/ fire & ice

Mer 14 Oct 2015 - 12:39

Il s'aventurait parmi les arbres dorés, sa robe de feu et de neige se camouflant plus ou moins parmi les couleurs chatoyantes, la lumière de fin de journée l'illuminant, réchauffant un peu son cœur froid, qui ne semblait plus battre depuis des années. Budapest avait surmonté le chagrin, la peur, la colère. Il ne ressentait plus rien, ne pleurait plus, ne criait plus. Il était une coquille vide et inexpressive, comme devenu un dernier hommage à celle qui l'avait animé, puis achevé. Il ne ressentait rien, sinon le manque pour elle, devenu tellement habituel qu'il l'oubliait, une plaie constante qui refusait de se refermer, une douleur sourde qui ne le quittait jamais.

Mer 14 Oct 2015 - 16:09

This is a song of ice and fire.

RHAEGAR.
Les couleurs sont chatoyantes. Elles t'agressent un peu les yeux. Tu ne les trouves pas spécialement joli, en fait tu ne vois pas réellement le décor autour de toi. Tu fixes le chemin droit devant. Un sourire sans vie orne tes lèvres qui semblent figées dans le temps. Parmi les arbres, tu aperçois une robe rousse qui se déplace et tu t'immobilises, tes yeux acérés le suivant comme une ombre.

Jeu 15 Oct 2015 - 21:11

Il zigzaguait, tournant surement en rond, ne sachant pas qu'il était surveillé, et s'en fichant surement pas mal. Sauf que la parfum qui annonce cet inconnu est étrange, et Budapest s'immobilise, le cherchant du regard, cherchant à éloigner le doute.

Ven 16 Oct 2015 - 20:06

Tu te renfrognes intérieurement. Comment cet inconnu a-t-il pu te sentir si vite ? Tu renâcles, avant de te placer droit dans la lumière d'un rayon ardent. Eclairés par le halo, tes iris paraissent encore plus clairs. Droit devant toi, l'inconnu.
Un inconnu.
Ton père.
Tes membres se raidissent tout entiers. Il ne peut pas te reconnaître. Tu essaies de t'en convaincre. La dernière fois que tu l'as vu, tu n'étais qu'un poulain sourd, chétif, frêle et fragile. Tu as changé. Aujourd'hui, tu es plus fort. Entièrement différent. Lui n'a pas vraiment changé depuis la dernière fois. Peut-être a-t-il vieilli. Tu ne souris pas. Tu ne démontres aucune réaction réelle.
Il ne pourrait te reconnaître qu'avec une seule chose. Un détail qui n'a jamais changé pendant les cinq années qui ont séparé votre dernière entrevue.
Ta surdité.

Dim 18 Oct 2015 - 12:39

Un faisceau de lumière, dans lequel se glisse un massif étalon pie noir, de carrure égale à Budapest, mais plus grand, plus imposant, plus tout. Ses yeux bleus trouvent ceux du roux, qui se fige, croyant se voir à travers un miroir en noir et blanc. Mais il ne le reconnait pas, comment pourrait-il ? Même si Baltimore réside éternellement dans un coin de sa tête, Budapest n'a jamais rencontré Rhaegar, ce monstre qui se dresse devant lui. Ils sont deux entités différentes, et le pie ne fait pas encore le lien.
Les deux étalons se toisent, en silence, et Budapest sent une sorte de tension dans l'air, qui le fait taire un long moment, avant que cela devienne insupportable. Encore plus insupportable puisque même si l'inconnu lui ressemble un peu, il ressemble encore plus à Brooklyn. Pas par sa robe ou sa carrure, mais par son regard, qui porte la même intensité. Je pensais être seul. lance-t-il, cherchant à meubler le silence, ne sachant pas trop s'il allait avoir droit à une réponse ou non.

Dim 18 Oct 2015 - 20:44

Tes yeux clairs naviguent. De ses yeux à ses lèvres. Pour ne pas risquer de perdre les premières paroles de l'étalon. Si elles existent. Car le silence s'étire – de toute façon, dans ton crâne, il a toujours été éternel et le sera toujours. Cela ne te dérange pas. Plus. Tu as appris à faire avec, à en faire une force. Mais tu es déstabilisé, c'est certain. Tu es né sous un ciel noir. Noir comme elle l'était. Pourtant tes yeux sont les mêmes que l'étalon en face de toi. Tu as pris le même ciel que les iris de ton père. Tes yeux se rivent à ses lèvres dès que tu le vois ouvrir la bouche. Réflexe devenu instinct. Dès le dernier mot, ils remontent à son visage, à son regard. « On n'est jamais vraiment seul. » réponds-tu calmement, d'une voix posée.

Lun 19 Oct 2015 - 11:28

Sa voix est aussi étrangère, mais familière au même temps, et Budapest fronça ses sourcils, encouragé à trouver réponse à sa question puisque le pie semblait enclin à lui répondre. Nous nous sommes déja vu ... Je me trompe ?

Mar 20 Oct 2015 - 10:54

L'affirmation déguisée en question ne te plait guère. Tu l'observes toujours, sans ciller. « Je ne sais pas. Vous êtes vous souvent trompé ? » Peut-être fais-tu allusion à Brooklyn. S'est-il trompé de l'avoir aimé ? Regrette-t-il tout ça ? Te regrettes-tu, toi ?

Mar 20 Oct 2015 - 22:34

Oui. Même s'ils sont des inconnus l'un pour l'autre, le sombre est hostile, et cela énerve l'alezan. Il n'aime pas jouer sur les mots, il a l'esprit pratique et logique, il aime quand les choses sont claires. Et pourtant sa vie a fini par ressembler à une putain de pièce de théâtre. Oui je me suis souvent trompé. Mais je n'en regrette pas une minute. Il avait autrefois été prince, roi même, le Romain, l'Empereur au dessus de tous. Il aurait pu vivre en paix et en amour avec Caelis, ou peut-être même Alisha. Mais il n'avait pas pu. Budapest avait creusé sa propre tombe.

Mer 21 Oct 2015 - 11:16

Tes lèvres s'étirent. Masque impudique, déguisement réussi. Tu approches d'un pas, et tes yeux clairs se fichent dans les siens. Tu embrasses cet océan de plénitude, de lassitude, comme s'il était au bord de sa vie. « Alors en effet, vous ne vous êtes pas trompé. » réponds-tu avec un calme déboussolant, qui contraste avec la prestance imposante dont tu fais preuve.
Il t'avait élevé, protégé, pris sous son aile, autrefois. Et pourtant aujourd'hui, aucun sentiment d'empathie ne s'éveille en toi. Aucun sentiment tout court.

Mer 21 Oct 2015 - 11:42

Toujours immobile, le pie plonge son regard dans celui de cet inconnu, qui, plus il se rapproche, en devient moins un. Puis, en se concentrant, en détaillant son regard bleu, reflet du sien, avec tout de même la noirceur de Brooklyn, Budapest comprends enfin. Et sa composition s'effondre. Il sait qu'il a encore faillit à son devoir, il sait que cet être sans émotions n'est pas sain, et il sait que c'est son fils. Son cœur se brise, une fois de plus. Il ne savait pas que c'était encore possible. Baltimore. murmure-t-il, toute la douleur de son existence s'affichant enfin sur ses traits bicolores. Il parait vieilli, fatigué, et surement qu'il l'est. Sans Brooklyn, il s'était raccroché à leur fils, à la trace qu'elle avait voulu laisser derrière elle. Et le voir ainsi ... Budapest sait qu'il a échoué, il n'a pas su protéger son Amour, et il n'a pas protéger son Fils. Il n'a jamais su s'occuper de quelqu'un d'autre que lui-même.

Mer 21 Oct 2015 - 12:00

Une part de toi aimerait lui dire qu'il n'y est pour rien dans tout ça. Dans ta transformation, dans ce que tu es devenu. Que c'est de sa faute à elle, en quelque chose. Que tu as juste aveuglément suivi ses traces. Inconsciemment, aussi. Et qu'ils ont fait de toi une machine psychologique redoutable, qui ne connait plus aucune émotion. Lorsqu'il prononce ton nom (le vrai, l'ancien, le faux), tu ne démontres aucune réaction. « Budapest. » Même pas "papa". Tu n'arrives pas à le dire. Tu n'es plus son fils. Sûrement aurait-il fait un bon père. « Appelle-moi Rhaegar, veux-tu. » imposes-tu, comme une règle, comme si un nouveau jeu commençait.
Mais cette fois, le pion rival n'est pas dur à abattre.

Mer 21 Oct 2015 - 20:03

Baltimore répond par le prénom de son père, et Budapest soupire doucement. Cela fait longtemps qu'il n'a entendu personne le prononcer ce nom, qui autrefois, pendant la guerre, était sur toutes les lèvres, Budapest a fait ci, Budapest a fait ça. A l'époque, il ne voulait que disparaître, et voilà qu'il semblait avoir eut son voeu, se faisant engloutir au même temps que les anciennes terres de Galop Sauvage. La requête - qui est presque un ordre - de son fils secoue le pie alezan, qui fouaille de la queue, se redressa en arquant un sourcil. Tu n'es pas la même personne ?

Mer 21 Oct 2015 - 20:09

Avec un sourire étrange, tu secoues la tête après avoir lu sur ses lèvres. Un sourire presque jouissif. Baltimore n'existe plus. Parfois, tu oublies même qu'il a existé un jour. « Je ne pensai pas te revoir ici. » Non, sûrement le pensais-tu déjà mort, trépassé par les épreuves, par la mort de ta mère, par la guerre, par le départ de son fils. Mais il n'en est rien. Peut-être est-il finalement plus solide que tu ne le pensais.

Jeu 22 Oct 2015 - 16:04

Moi non plus, je te l'avoue. Solide, mais pas moins dévasté. Budapest fixe celui qu'il considère encore être son fils. Il le reconnait sans le reconnaître. Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ? s'enquit-il, préférant ne plus tourner autour du pot.

» things we lost in the fire, fire, fire.
» Fire
» Fire on fire
» She's on fire #P
» I got that fire.