l'échec m'a tout l'air d'être ton jeu favori.

Prise par un sursaut de folie et de rébellion, Nevaeh le repousse lorsque ses naseaux entrent en contact avec son encolure et s'esquive sur le côté, trottinant quelques mètres plus loin. « Je ne le sais pas, justement. » déclare-t-elle d'une voix fuyarde en se tournant de nouveau vers lui pour pouvoir le voir.

Son regard la dérange, la gêne, elle se replie sur elle-même comme pour éviter ses yeux noirs. « Laisse-moi. »

« Jamais. » Ça sonnait presque comme une menace. Je souriais, ne la lâchant pas, tel une ombre un peu trop sinistre.

Elle aimerait fuir, mais n'ose pas se retourner, de peur de ne plus pouvoir le suivre des yeux. Alors, elle ne bouge pas et se contente de le fixer droit dans les yeux, étourdie par l'appréhension.

De toute façon elle ne pourrait pas me fuir indéfiniment. Je la fixais, inclinant légèrement la tête. « Tu es de moins en moins téméraire en vieillissant. » Au contraire de moi. Mais c'était tant pis pour elle.

Je m'élançais en avant également, un sourire un peu morbide sur les lèvres. « Et toi, qu'est-ce que tu fais encore là ? » Je plongeais mon regard dans le sien, cherchant des réponses à mes questions silencieuses.

Je souriais, m'avançant vers elle jusqu'à coller mon poitrail contre le sien, oppressant. « Alors tu restes. » Un ordre, un désir, une supplication.

Je me sentais trop drôle à son contact, que je n'avais pas sentit depuis trop longtemps. Comme son odeur. « Jamais... » Je murmurais à son oreille, ce qui pour une fois était plus une promesse qu'une menace.

De la perversion à l'état pur, c'était tout. Je me faisais du mal autant qu'à elle. Je laissais glisser mes naseaux dans ses crins d'argent. « Tu sais que je t'aime... » Un énième murmure.