My loneliness is killing me

Le soleil déclinait lentement, baignant Lunaera de ses derniers rayons dorés avant que la nuit tombe et que le ciel ne se pare de ses plus belles étoiles. La jument était là où elle avait donné rendez-vous au beau brun qui lui avait permis de croire encore aux autres. Celui qui lui avait rappelé qu’essayer ne tuait personne. Alors là voilà là, la crinière joliment tressée. Elle avait fait un petit effort pour son apparence, sans plus, se disant qu’il devait l’apprécier pour ce qu’elle était et non pas pour ce à quoi elle avait l’air. Elle inspira l’air profondément. Aulia était à la fois excitée et stressée, sans qu’elle ne sache pourquoi. Elle n’avait pas envie de tout foirer au premier rendez-vous. C’était vraiment important pour elle. Ce n’était pas tous les jours qu’on avait de nouveau l’envie de croire en l’amour.

Tuer le temps n’avait pas été facile ce jour-là. Son impatience était si grand qu’elle avait eu de la difficulté à penser à autre chose qu’au rendez-vous. À bien y penser, c’était son premier rendez-vous officiel. Ce n’était quand même pas rien. Elle espérait juste qu’il ne la planterait pas là sans se pointer. Mais son doute éphémère s’envola dans la brise quand elle lui apporta l’odeur de l’étalon. Son coeur s’emballa et se mit à battre plus fort, plus rapidement. Alors il tenait vraiment à la revoir. Elle sourit doucement et tourna la tête vers lui quand il effleura son épaule. Elle plongea son regard dans le sien, toute heureuse. Merci, toi aussi Aël. souffla-t-elle alors qu’elle sentait ses joues se chauffer. Que devait-elle faire maintenant ? Elle n’en avait aucune idée. Alors elle se laissa guider par ses envies, ses pulsions. Elle s’approcha de lui et vint l’enlacer tendrement, avant de se reculer pour poser ses lèvres contre les siennes.

Son coeur se mit à battre plus fort quand elle le sentit se figer contre elle, mais bien parce qu’elle avait peur d’avoir fait un faux pas. Est-ce qu’il n’aimait pas ça ? La dernière fois qu’ils s’étaient vus, ils s’étaient collés comme ça. Avait-il changé d’idée quant à eux ? Elle s’efforça de penser à autre chose, se disant qu’il se serait reculé s’il n’avait pas voulu d’elle. Et puis, le baiser qu’il lui rendit était si doux, si tendre qu’elle se détendit complètement. Ses yeux se fermèrent alors qu’elle s’abandonnait dans ce geste affectueux. C’était si bon d’être avec lui. Elle était en train de réapprendre à aimer. Lorsque leurs lèvres se détachèrent, elle lui offrit un regard brillant, affectueux. Merci d’être là.

Toute ses petites attentions, ses petits gestes anodins, mais dont plusieurs oubliaient la vraie valeur, avaient le don de la faire tomber un peu plus. Ses joues la chauffaient, elle se sentait presque fiévreuse. C'était à la fois agréable, mais aussi difficile d'éprouver ça à nouveau. Ce n'était pas rien que de gérer ça. Mais elle était prête à le redécouvrir avec lui. Ensemble. Un fin rire s'échappa de sa gorge à sa question. Oui, t'en fais pas. J'étais chez moi après tout. Ce serait plutôt à moi de te poser la question. Elle lui lança un clin d'oeil, malicieuse.

Cette fois, Aulia éclata véritablement de rire. Aaah ces parents ! Ils pouvaient être chiants parfois ! Moi j'ai pas encore eu cette chance, même si je crois que ma mère se doute de quelque chose. Et ça, ça craignait. Quand Phoenix était au courant d'un potin, c'était inévitable qu'elle ait le raconter à son père. Du coup, méfie toi. Mon père va pas tarder à l'apprendre et il est un peu du genre... trop protecteur. le prévint-elle dans une grimace désolée. Elle espérait juste que ça lui fasse pas trop peur.

Elle rigola à nouveau, amusée par l'attitude de l'étalon. T'en fais pas trop. Ma mère est sympa. Mon père c'est autre chose, mais je ne suis plus une adolescente qui se fait surprendre aux toilettes, ça devrait aller. rétorqua-t-elle alors. Bon, elle disait surtout ça pour le rassurer, parce que Hooker était si imprévisible qu'elle ne savait jamais à quoi s'attendre.

Mais comment as-tu fait pour deviner ? répondit-elle alors avec une voix toute innocente mais également ultra sarcastique. Mais bon, elle avait pas trop envie d'en parler, parce que ça remontait à il y a longtemps et que parler de ses ex à leur première date c'est weird. Et puis, Baïkan aussi l'avait blessée. D'accord, ils ont l'air sympa, c'est cool. Elle lui offrit un joli sourire, estimant qu'ils avaient assez parlé de leurs parents. Ça te dit, un bain chaud ?