Loneliness. Libre

Mais le noiraud ne pouvait se résoudre à la laisser partir comme ça. Son instinct le poussait à la suivre, à veiller sur elle. Il enjambait les pierres avec aisance. Un jour, elle aussi elle le pourra, quand elle sera une adulte. « Où vas-tu, Dolorès ? » demanda-t-il avec douceur, dans un murmure, sans la lâcher d'une semelle. Il se voyait un peu en elle, quand il était gamin.

Ignorant le mâle, la petite poursuivit sa course, complètement entêtée. Elle ne s'arrêta qu'une fois arrivée au bord d'un précipice. Elle regarde l'horizon. Dolorès tente de penser à autre chose. Ses larmes commencent à sécher. La mort d'Abygaël, sa mère, est arrivée il y a à peine quelques jours, il lui faut seulement encore du temps pour guérir. Le petit être se tient bien droit, elle ne bouge plus.

Elle demeurait enfermée dans un mutisme indéchiffrable. Le noiraud ne savait plus comment l'aborder, et ses oreilles d'ébène demeuraient légèrement orientées vers l'arrière. Elle s'était arrêtée au bord d'un précipice, mais il n'essaya pas de l'éloigner du bord. Quelque chose lui disait qu'elle n'essaiera pas de sauter. Mais on pouvait tous se tromper.

Et elle sauta.

Quand elle se sentit prête, la pouliche fit demi-tour vers Nox. Son visage était revenu à la normal. « Ma mère... » Murmura-t-elle, incapable de parler à voix haute et de terminé sa phrase. Ces paroles n'avaient pas de sens pour Dolorès, c'était impossible pour elle d'accepter ce qui venait de lui arriver.

Elle se retourna, et son expression avait changé. Nox pointa ses oreilles vers l'avant, attentif à ce qu'elle allait dire. « Je sais.. » fit-il avant qu'elle n'ait fini sa phrase. Dans ses yeux, se lisait : je t'ai compris. Je sais ce que c'est. Je suis là. Du moins il le pensait si fort qu'il espérait qu'elle le comprenne.

Les grands yeux de la petite plongèrent dans ceux de Nox. De nouveau des larmes coulèrent sur ses joues, mais pour une différente raison. Elle n'était plus seule, le mâle la comprenait. Cette fois elle ne pu se retenir et trotta vers le noireau. Elle enfuit son visage dans le poitraille musclé du mâle. Les larmes coulent de plus belle, mouillant sa fourrure noire.

Il ne freina pas le geste de la petite bicolore. L'accueillant contre son corps, il arqua son encolure, comme un signe protecteur, venant souffler un air doux et chaud contre le dos frais de la petite fille. Elle avait besoin de réconfort, et cela lui rappela sa propre situation. Après l'abandon de sa mère, il s'était sentit seul, et avait songé à mettre fin à ses jours. Mais l'appel de la vie avait toujours été plus fort que la tentation apportée par la mort. « Ne t'inquiète pas. Tu ne seras plus jamais seule maintenant. » souffla-t-il contre sa peau, la ramenant d'un geste doux et protecteur contre lui.

Après quelques minutes serrée contre Nox, Dolorès cessa de pleurer. Quelques tremblements parcouraient encore son petit corps frêle, dès hoquets la faisait sursauter, mais elle ne pleurait plus. La pie n'avait pas envie de se décoller de l’étreinte réconfortante. Elle voudrait rester comme ça à tout jamais. Elle ne voudrait plus jamais se retrouver seule. Les paroles de l'étalon résonnait dans sa tête comme une promesse. « Promis ? » Finit-elle par demander d'une petite voix, entre deux hoquets.

« Oui, promis. Le jour où tu as besoin d'aide, il te suffira d'appeler. Et tu es la bienvenue sur les terres du Nord, si ça ne va pas. Enfin, même si ça va bien. » fit-il avec un sourire tendre, un sourire presque paternel.

La petite releva la tête. « Merci. » Fit-elle avant de l'étreindre de nouveau. La pie soupira et finalement, recula de quelques pas. « Tu es le plus gentil. » Ses yeux brillants observait ceux du mâle.

« Il y en a beaucoup des personnes gentilles. » fit-il avec un grand sourire, lui donnant un petit coup de naseaux. L'envie irrépressible de la prendre sous son aile le titillait, mais il ne savait pas si il devait oser faire le pas. « Mais merci. »

« Mmh... » Lola fronça les sourcils, réfléchissant bien fort. Non, elle n'arrivait pas à trouver quelqu'un de plus gentil que lui. La petite pencha la tête sur son épaule. « C'est ici que tu vis toi ? » demanda-t-elle en toute innocence.

« Ce n'est pas ici, non. Mais là où j'habite, ce n'est pas très loin. » fit-il avec calme. Puis, il orienta sa tête vers l'horizon. Si l'on regardait bien, on pouvait voir le blanc de la neige, au-delà une grande forêt de pins. « C'est là-bas que j'habite. Là où le sol est recouvert de neige et où il l'hiver règne toujours. » Il ne précisa pas que c'était froid, puisqu'il s'était bien habitué aux températures hivernales du Nord. Et à ce qu'il paraissait, il faisait encore plus froid lorsqu'on sortait de Galop Sauvage et qu'on suivait la route vers le Grand Nord.
Il eut une pensée pour Murphy, son amant, et il divagua quelques instants.

Je commence un rp avec Murphy

Au loin, Dolorès pouvait effectivement voir une montagne recouverte de neige. Elle devrait bien y aller un jour, sa curiosité était grande. Elle avait l'habitude d'aimer la neige, malgré que ces temps-ci elle n'ait pas nécessairement la tête à jouer. « C'est ta maison. » Dit-elle avec admiration. Sa maison à elle maintenant, c'était l'Egypte, tout le contraire de celle de Nox.

« Oui. Celui qui commande, là-bas, il s'appelle Murphy. Mais c'est quelqu'un de très gentil, aussi, il est juste un peu.. timide. » Quel adjectif exact, bravo. « Si tu tombes sur lui, tu lui diras que c'est moi qui t'ai autorisée à venir. » Parce que le noiraud n'était pas sans connaître l'animosité du nordique pour les égyptiens.

» loneliness
» My loneliness is killing me
» She wears her loneliness just like a crown.
» Living on loneliness and fresh water ■ B
» ~ Libre ?