‹ ash and dust ›

Oroszlàn
Le dominant tressaille. Ses yeux sont levés et boivent l'étendue bleue marine qui lui sert de ciel. Les étoiles se sont voilées, mais le Lion ne détourne pas le regard pour autant, captivé.
En réalité, il attend de voir si ce qu'on raconte sur cet endroit est vrai. Il a toujours rêvé voir les déesses boréales de l'Hiver.

Maxine.
(yearling)

Elle vagabondait sur les terres du Nord, espérant secrètement que quelque chose lui occupera bientôt l'esprit. C'était pour cela qu'elle s'était rendue sur les rives de ce lac dont on ne cessait de conter de si belles choses. Elle espérait que le ciel lui montrera de belles choses ce soir.

Une odeur se distingue bientôt du parfum du froid et de l'eau stagnante. Une odeur que le Lion connait. Une odeur qui le réjouit autant qu'elle lui brise le coeur. Il sait, pour Nox. Ils racontent même que c'est quelqu'un de sa famille à lui, qui l'a tué. Maudite famille. Et aujourd'hui, il le pense vraiment, même s'il évincera toujours son père de son jugement.
Il distingue la petite rouquine un peu plus loin, sur la berge du lac. Se détachant du ciel un instant, il hennit doucement, d'une voix grave, pour l'interpeller. Je t'ai fait une promesse, Nox.

Elle remarqua la présence du Lion quelques instants plus tard. Lorsque son regard croisa le sien, elle ne put s'empêcher de s'élancer pour le rejoindre, buttant un peu contre lui, cachant son visage sous sa crinière. « Oros... » Gémit-elle presque, réprimant un sanglot. Parce que chaque jour s'opposait à elle comme une réalité. Que ça la tuait de savoir que la vie devait continuer.

Et il accepte son étreinte autant qu'elle le brûle. Parce qu'elle lui rappelle Nox, et en même temps, par un lien étrange, son père. Mais il l'accepte, la couve, l'entoure de son encolure massive, noyant son visage triste sous ses crins argentés pour transformer ses larmes naissantes en branches d'étoile brisées. Parce qu'il la comprend.
Parce qu'il a, autrefois, vécu la même chose. « Ça va aller, Maxine, je suis là... »

Elle avait beau avoir grandit, s'être développée, elle ressemblait toujours autant à une pouliche en ce moment même. Comme si ces derniers jours n'étaient qu'un cauchemar et qu'elle attendait de se réveiller. « Il me manque... » Souffla-t-elle contre sa peau, les yeux embués de larmes. Ses épaules tremblaient nerveusement. Elle ne parvenait pas à se réchauffer. « J'ai l'impression de.. de ne l'avoir jamais entièrement connu. C'est étrange... »

« À moi aussi. » avoue-t-il doucement, en caressant ses crins, soufflant un air chaud sur son encolure et son visage, affectueux. Il soupire, fermant les yeux en posant son front contre elle. « Je sais parfaitement ce que tu ressens. Et j'aimerai te dire que ça va être facile. Mais je ne te mentirai pas. Je t'aiderai de mon mieux. »

Il n'était pas là pour lui mettre des rêves plein les yeux, il n'était pas là pour lui dire ce qu'au fond, elle aurait voulu entendre. Que tout allait bien se passer, qu'elle ne sera bientôt plus triste. Que bientôt, elle ne se sentira plus vide. Elle ne parvient à sourire qu'en une grimace, se sentant un peu ridicule de se mettre dans des états pareils, avant de se rappeler à sa propre douleur. Elle ne comprenait pas le tumulte d'émotion qui grouillaient en elle. « Mais qui a pu faire ça ? Maman m'a dit qu'ils avaient été assassinés. »

Il baisse les yeux. Oui, ils ont été assassinés.
Comment lui avouer qu'on lui a appris le nom du tueur ? Comment lui avouer qu'il est.. de sa propre famille à lui ? Maudite famille, au final. Non, il ne peut pas lui dire ça. De toute façon, ça ne changerait rien. « C'est la vérité. Par un tyran qui, parait-il, a quitté les lieux après ça. Je ne le connaissais pas. » Il ment, mais ça ne se voit pas. Le Lion se serre un peu plus contre elle, soupirant.

Elle se pressa contre lui, un peu plus, ses larmes s'étant calmées. Elle était loin de se douter que cet assassin était celui qui avait tué non seulement son père et sa tante mais aussi son grand-père Budapest. Elle était encore plus loin de se douter qu'ils étaient de la même famille. « C'est injuste. » Soupira-t-elle, sentant son cœur palpiter sous sa poitrine. Elle se redressa, se positionnant de façon à ce qu'elle puisse plonger son regard larmoyant dans le sien. « Nous on est une famille hein ? »

Au fond, Oroszlàn l'ignore aussi. Il ne connait pas vraiment l'arbre généalogique de Mara, mis à part le fait qu'elle ait été la compagne de son père un temps. Il soutient difficilement son regard, qui l'émeut au plus haut point de la voir si triste. Il tressaille, sans ciller pourtant. « Bien sûr. Je serai toujours là pour toi, Maxine. » Je te l'ai promis.

Satisfaite, elle lui adressa un grand sourire, séchant ses larmes en frottant ses yeux contre ses antérieurs doucement. Elle s'avança contre lui, près du lac où se reflétaient les étoiles. « Ton papa c'était le dominant du Nord avant que le mien le soit, hm ? »

Mais ce soir, les étoiles sont tristes aussi, et elles semblent dégouliner de mélancolie jusque dans l'eau limpide à leurs pieds. Il cale ses pas sur les siens, et s'arrête à la lisière de l'eau. « Oui, c'est ça. Mon papa est devenu dominant très jeune. Puis quand ils se sont aimés, ton papa a dominé avec lui. » En très très gros, parce qu'en réalité, c'était bien plus compliqué que ça, parce que pourquoi vouloir faire simple quand on peut faire compliqué ?

Quelque chose lui échappait. « Ils devaient être très amis alors. » Et un petit sourira mélancolique naquit sur ses lèvres tandis qu'elle observait son reflet dans l'eau. « Est-ce que je lui ressemble, un peu ? »

« Ils étaient plus que des amis, Maxine. » Oroszlàn trouve important qu'elle le comprenne, qu'elle ne se sente pas vexée, plus tard, si elle découvre qu'ils ont été de réels amants. Même si elle ne peut pas encore saisir, il trouve important de lui préciser ça.
Il sourit, la détaillant. Non pas comme une enfant, il la regarde comme une jument. « Tu ressembles plus à ta maman. Mais tu as ses yeux à lui. » commente-t-il doucement, dans un souffle.

» Dust it off ~
» dust sky
» i'm waking up to ash and dust
» Dust in the wind #P
» Dust -- Jument