Secret comme les nuits de lune de l'Orient

Syliah profite de la magnifique vue que lui offre la grande muraille. Le soleil commence tout juste son ascension dans le ciel, irradiant la terre de ses rayons orangés. La caresse chaude mais timide des premières lueurs du jour est agréable. La noiraude adore ce genre de moment. Elle observe la forêt - qui s'étend presque à ses pieds - qui s'éveille. Son regard s'arrête cependant sur une silhouette qui se trouve à quelques mètres d'elle et qui semble être plongée dans la même contemplation qu'elle.

Voilà déjà plusieurs minutes qu'elle l'observe dans le plus grand des silences. Elle le sonde, l'analyse. Est-ce un énième paria ? Syliah finit par s'approcher, non sans perdre sa méfiance. Elle s'arrête à une distance raisonnable, attendant qu'il la remarque avant de lui adresser la parole.

Elle l'observe, silencieusement. Le vent joue avec ses crins de jais, masquant par moments sa vue. Ses crins avaient sacrément poussés depuis qu'elle était libre. Adieu crinière coupée en mode sport, bonjour crinière de poney shetland. Syliah secoue finalement sa tête, afin de dégager ses crins de ses yeux. « Qui es-tu ? » demande-t-elle sans prendre la peine de se montrer chaleureuse ou bien même seulement accueillante. C'était peut-être un chien-chien de l'autre débile de Mukesh. Et dans ce cas précis, il ne méritait même pas son regard.

Ses oreilles viennent se plaquer contre sa nuque. Cette fois-ci, elle décide de se montrer plus implicite ; « T'es un paria ? » demande-t-elle sans le quitter du regard. Quant à sa pique sur la politesse, elle s'en fichait royalement. Qu'on la trouve impolie ne l'empêchait pas de vivre.

Elle le fixe froidement, les oreilles toujours plaquées contre sa nuque. « Bien. » se contente-t-elle de lâcher. Ça faisait toujours une menace de moins dans les parages. « Tu en as déjà croisé un ? » On sait jamais, qu'il ait envie de se faire la malle dans leur camp. Il lui semblait pas assez amoché pour faire parti des "gentils".

Elle sourit, amusée par le comportement cynique de l'étalon. Pauvre p'tit chou, il a du mal à supporter l'horrible sorcière mal aimable qui lui fait face. L'espace d'un instant, elle hésite même à se barrer, comme ça, sans rien ajouter de plus. Puis elle se rappelle qu'il faudrait se montrer un poil plus... communicante avec les autrui et elle se ravise. « Moi c'est Syliah. » lâche-t-elle, en posant de nouveau son regard dépareillé sur le doré.

Aussitôt, elle regrette son choix. Déjà qu'il ne semblait pas intéressant de prime abord, alors là... C'était maintenant sûr, elle perdait son temps. Cependant, elle masque à merveille son agacement et se contente de redresser l'encolure, le fixant froidement. Il a bouffé un clown ou bien il se pense juste drôle ? Elle tourne finalement les talons et s'éloigne, sans rajouter un mot de plus. Pas besoin de gaspiller davantage de salive pour ce genre d'énergumène.