Tombent les feuilles //W//

Winterfell tousse grassement, visiblement lassé. Il cligne des yeux faiblement. Cette discussion l'a fatigué. Avec cette pneumonie, il doit constamment choisir entre parler et respirer. C'était épuisant. Il étire l'encolure pour détendre ses vertèbres lombaires. " Est-ce que tu as d'autres questions ? " demande t il, plus apaisé. Il décide de se coucher pour soulager ses membres endoloris. De toute façon cette Aszio avait montré qu'il n'était pas une menace.  

Le jeune se rapproche de quelques pas, rassuré que le blanc se soit calmé. Vu comme ça, à cet instant, il semble avoir mille ans. Vous avez l'air malade.

Winterfell ronfle en reniflant bruyamment. Foutu rhume qui e passait pas. " Ouais. A cause d'une saleté de pouliche qui m'a poussé dans l'eau glaciale de la banquise alors que j'essayais de lui sauver la vie. " Il laisse glisser son regard sur le jeunot. " Et elle te ressemble en plus. " en le toisant durement. Winter n'a pas fait le lien, bien qu'il ai vu Azara aux obsèques de Lovojka. Trop de choses c'étaient passés ces derniers temps.  

Aszio fronce les sourcils puis éclate d'un rire amusé, comprenant vite. Une gamine qui lui ressemble comme deux gouttes d'eau, il n'y en a pas deux Ah, ça, c'est du Azara tout craché ! s'exclame-t-il avec une certaine fierté, même si on sait pas trop de quoi il est fier

Winter relève la tête brusquement pour venir braquer son regard glacé dans les prunelles sombre de l'étalon gris. Il le dévisage curieusement en mâchonnant l'intérieur de ses joues. " Si tu l'as connais. Dis-lui que la prochaine fois je la bute. " rétorque t il d'une voix grognonne en posant sa tête sur ses antérieurs. Boudeur.   

(mooh tant mieux, merciiii )

Aszio l'écoute et ses yeux se vrillent immédiatement sur lui quand il entend ses paroles. Son sang ne fait qu'un tour, il le sent déjà cogner contre ses tempes. Qu'est-ce qu'il vient de dire ? La mine sévère, ses iris ambrés devenus d'un doré brûlant, il bondit pour se retrouver juste devant la tête du mâle blanc. Bien qu'il soit sûrement bien plus fort que lui, Aszio n'a pas peur. Pardon ? T'as pas intérêt à toucher à ma soeur, peu importe qui tu es, peu importe ce qu'elle a fait, TU LA TOUCHES PAS ! lui crie-t-il dans les oreilles, insupportable.

Winterfell réagit au quart de tour. Le colosse se lève avec puissance pour lui faire face. Son poitrail est bombé, et son encolure déployée. Il dépasse le yearling d'au moins une demi-tête. Winter vient coller brutalement son poitrail au sien, d'un geste typiquement masculin. Histoire de montrer sa supériorité. " Tu ferais mieux de partir. " intime t il d'une voix sombre. Ses oreilles sont légèrement dirigées vers l'arrière et sa gorge gronde légèrement. Avait-il oublié qu'il était invité ici ? S'il cherchait la bagarre, il n'était plus le bienvenue ici. Winterfell se chargerait de le chasser sur le champ. L'étalon blanc garde son calme, c'est ce que Njörd veut. Pas de bataille dans la clairière, surtout pas devant juments et poulains. L'ibérique s'avance, exerçant une pression croissante sur le torse de Aszio pour le forcer à reculer. Il courbe l'encolure pour lui susurrer à l'oreille. " Saches une chose petit, personne ne me dit ce que je dois faire. Maintenant casses toi, t'a suffisamment traîné ici. " Il relâche la pression et le contourne pour se placer entre le campement et lui. Comme une muraille. Il gratte le sol et ronfle des naseaux pour l'inciter à déguerpir.

Le blanc change immédiatement de comportement. Aszio n'est pas intimidé mais malgré toute sa volonté inconsciente, il ne peut que reculer face à la pression qu'exerce le grand guerrier. Il n'est pas assez fort pour le retenir de le pousser ainsi. Ses sabots dérapent sur le sol tandis qu'il essaie tant bien que mal de rester à sa place et de tenir debout. Quelle honte s'il bascule en arrière Finalement, c'est en serrant les dents qu'Aszio fait demi-tour avant de se retourner quelques mètres plus loin. Il le fusille du regard, aussi jeune soit-il, aussi inconscient puisse-t-il être. Dans ses yeux, les mêmes flammes de la colère qui brillaient chez sa mère, la plupart du temps. La seule ressemblance que l'on puisse remarquer physiquement, sûrement. Et sache une chose aussi, personne ne touche à ma soeur. Puis, il recule de plusieurs pas avant de tourner les talons, disparaissant au petit trot, la mâchoire crispée.

(end ? )