.

( Out )