Loneliness. Libre

Son petit sac à larmes était vide, Dolorès l'avait vidé l'autre nuit. Aujourd'hui il ne lui restait plus que ses yeux secs pour scruter l'horizon. Elle était revenue ici dans le but de s'imaginer ce qu'était la vie de sa mère avant qu'elle ne parte, mais elle n'y arrivait pas. La pouliche se rendit compte qu'en 3 mois d'existence, on apprend pas à connaitre quelqu'un même s'il s'agit de sa propre mère. Elle  se demandait si un jour elle finirait par l'oublier, oublier son visage.

Cette odeur, cette odeur qui parvenait à ses narines. Elle était forte, c'était l'odeur d'un mâle. Dolorès, détestant être seule voulu un moment trouver celui de qui émanait ce parfum, mais elle ne pouvait pas ignorer le fait qu'elle n'était qu'une pouliche et qu'elle n'était pas accompagnée. Une proix facile pour quelqu'un qui chercherait à lui faire du mal. La petite se contenta de rester où elle était, même si elle décidait de redescendre et de partir, le mâle finirait par savoir où elle était avant même qu'elle termine sa descente.

Elle tournait la tête vers le grand noireau. Un frisson la parcouru, était-ce vraiment à cause du froid ? La pouliche avait envie de se jeter sur cet inconnu et de se blottir contre lui. Le manque de l'amour de sa mère était difficile à supporté et elle aurait voulu le combler, là, tout de suite. Elle avait un sentiment de bien être juste à le regarder et à écouter sa voix. Elle était cependant plus craintive depuis qu'elle était seule... « Je ne me cache pas. » Un petit sourire brisé se dessina sur ses lèvres.

Dolorès voulut sourire. Avant elle aurait rit. Maintenant elle n'en avait plus envie. La pouliche tourna son petit corps vers le mâle, l'observant attentivement dans les yeux. « Non, ça va. Ils sont bien là. » Elle prit une grande respiration, puis sourit de nouveau, un petit sourire presque malheureux.

Son sourire s'estompa, son visage revint neutre. « Dolorès. Et toi ? » La petite ne bougeait pas, elle restait où elle était, jetant des regards aux alentours quelques fois. Il y avait de grosses pierres étranges un peu plus loin et avant elle se serait précipité pour découvrir le mystère derrière cette construction détruite.

Elle aimait bien ce prénom, Nox. Ça lui allait parfaitement, ça faisait très... viril, mais doux à la fois. De nouveau la petite jeta un oeil sur les colonnes détruite. Sans même répondre, elle se dirigea vers elles. « Qu'est-ce que c'est ? » Demanda-t-elle en observant de plus près. Comment la nature pouvait-elle créer quelque chose d'aussi précis ? C'était vraiment étrange pour la petite pouliche.

Dolorès ronfla des naseaux. Elle en avait assez de ne pas avoir de réponse à ses questions. Parce que c'est comme ça, c'est la vie, c'est un mystère... Assez c'est assez. « Personne n'a jamais essayez de comprendre ? Peut-être que ça serait bien, pour une fois, de connaitre la vérité. Les mystères, je déteste! » La petite piaffa un bon coup. S'était sortie tout seul, sans même qu'elle puisse s'en empêcher, la colère avait prit le dessus. Elle ne pensait même plus à ces maudites pierres. Elle en avait marre de se creuser la cervelle et de se demander pourquoi c'était sa mère à elle qui avait dû partir. Pourquoi c'était elle qui devait souffrir alors qu'à son age, elle devrait embrasser la vie qui commence à peine. Une émotion si forte lui fit monter les larmes aux yeux. D'ailleurs, l'une d'elle s'échappa et coula le long de sa joue. Elle qui croyait avoir épuisé son stock de larmes, voilà que quelqu'un en avait commandé de nouvelles.

La réponse n'était pas satisfaisante pour Dolorès. Elle tourna ses yeux remplit d'eau vers le noireau. Puis elle entreprit de partir. Elle enjambait les pierres qui se trouvaient sur son chemin à une allure assez rapide. Elle n'aimait pas qu'on la voit ainsi si vulnérable, elle préférait fuir dans ces moments-là.