♠ La marche des Grands Seigneurs ♠ - Z

Je lui donnais un coup de nez dans l'épaule, comme pour lui remonter le moral. « Tout être à son utilité. » Je lui fis mon plus beau sourire, comme si ça pouvait peut être le rebooster. « Je chasse les papillons et sinon j'essaye de découvrir le monde. » Vrai et faux, à organiser. J'espérais que le gros blanc allait retrouver la bonne humeur très vite.

Un léger rire s'échappa lorsqu'il me rendit mon coup de nez, et je secouais l'encolure, faisant voleter mes crins. Ma bonne humeur était totalement revenue. « À sauver des fillettes comme moi ! » Je lui fis un clin d'oeil, amusée. Ma réponse n'était pas forcément attendue, pas forcément vraie non plus. Je ne voulais pas perdre de temps à réfléchir. « Non c'était de l'ironie ! J'ai 4 ans à peu près, je ne sais plus vraiment ! » Ce qui était plus ou moins vrai.

Je fis semblant d'être gênée face à son petit compliment. « Je suis un peu trop tâchée pour être un ange ! » Je lui tirais légèrement les crins lorsqu'il se colla à moi, un grand sourire étirant mes lèvres, mes yeux pétillants de malice.

J'eus une grimace, mi-amusée mi-agacée par sa logique. « Si vous le dites, on va dire que je vous crois ! » Je m'arrêtais à ses côtés, plongeant mon regard dans le sien, intriguée. « Enchantée, moi c'est Missy ! » J'étais ravie de ces échanges de civilité.

Frêle et naïve, je ne le lâchais pas des yeux, suivant le moindre de ses mouvements avec intérêt. Je lui souriais, presque niaise. « Vous utilisez beaucoup de mots compliqués ! » Et c'était vrai, par rapport à moi qui était simple et franche. Peut être un peu trop. Je ne compris pas pourquoi il se mit à pleurer alors je me rapprochais légèrement de lui, inquiète. « Non, pourquoi dites-vous ça ? »

J'observais l'étalon blanc, à la fois intéressée et intriguée. J'avais un peu de mal à le suivre mais je trouvais ça plutôt drôle. « Si vous le dites, personnellement je n'en ai jamais eu besoin. » Je lui souriais, amusée par la situation. Le mot amoureux me laissa silencieuse quelques secondes : ça ne représentait pas grand chose pour moi. « Nous ne parlons pas de la même folie alors. »

Certains morceaux de ce moment m'échappaient totalement et je ne cherchais pas non plus à les retrouver. Je me contentais de garder mes yeux plongés dans ceux de l'étalon, un léger sourire aux lèvres, toujours amusée par ce genre de situation. Je le regardais s'approcher de moi, sans comprendre, sans savoir. Je me contentais d'abaisser légèrement la tête, sans le lâcher des yeux, mon coeur se serrant légèrement.

Je ne comprenais pas ce qu'il se passait et la réaction de l'étalon provoqua un océan de détresse dans mon coeur. Lorsqu'il se détourna de moi, je ronflais avec douceur, me rapprochant de lui et cherchant son regard. Ce qui se passait m'échappait totalement, j'avais l'impression d'avoir fait quelque chose de mal.