Notre pire ennemi se cache dans notre coeur.

Elle s'attendait à le voir venir maintenant, mais elle s'étonna de le voir rester là-bas. Elle s'approcha en souriant. " C'était bon au moins ? "

Alice fit de même, restant tout de même à l'écart, se laissant nettoyer par la pluie.

Alice chantonnait à mi-voix une berceuse, pour ne pas laisser le silence s'installer autour d'elle. Elle n'entendit donc pas la branche craquer et quand elle vit le poulain se rapprocher d'elle, un sourire narquois s'installa. " Crois pas que je je vais me laisser faire. "

Surprise qu'il lui intime le silence, elle cessa alors de chanter et le silence leur tomba alors dessus. Elle eut beau scruter, elle ne vit rien jusqu'aux quatre petites boules de poils. Son visage s'éclaira d'un sourire. " Oh ils sont trop... " Elle s'interrompit. Si les petits étaient là, c'est que la mère n'était pas loin.

Alice approuva, ses prunelles se vrillant d'une peur panique. Elle fit volte face, et rentra dans quelque chose. Oh, Maman Ourse.

Soudain, tout alla trop vite. Alice fut projetée sur le côté. Quand elle releva les yeux, Gulliver se prenait le coup de patte géante et le coeur d'Alice s'arrêta de battre aussi. Ses yeux s'ouvrirent grands. Avant de savoir à quel point cela l'avait atteint, elle se rua vers lui, tandis que la Mère lançait un cri déchirant. Elle vit du coin de l'oeil les 4 oursons se précipiter vers leur mère, et Alice poussa alors le poulain de l'autre côté pour que la mère n'ai plus d'emprise sur lui. Elle observa le sang, tout ce sang, ce pauvre sang qui maculait la robe brune du petit. Elle en avait aussi sur elle, impossible de savoir si c'était celui de Gulliver ou le sien. Elle n'avait pourtant pas été bless... Elle se sentit soudain tirée vers l'arrière et une douleur lui vrilla la croupe.

Désolée d'avance aussi jsens que jvais être inspirée, ça fait trop longtemps que j'ai pas écris long.

Alice sentait les griffes de la mère lui labourer les flancs tandis qu'elle la tirait vers elle. La boue lui giclait dans les yeux; elle ne voyait que ses propres sabots antérieurs tracer des sillons alertants dans la boue devant elle. Mais la Mère n'en avait pas fini. La palomino sentit soudain le sol lui échapper. En effet, elle la souleva dans les airs, se dressant sur ses deux pattes arrière, la frêle pouliche entre ses mains géantes et griffues. Alice hurla. Elle sentait les longs couteaux s'enfoncer dans sa chair et cela lui fit si mal qu'elle ne parvint même plus à crier. Sa bouche était ouverte dans un cri muet.
Soudain, un cri aiguë lui parvint, puis le sourd rugissement de la mère. Et d'un coup, le vide. Alice tombait. L'Ourse devait l'avoir lâchée; car oui, elle tombait. Il lui sembla que la chute dura une éternité; Alice arriva en bas en moins d'une seconde pourtant. La chute fut brutale. Sa vue se brouilla, il lui sembla que ses membres se brisaient -ce qui n'était pourtant pas le cas, elle l'espérait- et le noir se fit d'un seul coup. Mais Alice trouva instantanément la force d'ouvrir les yeux. Des yeux, elle chercha Gulliver.
Quand elle le vit, il avait la tête tournée vers elle. Elle croisa son regard. Elle y vit des choses qu'elle ne voulait pas y voir. Dans ses prunelles brillaient un éclat qui, pour Alice, voulait dire "adieu". Elle comprit ce qu'il était en train de faire. Il se sacrifiait. Il n'était pas certain de s'en sortir en faisant ça. Mais Alice savait qu'il ne s'en sortirait pas. Elle se leva alors d'un bond. En fait, elle n'avait presque rien.

Presque. La pouliche s'écroula, ses membres incapables de la supporter d'un seul coup. Elle hennit mais seul un son rauque envahit sa gorge. Elle ne sentait même plus l'énorme plaie qui ruisselait sur ses flancs et sa groupe. Rien d'autre n'avait d'importance pour l'instant que Gulliver. Elle réussit à se lever au moment où l'Ourse disparaissait, à la poursuite de son ami. Elle serra les dents et parvint à marcher. Elle se dirigea vers l'un des oursons restant, qui hurlait de peur. Elle le mordit alors, fort. Elle avait mal pour lui, elle ne voulait pas lui faire de mal mais c'était la seule solution. Le petit hurla alors aussi aiguë que l'autre tout à l'heure. Alice le lâcha avant de s'éloigner. Elle entendit les lourds pas de la Mère qui revenait et alors, en profita pour s'enfuir, boitillante et faible, mais vivante.

Elle savait que l'Ourse avait donc laissé en paix son ami puisqu'elle revenait. Elle espérait qu'elle ne l'ait pas déjà tué. Son sang se glaça mais elle se força à continuer, histoire d'arriver en lieu sûr avant que l'adrénaline ne retombe & lui fasse sentir ses blessures. La vue floutée, claudiquant, Alice disparu dans la brume; sous la pluie qui noyait ses traces, balayant son odeur, et faisait couler le sang de ses plaies. Elle ne souhaitait qu'une chose. Que Gulliver soit comme elle.
Vivant.

Vraiment sorry =o

C'est trop beau ! Oui quand tu veux moi je suis prête :D