Adrénaline.

Elle regarda l'étalon, puis suivit le regard de ce dernier, vers l'horizon. Peut être vers les terres qui l'avait vu naitre, justement (?)
« ...J'en sais trop rien. »
Elle se tut un instant, jugea que cette réponse était bien trop incomplète, et ajouta, le ton lasse : « Sur des terres très arides, très sèches, c'est tout ce que je sais. Mais ça n'a pas duré longtemps. » Elle marqua une nouvelle pause, puis, se fendit d'un sourire et regarda l'étalon du coin de l’œil « Mais on a surement eu une enfance très différente ! Toi, ces terres... c'est .."chez toi", le sol que tes parents ont déjà foulé. Moi je n'ai pas eu de "chez moi" : c’était partout ou ailleurs. » Elle s'arrêta, pensive, puis jugea nécessaire d'ajouter un détail, une explication a ses paroles « On voyageait sans cesse. »

Marengo rit un peu.
« C'est ça, comme si j'allais te laisser faire si facilement ! » Elle sourit, l'air malin « Je suis pas une de ces faibles petites nénettes, au cas où tu ne l'aurai pas encore noté »
Elle s'écarta cependant un peu, ne voulant pas incommodé l'étalon avec l'odeur d'hormones qu'elle dégageait indéniablement.
« ..Enfin. Je vois tout a fait de quoi tu parles. Je crois connaitre ça. Enfin pas exactement, mais.. je comprend. Ma vie semble assez 'saine', en apparence, n'est-ce pas ? Je n'aime pas me faire prier tu sais, ce n'est pas mon genre du tout, c'est pourquoi je te ferai grâce de mes sérénades, de mes questionnements, et de tout ce qui a put rendre ma vie difficile, de tout ce qui a endurcie ma personne. »
Elle sourit. Pour la première fois, sincèrement - cela se voyait dans ses yeux. Elle n'avait pas l'habitude d'être à l'aise lorsqu'elle parlait de sa vie a quelqu'un, surtout pas a un presque inconnu.

Marengo aurait voulu contenir ce sourire mi-flaté mi-gêné qui caractérise le genre de gourdasse de fille qu'elle détestait. Elle aurait voulu montrer qu'elle était une vraie dure ! Mais, au fond, ce n'était pas ce qu'elle était, et elle ne put s’empêcher de se fendre d'un jolie sourire. Ses yeux se baissèrent vers l'étalon « Je t'aime bien aussi... » dit-elle doucement, avec un ton quelque peut espiègle.
Mais elle n'étais pas de celle qui tombait dans les filets avec un simple compliment, elle ne put s’empêcher de plonger profondément ses prunelles ambrées de celle de l'étalon, et d'ajouter avec dans la voix, autant de charme que de malice « Mais... es-tu certain de ne pas être corrompu par tes sens primaires ?... » ajouta-t-elle, en passant ses naseaux, dans un souffle chaud, sur l'encolure du bicolore.

Sur les lèvre de Marengo se dessina un sourire satisfait : petit, soulevant simplement un coin de ses lèvres, et souligné d'un regard dans lequel on pouvait décelé, derrière le charme et la féminité exacerbée, un plaisir mesquin, peut-être un peu de cruauté...?
Elle le suivit, d'un pas rapide mais gracieux, et le dépassa légèrement, en frôlant de son flanc cuivré, celui, sombre, de l'étalon. Elle lui jeta du coin de l’œil un regard mysterieux, et ajouta, avec un pointe d'amusement « ...Ça ne me déplait peut être pas tant que ça, tout compte fait. »

Marengo sourit lorsque l'étalon la poussa légèrement ; elle se retourna, un sourire malicieux au lèvre, le regard baissé. Laissant une très faible distance entre elle et lui, elle arqua gracieusement l'encolure et tourna la tête, son regard flamboyant plein de mystère. Puis, elle s'approcha de l'étalon, et lui glissa a l'oreille, dans un murmure : « ... On verra bien ! » Elle se recula, ce sourire coquin accroché a ses lèvres, tandis que son regard rieur plongeait dans celui de l'étalon.

Marengo sentit la peau de l'étalon frémir, mais aussitôt, redevient dur comme la pierre et lisse, laissant entrevoir les muscles de ses épaule roulant sous sa peau brune. Il avait beau être sévère, Marengo sentait que sa voix sonnait faux, comme si c'était lui qui avait besoin de s'en convaincre. Et puis qu'importe ! Pour Marengo, c'était un jeu excitant et elle n'allait pas s'arrêter. Elle lança un sourire à l'étalon, s'approcha encore de lui, comme si elle le provoquait, puis partit dans un trot lent et aérien, alors qu'elle le dépassait, leurs corps se frôlèrent l'un l'autre.

C'était étrange. Habituellement, elle aurait été vexée par cette remarque, mais là, non, elle fut touchée. Elle l'avait peut-être sous estimée, mais ce qu'il venait de lui dire lui avait ouvert les yeux. Est-ce une marque de respect ? d'appréciation ? Elle le pris comme ça. Son visage se détendit alors, et un sourire heureux l'éclaira, un sourire franc et sincère ; c'était quelque chose de rare pour elle, comme si, elle laissait entrevoir un peu d'elle même, un peu de son intimité. Leur regards était fixé l'un dans l'autre, ses prunelles dorés fixant l'étalon.
Lentement, elle s'approcha en face de lui, tendit l'encolure et ronfla des naseaux dans un souffle brulant, alors que ses crins volaient au vent, s’entremêlant sauvagement.