entre les esprits - Eclipse

Progressivement, le sourire qui était jusqu'alors accroché à ses lèvres s'efface. Des doutes, elle en a plein. Rien n'est logique. Ni ses visions, ni ses rêves et encore moins ces sensations de déjà vu qui s'emparent d'elle lorsqu'elle arrive dans un lieu ou qu'elle rencontre certains individus. Un sentiment de déjà vu face à un lieu ou une personne inconnue, c'est tout de même bizarre non ?
- Je ne connais personne ici. Mais parfois je me demande si je n'ai pas déjà vécu une vie. Comme les chats, souffle-t-elle.
Qui sait... Peut-être qu'elle a neuf vies elle aussi et qu'elle est entrain de vivre sa deuxième... ? Non. C'est impossible. Ses hypothèses deviennent de plus en plus loufoques...

Elle ressent une onde de tristesse émaner de l'étalon, ce qui la bouleverse. Elle ne veut pas qu'il se sente triste pour elle. Il n'y a aucune raison pour l'être. Niylah lui sourit avec tendresse et se permet même de caresser l'encolure du pie du bout de ses naseaux. C'est agréable de pouvoir toucher quelqu'un de nouveau.
- Peut-être. Mais pour les trouver, il faut déjà que je sache qui je suis réellement. Je suis certaine que je finirais par comprendre. En attendant... Je suis contente de faire ta connaissance, souffle-t-elle, le feu aux joues.

Pour la première fois depuis bien longtemps, Niylah se sent bien. C'est agréable de pouvoir parler avec quelqu'un sans avoir peur d'être jugé. Et, sans qu'elle ne puisse l'expliquer, elle se sent bien en compagnie d'Eclipse. Peut-être parce que sa présence est agréable.
- J'ai cru comprendre qu'il y avait des clans ici. Tu appartiens à l'un d'eux ? Demande-t-elle finalement avec curiosité.

Niylah est un peu surprise d'entendre que personne ne lui a proposé de rejoindre un clan. Par contre, elle comprend parfaitement le fait qu'il ne ressente pas le besoin d'en rejoindre un. C'est aussi son cas. Après avoir vécu sa jeunesse en société, elle préférait désormais vivre en solitaire. Loin des autres. La vie de vagabonde lui plaisait bien finalement. Qui l'aurait cru... ?
- Je comprends. Il y a quelque chose de satisfaisant à se savoir libre de toute attache.

Niylah lui sourit avec tendresse. Effectivement, ça permet de faire plus de rencontres. Et puis il y a l'avantage de ne dépendre de personne et de n'être rattaché à aucun lieux.
- Et on peut voyager aussi, ajoute-t-elle, l'air espiègle.

Niylah acquiesce vivement.
- Comme si c'était hier, souffle-t-elle avec nostalgie en repensant à toutes ces terres qu'elle avait parcouru en si peu de temps. J'ai visité des régions magnifiques. Et j'ai appris énormément de choses.
C'était d'ailleurs en grande partie grâce aux nombreux voyages qu'elle avait entreprit qu'elle avait autant de connaissances médicalement parlant. Elle avait apprit aux côtés des meilleurs guérisseurs de toutes régions.
- Et toi, tu as voyagé ?

Les lèvres de Niylah se parent elles aussi d'un sourire. Elle aime beaucoup les histoires de voyages. D'explorations. C'est une manière de casser la routine. De prendre le contrôle de sa vie.
- Alors comme ça tu viens de loin ? Qu'est-ce qui t'a motivé à venir jusqu'ici alors ?Demande-t-elle, incapable de refréner sa curiosité.

La gorge de Niylah se serre ; elle ne pensait pas que la réponse du mâle serait si difficile à entendre. Elle s'en veut d'avoir été curieuse du coup.
- Oh je... Je suis réellement désolée, balbutie-t-elle.
Niylah ne connait pas l'amour sous une autre forme que celui qu'on partage au sein d'une famille. Elle ne connait pas réellement la douleur qu'on ressent en perdant l'être qu'on aime. Tout ce qu'elle peut faire, c'est tenter de se l'imaginer. Est-ce la même douleur que lorsqu'on perd sa famille ? Parce que cette douleur là, elle la connait bien.