De la tristesse à la rage @P

Lorsque son expression change, il devine qu'elle a comprit. Pourtant il ne s'y attarde pas vraiment. Aussi imagine t-il que sa peine est simplement due à l'éloignement qu'elle a de son aimé et de sa fille, ou est-elle vraiment convaincue de la mort de celui-ci ? Il ne peut pas se permettre de poser la question, de s'inquieter pour elle ou pire, de s'inquiéter lui-même. Rien ne doit le faire flancher. Dans cette mission il doit agir sans sentiments. Puisque t'es là, sois utile. Soignes mon épaule. ordonne t-il. Il ne veut pas lui faire de mal physiquement, du moins il évitera ce qu'il peut éviter. Mais sa crédibilité ne se joue pas sur le néant, il doit au moins parler tel qu'il le devrait.

Sa robe rousse a été tachée de son sang et elle parvenait à peine à distinguer sa trop faible respiration. Alors elle croyait qu'il avait succombé à ses blessures, que ses flancs avaient arrêté de bouger. Qu'il était parti. La rouquine espérait tout de même que son esprit soit toujours là. Mais elle ne percevait pas sa présence, à sa grande tristesse. Elle était bien loin de se douter que c'était parce qu'il était toujours en vie.
Dans l'ordre d'Asmund, elle comprit qu'il se devait d'être loyal aux parias, pour que le plan fonctionne. Il était un acteur dans cette pièce. Et donc, elle devait réagir comme s'il était réellement un sbire, jouer le jeu. Elle plaqua ses oreilles contre sa nuque et renâcla comme si elle était de mauvaise humeur, avant d'obéir et de s'approcher de lui pour jeter un coup d'oeil à son épaule blessée.