|When suffering is unbearable , it is sweet to hope death| Elsa

N'imaginez pas n'importe quoi, notre guerrière, non, notre survivante ne s'avouera jamais vaincue et pourtant, tout laissera croire à une fin imminente. Par contre, détrompez-vous, Elsa n'est pas prête à rendre les armes et la mort devra patienter encore un peu avant de venir la prendre. Elle a encore des choses à faire sur Terre et à commencer sur les terres de Galop Sauvage. Mais, décidément, la maladie l'emportera probablement sur son esprit, d'ici quelques temps et son âme vivra enfin une paix inimaginable. La marwari ne mourra pas pour rien, cela jamais et croyez-y bien fort!

C'est ici que l'histoire recommence...

Il était une fois, une âme errante nageant dans le néant et ne vivant que par la douleur du passé, cette pauvre enfant mourante semblait avoir disparu, cela faisait plusieurs mois, déjà que ceci s'était produit. Désormais, plus personne n'entendirent parler d'elle et sa coquille vide l'emporta de nouveaux sur les terres de ses ancêtres qui jadis étaient aussi son refuge.

En cette nuit froide qui laissait tout croire à un complot, la laissant à l'abandon et d'une manière aussi cruelle que ce que le destin avait choisi pour elle, ses yeux se rivèrent enfin sur un paysage qui était totalement inconnu. Il y avait bien une seule chose que la jument connaissait plus que parfaitement et c'était la souffrance de marcher, la douleur que cela lui procurrait de simplement respirer était insoutenable et sa respiration rauque qui ne laissait rien de bon à présager...

Elsa revenait sur ses terres natales avec un coeur fermé, mais pourtant si affaibli par les événements, afin de reposer en paix et ainsi se permettre un peu de bonheur à revoir une dernière fois ses amies. Après tout, la sélénite n'en avait plus pour longtemps et c'était maintenant ou jamais, malheureusement. La mort cognait à sa morte, si tôt. Il n'y avait plus rien à faire, la faucheuse était déjà en chemin et la noiraude ne pensait jamais mourir ainsi, sans famille, sans amour, mais surtout sans avoir fondé sa propre famille. À cette pensée, la jument s'écroula, tout sembla s'arrêter autour d'elle et la demoiselle serra la mâchoire en laissant couler des larmes d'une tristesse plus que profonde.

« C'est un adieu, mes amies! » murmura-t-elle, avec une voix affaiblis par la douleur et la peur, même si elle était forte, c'était malheureusement son destin. La maladie l'aura... vaincu. Aura-t-elle fait un impact dans la vie de quelqu'un, ici, sur Galop Sauvage? Puis, ses pensées allèrent vers une personne et là, afin d'oublier, Elsa ferma les yeux.

Whiskey


Toutes ces nouvelles terres me faisaient tourner la tête. Moi, qui autrefois étais un fervent amateur de la découverte et de l'aventure, me retrouvais ici. Ces nouvelles terres ne m'attiraient pas. Ou du moins, l'envie de les parcourir ne m'intéressait plus. J'avais vécu longtemps sur Galop Sauvage ; enfin, il me semblait. Je ne m'étais pas fait beaucoup d'amis. Et pour tout dire, je n'avais pas cherché à en avoir réellement. Repoussant tous ceux qui daignaient s'approcher un peu trop près de moi, j'en étais venu à être arrivé seul et à me poser la question de repartir seul. Cette nouvelle migration de notre population me poussait davantage à songer à un potentiel départ. 


J'en viens à me demander, si au plus profond de moi, je n'avais pas espéré quelque chose de mieux en obtenant ma liberté et en arrivant sur ces terres. Est-ce que mon inconscient n'avait-il pas songé à un éventuel changement de caractère ? Est-ce que j'avais trop misé sur la population de Galop Sauvage ? J'avais réellement la sensation de n'avoir rien accompli en venant ici. Presque ma vie d'étalons de compétition me manquait-elle ... Je songeais presque à arrêter l'aventure et à retrouver mon ancien "chez moi". Peut-être que Galop Sauvage m'avait permis, involontairement, de me rendre compte que je n'étais pas fait pour la vie sauvage ? Que la compétition me manquait peut-être ; ou du moins, qu'elle rythmait ma vie et lui donnait presque un sens ... 


Je marchais, en pensant, en réfléchissant, en rêvassant ... Je n'avais même pas remarqué que j'étais arrivé sur des terres où la neige surplombait le sol et me refroidissait les membres. 
C'est en réalisant ce topo sur ma vie, que je me rendis compte qu'une seule personne avait réellement eu un impact sur moi ... Mais étrangement, cette relation n'avait abouti à rien. Enfin, surement était-ce ce que je pensais ... En plus, elle avait disparu depuis des mois. Des mois que je ne l'avais pas vue ... Une absence qui, sans doute, m'avait enfermé un peu plus sur moi et me laissait penser qu'il était l'heure pour moi, d'arrêter l'aventure Galop Sauvage.


Alors que je foulais le sol enneigé, laissant d'innombrables traces derrière moi ; j'aperçus au loin une masse sombre allongée sur le tapis blanc. Un étrange sentiment m'envahit et me freina dans mon avancée. J'observais la scène, dans un perpétuel silence.

( Aucun souci !  ) 

Cette masse se redressa soudain, me surprenant au passage. Je fis un micro bond sur place, laissant quelques flocons de neige voleter autour de moi. Pendant tout ce temps, je n'avais cessé de scruter cette silhouette qui me rappelait de plus en plus quelqu'un que j'avais, semble-t-il, apprécié mais que je n'avais vu depuis longtemps. Cela me semblait presque surréaliste de penser quelques minutes auparavant à cette personne et qu'elle apparaisse à présent devant moi. Comme si quelque chose, les dieux peut-être, avait entendu mes pensées. Peut-être m'offrait-on la possibilité de passer quelques instants avant mon potentiel départ avec celle que j'avais appris à apprécier et à supporter. 
Alors que je décidai de reprendre le pas pour m'avancer et distinguer au mieux cette présence, je cherchai en vain à croiser son regard. Un regard qui, je l'espérais, pourrait me consoler dans l'idée que c'était bien elle ; et pas une copie ou une illusion. Une fois arrivé à quelques mètres, je m'arrêtai à nouveau et je laissais mes songes m'envahir. Ce n'était pas les mêmes pensées qu'auparavant ; c'est-à-dire celles qui me faisaient hésiter à partir dès maintenant de Galop Sauvage et de retourner conquérir mon ancienne vie ... Non, c'était un tout autre type de pensées à présent. J'essayais de penser à tout ce que j'avais pu vivre d'heureux ou de malheureux aux côtés de la noiraude. Tout un tas d'images illuminèrent ma vue ... L'interminable balade sur la muraille de chine ; ou encore la fois où la noiraude semblait mourir sous une pluie diluvienne et froide ... Ou encore, la première fois où nous nous étions rencontrés. Cette fois où nos chemins s'étaient croisés et que je l'avais maudit au possible. D'ailleurs, je me rendais compte que j'avais passé beaucoup plus de temps à la maudire qu'à l'apprécier vraiment. Je regrettais presque amèrement d'avoir été aussi goujat et de ne pas avoir su plus tôt comment l'apprécier ... Mais le temps n'était pas aux remords. Je m'approchais encore de quelques pas, avant de m'arrêter et de prononcer son nom. < Elsa ? > Oui, j'avais osé poser la question, même si la réponse me semblait totalement évidente. Au cas où. On n'est jamais sûr de rien ...

En cette douce nuit, la lune projetait à ce lieu un trait particulièrement féérique et unique, Elsa leva un moment les yeux vers cette étoile éclatante pour réfléchir à certaine chose de sa propre vie. Le brouillard avait décidé de s'écarter pour laisser place à une visibilité plus profitable et la sélénite baissa calmement les yeux au niveau de ceux du mâle. La marwari ne pouvait pas lui dire à cet instant précis qu'elle en était amoureuse et c'était malheureux de croire qu'une telle demoiselle n'en avait plus pour si longtemps à vivre. Dans son regard, il était aisé d'y aperçevoir une certaine force et une délicatesse incarnée, la noiraude voulait continuer de vivre, c'était un fait. « Je vais mourir, Whiskey. » déclara-t-elle, de vive voix avec une intensité profonde et percutante. La jument était sérieuse et il n'y avait aucune raison que le vieil étalon ne comprenne pas ce qu'elle essayait de lui expliquer. Son coeur ne semblait plus aussi fort que dans son enfance et aussi lors de leur première rencontre, le bai devrait sûrement s'en être rendu compte. « Mes jours sont comptés et je veux les passer à tes côtés. » dit-elle, sincère.

Après un instant, l'étalon accepta enfin sa demande et elle se sentit soulagée, la noire n'aurait jamais pensé que cet '' ami '' lui donnerait cette chance. C'est alors que la femelle se dit que le moment pour le lui annoncer viendrait sûrement dans les prochains jours et plus elle plongeait son regard dans le sien, plus elle ressentait de drôles d'émotions plus fortes les unes que les autres. Le vent se mit à souffler et sa crinière s'envola lui donnant un air si enchanteresse. « Je suis revenue seulement pour toi, car j'avais peur de ne pas avoir la chance de voir ton visage une dernière fois et c'est avec toi que je me sens libre. » avoua-t-elle, avec le coeur gros et le regard humide. Elsa avait besoin de lui révéler la vérité et de ne pas attendre, c'était sa dernière chance.

Ses réponses n'en étaient pas pour moi. Elles n'étaient pas assez précises. Je voulais du concret, que les choses soient mises à plat ; stop aux secrets et aux mystères. Mes oreilles se baissèrent comme à l'accoutumée ; comme à chaque fois que j'étais mécontent. Je n'étais bien évidemment pas mécontent de cette présence, mais plutôt de ces phrases qui ne voulaient rien dire pour moi. < Pourquoi dis-tu que tu vas mourir ? Explique-moi ! > hurlais-je presque à la noiraude. Non pas pour l'apeurer, mais plus parce que la colère grandissait en moi. J'étais énervé de ne pas savoir ... Et je me rendais compte au fil de cette discussion, que la noiraude le savait déjà depuis longtemps. Pourquoi ne m'en avait-elle pas informé plus tôt ? Je réfléchis un instant, lui laissant ainsi l'occasion de me répondre. Puis, une lumière vint éclairer mon esprit ... Ah oui, je me souviens pour quelle raison elle ne m'en avait pas averti : j'étais désagréable et je montrais un tel jemenfoutisme que c'était à présent compréhensible. 
Je ne répondis rien d'autre aux paroles qui suivirent la première. Je ne savais pas quoi dire ; toujours handicapé par ce qui m'habitait. Je préférai garder le silence et ne pas risquer de faire du mal autour de moi ...

(Désolé de ne pas avoir su te répondre hier, je devais partir en cours quand tu m'as envoyé ta réponse. )

Le ciel du territoire des Terres du Nord commençait petit à petit à se recouvrir d'un gris bien triste et ainsi, celui-ci empêchait à tout rayon de cette étoile scintillante de se dévoiler. Il faisait noir et la lune qui permettait aux deux individus de s'y trouver des repères venait de disparaître, peut-être, pendant de brèves minutes. Whiskey semblait mécontent, ce n'était pas nécessairement envers elle, mais la sélénite savait suffisamment que l'étalon était du genre à ne pas agir pour '' rien '' et la marwari comprit bien facilement que le moment était enfin arrivé. Lentement, la noiraude baissa la tête et détourna son regard, le coeur lourd qui lui faisait à cet instant un mal incroyable. Depuis le début de leur retrouvaille, la combattante s'était retenue du mieux qu'elle avait pu afin de ne pas cracher du sang de ses poumons et bien entendu, la jument avait particulièrement réussi à ne pas '' alerter '' le bai. Son cas était dangereux et mortel, le temps ne lui laissait plus aucun répis. C'était à force de tousser, d'avoir des douleurs dans la poitrine et dans les poumons qu'elle savait que ce n'était pas une maladie comme les autres. Puis, son coeur ayant été aussi contaminé à sa manière et l'empêchant de faire des choses comme tout le monde, une détresse si empoissonnante. « J'ai une maladie grave. Il m'est difficile de te donner les termes justes, mais cela concerne à la fois mon coeur et mes poumons. Je tousse du sang et là, c'est bien parce que je me concentre afin de ne pas t'inquiéter davantage que je n'en crache pas. Il y a plusieurs mois, maintenant que je l'ai constaté et ce, depuis que je m'étais fais enlevé par mon père, au souterrain des anciennes terres de Galop Sauvage. Ramsès et Apophis. Tout a commencé là. » raconta-t-elle, les jambes molles et le souffle court, nerveuse de savoir ce que pourrait dire celui qu'elle avait tant apprécié.

Mais, ce fut spontané et parce qu'elle s'inquiétait trop de ce que penserait Whiskey à cet instant qu'elle commença à y voir double, son coeur s'emballa subitement. D'un pas vers l'arrière, chancelante, on pouvait constater qu'elle n'allait pas très bien et évidemment, après s'être retenue, depuis le début de leur retrouvaille, à ne pas laisser ses poumons prendre le contrôle, là, Elsa n'arrivait plus à se calmer. La demoiselle posa un genou au sol, serrant la mâchoire et en plaquant ses oreilles, son corps souffrait atrocement. Là, c'était impossible de se retenir et à de multiples fois, elle se mit à cracher du sang, mais de bien plus énorme tache sur le sol enneigé. La sélénite en avait les larmes aux yeux, se trouvant horrible d'être ainsi devant celui qu'elle aimait et refusait même de relever la tête lorsque cela fut terminé. La honte l'habitait et même s'il faisait d'une noirceur comme dans le cul d'un ours, ce fut seulement lorsque les nuages gris se déplacèrent pour permettre aux rayons de la lune de tout dévoiler enfin. C'était une scène déroutante et malheureusement d'une tristesse sans fond, Sasa lui avait bel et bien dit la vérité à son propos. Elle était en train de mourir, il ne lui restait que très peu de temps et son corps s'amincissait de jours en jours, ce même si elle mangeait convenablement. Après un moment, lorsque tout se calma enfin, la noiraude essuya sa bouche sur la neige et en prit une bouchée, la laissant fondre dans sa bouche afin de bien nettoyer. Puis, boire un peu d'eau fondu avec de la neige propre par la suite et se relever lentement, affaiblis par l'événement qui venait de se produire.

Alors qu'elle se redressait avec misère, la dame hésita à poser un regard vers le bai et ne savait pas si celui-ci la regardait d'un air dégoûté ou compréhensif, alors Elsa persista à fixer le '' sol ''. « Pardonne-moi ce manque de savoir... vivre. » finit-elle, par s'exprimer en parlant du cracha de sang quelques centimètres à côté d'elle et de ce qui venait de se produire. Dans son coeur, la pauvre survivante n'aurait jamais crut que le mâle aurait un début '' d'émotion '' ou de '' sentiments '' à son égard, Whiskey n'avait jamais été du genre à montrer les choses concrètement. La jument quant à elle était bien amoureuse de ce grand béta et l'étalon était en quelque sorte au courant, car dans le passé, sasa lui avait bien dit avec des mots : Je t'aime. La femelle ne se voyait aucunement avec Heimdall ou encore Zwei qui était d'ailleurs la même personne et ne voyait que Whiskey, c'était une vérité pour elle. Mais, le fait que mourir était une probabilité, cela lui faisait peur et qu'il trouve grâce à qui que se soit ce que c'était d'aimer la '' présence de quelqu'un ''. Debout, tremblante et chancelante, la marwari se calmait peu à peu pour ne pas faire de rechute, c'était la solution qu'elle avait trouvé avec le temps afin de ne pas devoir subir les sévices de ces crachats douloureux.

J'attendais comme un enfant qui attend de voir le Père Noël. Je ne trépignais pas d'impatience, mais presque. Je voulais savoir ce qui se tramait ... Ce qui ne m'était pas accessible. J'avais envie de lui arracher les mots de la bouche, qu'elle se dépêche de m'avouer cet horrible courroux. Je souffrais presque intérieurement de ces quelques secondes de silence. Je n'avais pas envie de lui laisser le temps de réfléchir à ce qu'elle allait me dire ; qu'elle dise ce qu'elle avait sur le coeur sans y penser aurait été parfait. Mais, forcément, comme toutes les juments, Elsa me fit patienter. A tourner autour du pot, en me racontant juste qu'elle était malade, et cetera. J'avais presque envie de lui hurler que je m'en fichais ! Je voyais bien qu'elle n'était pas au meilleur de sa forme. Il fallait être borgne, aveugle ou hypermétrope pour ne pas s'apercevoir que sa silhouette avait changé depuis le temps ... Elle s'était presque enlaidie. Heureusement que je ne m'étais pas attaché à elle pour son physique ; je me sentirais presque dans l'obligation de mettre un terme à cette histoire dans laquelle je me suis mêlé. Heureusement pour elle, j'étais attiré par sa personnalité et son caractère. Même si elle m'avait de nombreuses fois cassé les pieds, même si elle m'avait tapé sur le système des milliers de fois ... A force, cette présence, je m'y étais habitué et j'avais appris à l'apprécier, voire à l'aimer. 


Deux noms firent éruption dans sa bouche ; ils me disaient quelque chose. Surement en avais-je entendu parler ... Ramsès, peut-être l'avais-je connu autrefois ; il me semble même. Mais qu'importe ; je me contre fichais pas mal de leur existence. < Comment cela a commencé ? > demandais-je, en m'apercevant que je m'intéressais plus à la raison du pourquoi qu'à l'état d'âme de la noiraude ... Je me sentais presque l'âme d'un goujat sans coeur. A vrai dire, peut-être était-ce le retour de mon véritable moi ? Après tout, on ne peut jamais fuir ses vieux démons ... Alors que je me plongeais dans mes pensées à tenter de trouver moi-même les réponses, la noiraude s'effondra devant moi. Certes, elle ne fit que basculer vers l'avant ... Mais pour moi, c'était comme si elle s'était écroulée de tout son long. Mon poil se hérissa, mes yeux se peignèrent d'horreur et de panique, mon corps ne put s'empêcher de faire un bond en arrière. < Elsa ? > murmurai-je d'une voix presque hésitante. Il était tout bonnement impensable qu'elle trépasse devant moi. Je ne le supporterai pas. Reprenant mes esprits et ma témérité, je m'avançai d'un pas vers elle et tendis mon encolure afin que mes naseaux lui effleurent le visage. Je me sentais totalement désemparé et inutile. Je n'aimais guère ces situations. J'avais horreur de voir la faiblesse des autres, en fait. < Tu vas t'en sortir ... > Mes mots dépassèrent mes pensées. Bien évidemment qu'elle n'allait pas s'en sortir. J'en étais conscient. Mais ma bêtise face à cette situation me faisait dire des choses totalement grotesques. Que faire de plus, après tout ? Je n'étais guère doué avec ces choses-là.

( désolé du temps que j'ai pris pour répondre  ) 

(Non, c'est moi qui suis désolé...)

La femelle qui s'était redressée quelques instants plus tôt n'était plus celle à la force physique et au mental si puissant, Elsa souffrait, mais être en présence de Whiskey la rassurait. Puis, vint alors les questions qui percutèrent son esprit et doucement, l'ange ferma les yeux, laissant s'échapper les dernières larmes de son regard chatoyant. « L'environnement dans lequel on m'avait laissé et abandonné était un endroit insalubre. J'ai développé ces problèmes là-bas et à force de me faire frapper dessus sans cesse, mon corps ne la pas supporter. De là sont alors venu mes problèmes de douleurs dans mes muscles et mes cicatrices partout sur mon corps. Mon coeur est malade et le fait de cracher du sang montre une fin définitive... » raconta-t-elle, plus sérieuse et en ouvrant les yeux, sentant sa gorge se nouée.

Puis, le vent se leva et la marwari détourna son regard vers l'horizon, pensive. C'était peut-être venu le moment pour elle de disparaître et d'aller ailleurs, dans un endroit plus serein. Sur le coup, elle se mit à sourire et soupira un long instant. « Que penses-tu si nous... disparaissions ensemble? » proposa-t-elle, définitivement sérieuse.

J'écoutai ses paroles, les buvais même. Absorbé par ce qu'elle disait, j'en oubliais cette atmosphère pesante dans laquelle nous nous étions enfermés. Sentant ses faiblesses plus que jamais, je n'hésitai pas un seul instant pour lui venir en aide. Mon corps bascula et se mit contre le sien. De ce fait, je lui offrais ma chaleur corporelle ainsi qu'un soutien. J'étais là. J'étais présent. Il n'y avait plus aucun problème, à part cette maladie. 
Puis les dernières paroles, ou plutôt les demandes, que Elsa déclara me crispèrent. Ma tête se releva brusquement, mes yeux se figèrent sur un point de l'horizon. Que me demandait-elle ? De partir ? De quitter Galop Sauvage ? Toutes ces questions galopaient dans ma tête et m'empêchaient de réellement réfléchir. Que faire, Whiskey ? Réfléchis, bordel. Dépêche-toi. Tu dois lui donner une réponse, avant qu'elle ne s'inquiète. Oui, mais que répondre ? Après tout, il est vrai que j'ai passé de nombreuses années ici. Ma vie semble être ici. Mais qu'ai-je réellement obtenu ici ? Rien d'extraordinaire. Je n'ai pratiquement pas d'amis, et la seule qui ait réussi à conquérir un temps soit peu mon coeur est à présent à mes côtés, à moitié mourante. Alors qu'est-ce que j'attends pour lui répondre par l'affirmatif ? Je ne sais pas. J'ai peur d'oser ! 
Renâclant bruyamment, je secoue frénétiquement ma tête pour chasser l'ensemble de mes pensées. Ma bouche s'entrouvre, sans savoir si elle doit vraiment laisser s'échapper ces quelques mots. < Pourquoi pas. Tu as peut-être raison. >

La femelle sourit et s'approcha, douce. « Je suis heureuse, mais ne te force pas si ton coeur ne le désire pas. » avoua-t-elle, sérieuse. Puis, elle se mit à marcher, invitant son bien aimé à la joindre et doucement, ils allaient pouvoir marcher ensemble. Elsa était vraiment amoureuse de ce veillard, c'était vrai et sincère. Le vent se mit à souffler et la marwari ferma les yeux. « Je t'aime. » dit-elle, avec assurance en s'arrêtant pour se placer face au mâle et plongeant son regard dans le sien. C'était la deuxième fois qu'elle le lui disais, désormais.