wrong way

C'était plaisant, un beau coucher de soleil, ou lorsqu'il se lève. Ca donne du baume au coeur, ça nous réchauffe. Les balades sur la plage, sous un protecteur ciel d'étoiles. Mais Plum se trouvait nettement plus attirée par les nuits violentées d'orages. Ce soir cependant, tout est calme. Pas un bruit, pas un hurlement de loup. Elle soupire presque d'ennui lorsque le bout de sa route donne sur une clairière.

Ombre fantomatique du bois, la jeune adulte s'extirpe de ce dernier avec une pointe de tristesse. Rien ici ne semble plus intéressant que les profondeurs de la forêt ; peut-être que. Au travers de ses longs crins charbons, la femelle l'observe un instant, pour finalement continuer sa route jusqu'au point d'eau à quelques mètres.

S'attachant au décor sombre et sans lumière de l'endroit, la femelle se positionne de manière à garder un oeil sur l'inconnu plus loin. A cette distance, inutile d'essayer d'analyser ses faits et gestes, de savoir si elle le connaissait ou non ; même si au parfum, aucun de ses souvenirs s'y rattache. Tant mieux, un de plus qui ne l'aura pas connu dans sa phase nunuche. S'approchant du point d'eau pour s'y désaltérer, bien trop concentrée à surveiller le jeune, la louve glisse et se retrouve cul parterre dans l'eau. Parfait

Apparemment réussit Le cul dans l'eau, Plum reste de longues secondes immobile, tellement surprise par une telle stupidité. Elle serre la mâchoire, prête à exploser de rage contre l'herbe, la berge, l'eau, bref. Tout les éléments qui ont provoqué sa chute, sauf elle. Puis l'inconnu s'approche, et la louve s'immobilise, comme si ça pouvait la rendre invisible. Possible ? non. Salut ? elle renâcle bruyamment, détournant le regard pour ne pas se heurter à ce sourire frêle qui orne le coin de ses lèvres cendrées. Ça t'amuse ? lâche-t-elle, un ton un peu froid, mais surtout mal à l'aise.

La réponse du jeune grise pousse les oreilles de la noiraude à se cacher dans son épaisse crinières trempée, dardant à la suite ses yeux scintillants contrastant avec la nature de son caractère. Alors comme ça, ça le faisait rire ? La jeune adulte se penche alors vivement en avant, pour tenter par tout les moyens d'attraper une touffe de crins grise et l'embarquer avec elle dans sa mésaventure.

Le sourire fière de la future chute du gris, ornant ses lèvres charbon, disparu bien vite lorsqu'elle comprit que ce geste désespéré ne servira à rien. Il est toujours là, bien debout sur ses quatre membres. Et il continu a se foutre de sa gueule ? Elle fronce des sourcils imaginaires, lâchant les crins du gris pour se tourner à nouveau et tirer encore la tronche. Plum renacle, excédée de se trouver dans une telle situation ; alors sans un mot et elle finit par se redresser, et s'ébroue pile à côté du mâle. Au moins, c'était le minimum

Bouder ? Elle darde sur lui un regard qui se voulait haineux, sans vraiment y arriver. Le fait qu'il ne réagisse pas à toutes ses tentatives pour le foutre dans le même malaise qu'elle la dépasse totalement. Être je-m'en-foutiste à ce point, elle aurait bien aimé. C'quoi ton problème ? demande alors la sauvageonne sans répondre à sa question, sur un ton neutre, normal, comme si elle disait bonjour.

Tu t'es foutu de ma gueule. répond Plum en première, attendant alors une réponse à son tour. La jeune adulte se décide enfin à sortir de l'eau, ses membres devenant légèrement engourdis par le froid du liquide. Sans toutefois dégager son regard du visage du mâle, du même âge qu'elle semble-t-il. Puis elle continue. C'était juste une question de vengeance, te mettre dans le même panier. vengeance ? Tiens, c'était bien la première fois qu'elle employait ce mot. Qu'elle en ressentait l'envie, aussi.