l'échec m'a tout l'air d'être ton jeu favori.

Tout son corps se couvre de frissons incontrôlés. M-Mais moi... Mais toi quoi, Nevaeh ? Elle même ne sait pas. N'a jamais su, depuis leur rupture anticipée. Elle rouvre les yeux, puise le peu de forces mentales qui lui reste quelque part au fond de ce qu'elle a de meilleur en elle. Mais moi pas !

Elle s'agite. Ferme les yeux, les rouvre. Ne sait pas quoi faire pour chasser les images de ses pensées. Pour faire taire les voix qui la poussent dans la gueule du loup. Mais le loup a un beau visage, aujourd'hui. Non ! C'est.. c'est fini, tu le sais ! Elle se débat, oui. Mais ça fait bien longtemps qu'il l'a menottée, en réalité.

Je savourais l'odeur de sa peau, de ses crins. J'appréciais ce moment malsain comme jamais. « Non. » Et tu le savais Nevaeh, au fond de toi. Et moi aussi je le savais, je le sentais. Je restais collé à elle, l'englobant de ma présence.

Elle se recule, essaie de le fuir, mais quelque chose d'invisible la maintient coincée contre lui. Elle lui lance un regard aussi sauvage qu'apeuré. Je ne t'aime plus. murmure-t-elle en détachant chaque syllabe des autres.

Elle s'esquive doucement sur le côté. Trouve enfin la force de faire quelques pas loin de lui et de l'emprise malsaine qu'il a sur elle. Non, c'est faux, insiste-t-elle en regardant ailleurs, d'une voix faible.

Elle fixe son regard avec dureté et répond d'une voix ferme : Non.

Peut-être qu'elle le cherche, l'inconsciente. Elle essaie de le repousser, mais il est plus grand et plus fort qu'elle, évidemment. Elle se débat. Laisse-moi, va t'en ! Elle lui montre les dents, le foudroie de son regard si doux – contradiction dans ses iris. S'y battent toute l'affection qu'elle a pu avoir auparavant pour lui, et la haine qu'elle ressent aujourd'hui, en un mélange explosif. Je ne mens pas !

Elle pousse un petit gémissement, dominée, et baisse la tête, les yeux, son égo; tout. Elle essaie de garder les armes avec elle, mais ne s'aperçoit même pas qu'elle les dépose d'elle-même au sol. Sentir ses lèvres sur sa peau déclenche une série de frissons dont elle ignore l'origine ; le désir, la peur, le dégoût ? Elle l'ignore. Elle tente de changer de sens, pour ne pas lui laisser de prise sur son corps. Arrête..

Elle sursaute au contact de ses lèvres contre celles de Lecherous et essaie de nouveau de s'enfuir. Elle part au petit trot, sa queue plaquée contre sa croupe pour cacher au mieux ses chaleurs, la peur lui servant d'étau autour du crâne.