‹ how deep is your love ›

OROSZLÀN.
Le coeur et l'âme en peines, le dominant s'est éloigné un peu du Nord pour la journée. Son épais poil hivernal semble le protéger des griffures que les bambous pourraient lui porter, sur son passage pourtant discret.

Lui l'a sentie, par contre.
Tout son corps s'est tendu, et il est immobile dès l'instant où le parfum suave de la veuve noire a piqué ses naseaux. Il ne l'a pas revue depuis la saillie. Depuis où il l'a aperçue, aussi, abandonner l'enfant après sa mise à bas. Il secoue la tête et décide de continuer, ne parvenant pas à voir où elle se cache. Son visage s'est fermé, son regard obscurcit.

Aha

Il n'a toujours pas bougé. Elle s'est vite dévoilée, a murmuré son nom comme un sortilège. Il s'en veut. Il s'en veut de lui avoir cédé. De lui avoir offert une partie de son âme damnée. Il couche brusquement ses oreilles contre ses crins argentés. « Qu'est-ce que tu veux ? » l'agresse-t-il directement, peu amène.

Elle s'approche trop, en effet. Le corps du mâle tressaille. Cette arrogance qui le séduisait autrefois le dégoûte à présent. Il affiche un air contrit, figé, méfiant. « Oui, en sauvant un de tes rejetons. Ils sont bien plus élevés que toi, au passage, je commence à croire que c'est ton cher et tendre qui est moins con que je ne le pensais. C'est lui qui dois leur transmettre leurs manières, vu que toi, tu te contentes d'être.. absente. » crache-t-il d'une voix calme mais amère.

L'étalon claque des dents dans le vide. Comme son père. Comme sa grand-mère. Il y a des tics qui sont héréditaires, visiblement. « La fille. » grogne-t-il d'une voix pourtant impassible. Pourtant, malgré ses efforts, on sent bien la colère qui pointe le bout de son nez dans son timbre. Il ne relève pas la phrase sur Sweeney. Il se fiche de savoir ce qu'il a fait ou non, tant qu'il ne s'en prend pas à son fils. À la question de Rowena, une idée germe dans l'esprit de l'héritier.
Il y a une solution pour qu'elle ne s'en prenne pas à lui. Elle ne prendrait pas la peine de chercher un être qui.. n'existe pas, n'est-ce pas ? « Oui. Il est mort. Tu peux être fière. » crache-t-il avec tant de mépris qu'il en est très convaincant.

Héhé

Il serre les dents. À tel point que ça lui fait mal. « On est au moins d'accord sur un point : c'était. une. erreur. » Il détache les trois derniers mots exagérément, les oreilles couchées en arrière.
Sa queue fouette l'air derrière-lui. À présent, elle lui semble bien moins impressionnante que lorsqu'il était gamin et ado. Il affiche un sourire moqueur, insolent. « C'est drôle. Plus le temps avance, plus tu sembles devenir fade. »

Ses mots le dégoûtent.
Surtout parce qu'ils sont vrais. Il grimace et lorsqu'elle s'approche, il couche ses oreilles en arrière, qui s'enfoncent sous son épaisse crinière d'argent. Il lance un antérieur en avant avec un râle pour la maintenir à distance. Il la fixe d'un regard peu amène, la surveillant, sans rien ajouter.

Il lui lance un regard noir – et brûlant. Brûlant de haine, de dégoût, de flammes alléchantes. Il y a cette partie de lui qui lui cèdera toujours. Mais qu'il repousse avec véhémence. « C'est toi qui me rends ainsi. Comme si je m'étais finalement rendu compte que malgré ce que tu disais attendre de moi... tu es faite pour les enfants. » Il lui offre un sourire. Un sourire méchant.