Adrénaline.

Marengo avait gravit agilement jusqu'au sommet de la falaise ; là un plateau de granite s'étendait. Au loin, dans ce paysage d'ocre, l'horizon se parait de ses couleurs les plus éclatantes, et un soleil flamboyant ondulait doucement dans un ciel bas.... Qu'avait-t-elle a perdre, après tout ?
L'alezane s'élança - le vent dans son dos la poussait a une vitesse folle. Elle filait tout droit vers le bord de la falaise, dans un galop incontrôlable. Éprise par le danger, l'excitation, son pouls s’accéléra ; elle faisait monter l'adrénaline dans une poussée d'exaltation.

Son regard fixait vers la boule de feu à l'horizon et bientôt elle fut aveuglé par cette lumière crue. Cela ne l'arrêta pas dans son élan. L'adrénaline montait, elle atteignait bientôt son apogée, mais, trop vite, le vide se fit voir.
Et le vent n'étais pas là pour l'arrêter; il la poussait indéniablement vers la chute.
Des papillons frétillaient dans le ventre de la jument, une excitation, une chaleur l'envahie ; elle adorait ce sentiment exaltant. Dans ces instant là, elle n'aurai pas entendu une bombe, elle n'aurai pas ressenti la douleur, elle n'aurai pas vu l'incroyable. Ni l'inconnu qui l'observait.

Et puis, alors que son cœur battait la chamade, ses reins s'affaissèrent, ses jarrets rappèrent le sol dans une nuée de poussière. Juste a temps, elle s'arrêta, des petits morceau de falaises s’écaillant sous ses sabot pour disparaitre aussitôt dans le vide.
« Eh chérie, tu comptes mourir sans moi ? »
Elle se tourna vers l'inconnu, et le fusilla du regard. Ses prunelles étaient durs, inflexible. Elle leva un sourcil. Aarh, la tuile ! pensa t-elle lorsqu'il l'interpela.
« Je n'avais pas l'intention de mourir, mais si tu veux y aller, je t'en prie... Je pourrai même te pousser si tu veux ! » lança-t-elle, une once de sarcasme dans la voix.

Marengo se retint de rire.
Tout a fait le genre d'approche qui l'indifférait ; classique, impersonnel.
Mais sa curiosité la poussait a en vouloir plus. Habituellement, elle aurai simplement envoyer balader l'étalon avec une remarque bien cinglante, mais là, elle avait terriblement besoin de sociabilité - elle a vécu trop longtemps seule - peu importait qui était son interlocuteur. Et puis, elle avait envie de s'amuser un peu.
« Mmm. Et sinon à part des muscles et une technique d'approche plutôt banale ... Tu as un nom ? »

Elle ravala un petit rire, mais des minuscules fossettes apparurent au coin de ses lèvres, marquant un certain amusement.
« Okay. » dit-il elle d'un air gai. « Bon bah on fera sans alors. »
Elle le toisa un instant ; il y avait une certaines part d'insaisissable dans ses yeux, quelque chose que l'alezane ne lisait pas.
« Sinon, et même si tu t'en fou peut-être, moi c'est Marengo. Comme la bataille. »

Elle leva un sourcil. Quelle répartie !
Mais peut importait, elle n'était pas d'humeur a se prendre la tête. Plutôt d'humeur a s'amuser.
Le nom. C'est une simple formalité, ça ne veux pas dire grand chose. Ça peut même être trompeur... murmura-t-elle, laissant planer le suspens.
Elle lui lança un regard en coin, baissant les paupières sur ses prunelles mordorées et pétillante, alors que leur flancs glissaient l'un contre l'autre. Marengo balança légèrement sa queue panachée, frôlant au passage l'étalon.

[Haaaann, t'a fait une faute au nom de Marengo dans tes relations !! :O hihih )

Marengo le regardai d'un air amusé, puis rit un peu. Elle leva un sourcil, un sourire malicieux sur les lèvres.
Mm. Je comprend ce choix, tu me diras ! ... C'est ... très, comment dire ... TRÈS TRÈS représentatif de ta personne !
Elle le suivit, légèrement derrière lui et lui lança un regard espiègle.

Marengo leva légèrement un sourcil lorsqu'elle entendit ce surnom ; elle sourit légèrement. Cela l'amusait plus que de la flatter, comme l'auraient été la plupart des juments. Elle ne releva cependant pas et ne fit pas de remarque ; elle savait que l'étalon n'en aurait eu que faire, de toute façon - pire, il aurait put l’interpréter comme une marque d'intérêt !
« Peut de temps, à vrai dire. » dit-elle d'un air détendu « Et toi ? Tu semble connaitre bien le coin, je me trompe ? »