Ne me dis pas que de t'aimer n'est pas permis //O//

Osiris

Le cimetière est bercé par la tranquillité de la nuit. Un lieu lugubre mais terriblement reposant. Enfin c'est ce qu'on croyait.

Immobile comme une statue de bronze, l'immense étalon pie se tenait face aux pierres de granit du cimetière. Devant une tombe, celle de son ancienne et éternelle épouse. Enfin, celle qu'il avait toujours considérée tel quel cependant cet amour n'avait jamais été réciproque. Le voila, le front collé à la sépulture de marbre, en pleine crise de schizophrénie. Car oui, maintenant il n'avait plus tout à fait toute sa tête. Le voila qui parlait l'âme de sa défunte amante. Amante qu'il avait toujours voulu emprisonné afin de la posséder pour toujours.

- Je te suis, tu t'enfuis, je suis pendu à ton regard. Sans aucun espoir...
- Je n'ai rien dis. Jamais promis. Mais tu me noies sans le vouloir. Dans ton désespoir..
- Regardes moi ! Ne m'en veux pas, de te désirer jusqu'au délit !
- Délivres moi ! Ne vois tu pas le flot des tourments qui mènent nos corps à la dérive dans un océan de larmes. Mais qu'est ce qui nous arrive pour nous faire autant de mal ?!
- Je t'implores ! Tu m'ignores. Je n'ai que faire de ton mépris. Car je l'aime aussi...
- Regardes toi ! Ne vois tu pas ton coeur sombrer dans la folie ?!
- ACCEPTES MOI ! Ne me dis pas que t'aimer n'est pas permis !!

Dans un excès de colère, l'étalon envoi une ruade dans la pierre tombale, la brisant en deux sous l'impact. Puis il s'en va plus loin. Le coeur blessé et les nerfs à vif.

Spoiler:

Tonks

Pourquoi est-elle là? Elle ne le sait pas elle-même. Cela fait pourtant deux fois que ses pas l'amène dans ce sinistre endroit qu'elle n'affectionne pas particulièrement. Bien décidé à ne pas laisser le hasard décider de sa vie, elle entreprend de visiter toutes ces pierres tombales qui lui font si froid dans le dos. Elle n'espère qu'une chose, que ces pauvres équidés aient enfin pu trouver la paix dans la mort. Un bruit fracassant la fait sursauter. Elle n'est pas seule ici. La peur passée, la curiosité prend le dessus et elle se dirige vers la source du bruit...juste à temps pour apercevoir l'étalon quittant la tombe maintenant coupée en deux par le milieu. Elle retient un frisson et décidé de la suivre, sans vraiment savoir si elle veut oui ou non le rattraper.

L'étalon finit par se loger dans l'obscurité. A l'ombre d'un grand sapin qui masquait entièrement sa silhouette. C'est alors qu'il entendit des bruits de pas, ou plutôt de sabots. Il tend l'oreille et aperçoit bien vite une jeune jument fluette à la robe immaculée. Sa robe claire tranchait avec les ténèbres du cimetière. On aurait pût croire à un mirage, un ange... Osiris resta aussi cordial qu'a son habitude. " Dégages ! " lança t il de sa voix grincheuse, lorsqu'il constata qu'elle le cherchait. Vieil ours mal léché.

Il disparaît sous un immense sapin. Zut, elle espère qu'il n'y a pas un chemin cache pour se faire la malle en dessous sinon c'est foutu. Mais non,il est bien la. D'ailleurs il n'a pas l'air accueillant ce monsieur. Hélas, il en faut plus à la grisette pour la faire reculer. Il ne va pas bien, elle le sait, elle le voit, elle le sens....qui serait elle si elle n'allait pas l'aider? "Hors de question. Annonce-t-elle de sa voix douce comme de la laine,un sourire naissant aux lèvres. Elle s'arrête à la limite de l'ombre et de la lumière et attends posément.

L'étalon grondait sous son sapin, son raclement de gorge rappelait le bruit du tonnerre sur la plaine. Il dévisage cette fine silhouette à la couleur si pure qu'elle lui abîmait les yeux. Il n'avait pas envie de compagnie et encore moins d'une jument collante. Comme si elle pouvait faire quelque chose pour ses soucis. " Tu peux faire revenir les morts ?! " demanda t il avec arrogance comme s'il lui crachait au visage. Colère quand tu nous tiens...

Hé bien, qu'il est grognon celui-là ! Mais elle ne lui en veut pas,après tout il doit avoir une bonne raison d'être comme ça. Le ton qu'il emploi ne modifie rien dans l'attitude de la grise. Elle se contente de répondre calmement à sa question. L'inverse oppose de l'étalon en quelque sorte. "Hélas,non. Personne ne le peut."

" Si tu ne peux rien alors... " L'étalon bloque sa respiration et se tiens immobile pendant plusieurs secondes. Juste assez pour qu'il se fasse oublier. Puis resurgit d'un coup, naseaux retroussés laissant apparaître ses dents carnassières, les oreilles noyées dans ses crins emmêlés. Il bondit en avant, son visage tuméfié et son œil borgne dévoilés au grand jour sous les rayons de lune. Une vrai vision d'horreur. " CASSES TOI !! " vocifère t il à pleins poumons, pour la faire fuir. Puis il disparaît à nouveau sous le conifère. Masqué par le rideau d'épines.

Soudain, plus rien, comme s'il avait disparut. Étrange. Ses oreilles pivotent dans tous les sens à la recherche du moindre bruit. Peut-être avait-il eu une crise cardiaque. Voilà où elle en était de ses réflexions quand il apparaît tel un fantôme devant elle. Bien sur,elle sursaute, elle ne pouvait pas réagir autrement sous la surprise. En revanche elle ne retient pas son rire frais et cristallin quelques secondes après. T'a pas de doutes,cette blague était top. "Non." Répond-elle simplement.

Eh merde... Décidemment elle ne partira pas cette grognasse... Osiris ne ré-apparaît pas de nouveau car de toute évidence elle semblait plus têtue que lui. Un violent mal de tête le prends, il titube légèrement puis s'adosse au vieux tronc du sapin, apposant son front contre l'écorce froide. Sa mâchoire est serrée et grinçante, il reste immobile, comme un torturé en proie à des hallucinations auditives. Intérieurement, il souffre. Atrocement.

Elle ne l'entend plus. Cela l'inquiète. Elle espère qu'il va bien. Aussi voilà pourquoi elle franchit la frontière.la voilà qui passe de la lumière à l'ombre. Elle le cherche des yeux,longuement avant de l'apercevoir enfin, la tête posée contre le tronc de l'immense sapin qui lui tient lieux de cachette. Il souffre,il ne peut pas lui cacher ça. Elle ne s'approche pas plus de lui,restant à bonne distance. "Vous avez besoin de repos." Chuchote-t-elle. Le voir souffrir ainsi la rendait malade.

Osiris la voit entrer du coin de l'oeil, elle ose rentrer dans sa demeure, dans son espace. Presque aussitôt, il l'accueille d'une ruade, bien maladroite car sa tête lui tourne. Il ne la touche pas, et ce n'était pas son but de toute façon, il cherchait juste à l'éloigner pas à la blesser. " T'approches pas ! " gronda t il une nouvelle fois, mais son cri ressemblait davantage à une imploration plutôt qu'a une menace. Il a chaud, il a froid, son corps est trempé de sueur. Sa peau tressaille légèrement, laissant une légère vapeur émaner de son corps bouillant. Il refuse obstinément de répondre à ses questions. La colère aggrave la douleur, il le sait. Si bien qu'il est obliger de s'adosser à l'arbre pour ne pas flancher.

Il est mal,il ne fait plus aucun effort pour le cacher. Elle esquive sa ruade d'un léger pas vers la droite. Quel mal peut donc le ronger aussi fort pour le rendre si mal. Une larme commence à naitre au coin de son œil. Elle prend le temps de respirer. Elle ne doit pas flancher, elle doit l'aider. "Ne bouge pas, je vais te chercher quelque chose." Lui chuchote-t-elle avant de tourner les talons. Elle se rappelle d'une plante, une grande plante grimpante aux fleurs roses . Dans son troupeau le guérisseur s'en servait pour apaiser la douleur. Elle en est certaine c'est ce qu'il faut au pie.

La voilà cherchant autours des tombes. Elle cherche mais ce n'est que sur l'une des plus vieille tombe qu'elle en trouve. Elle en arrache un sacré paquet et reviens en trottinant vers l'immense sapin. Son allure ralentit, elle s'approche aussi doucement et silencieusement que possible. La voilà de l'autre côté du tronc, juste en face de l'étalon. Elle pose alors son bouquet au sol avant de le faire glisser dans sa direction. "Ses plantes te feront du bien." Lui assure-y-elle toujours avec une douceur infinie.

Osiris ne comprends pas ses paroles, comme si chaque mot n'était qu'un bourdonnement effroyable. Il commence à se frotter la tête contre le tronc avec frénésie, comme si cela allait apaiser sa douleur... mais ce n'est pas le cas. Lorsqu'elle s'en va, l’accalmie revient autour de lui. Il se calme, sa respiration devient plus lente, sifflante. Il respire à pleins poumons, comme pour décontracter ses muscles courbaturés. Et lorsqu'elle réapparaît devant lui, l'étalon ne réagit même pas. " J'en veux pas !" gémit il en détournant la tête, mâchoire grinçante. " Personne ne peut rien pour moi " soupire t il à voix basse, encolure déployée jusqu'au sol.

Sa souffrance ne cesse de la blesser. Elle ne supporte pas de voir quelqu'un dans cet état. Alors, en bonne infirmière Joëlle qu'elle est ( Ne me dis pas que de t'aimer n'est pas permis //O// 1068251398

Ne me dis pas que de t'aimer n'est pas permis //O// 1068251398

) ,elle reprend ses plantes et va se camper directement en face du borgne. Elle baisse l'encolure afin d'être au même niveau que lui. Ses yeux plongent dans le sien. Elle ne sourcille même pas en voyant son oeil borgne, se demandant seulement quelles douleurs il a du endurer pour supporter cette perte, et pose les plantes juste sous ses naseaux. "Les as-tu déjà essayé?" lui demande-t-elle avant d'ajouter "Ca c'est toi qui le dis, moi je suis persuadée du contraire." Et,comme pour appuyer ses propos, elle lui offre un simple sourire, un de ceux qui ne sont pas prémédités et qui vous souhaite le meilleur bonheur possible.

Osiris frotte sa tête contre l'écorce jusqu'à se blesser le front. Lorsque la demoiselle pose les fleurs colorés sous ses naseaux, l'étalon se stoppe en regardant les plantes d'un air dubitatif. " Ce ne sont pas les fleurs qui la feront revenir.. " soupire t il, la voix emplie de désespoir. Ses yeux s'humidifient légèrement et brouillent sa vue mais il ne le montre pas, bien cachés sous son épaisse crinière foncée. De longues secondes passent, où il reste là, immobile. Une petite voix intérieur lui dit d'écouter cette jument, elle semblait si gentille et si bienveillante... Mais il n'arrive pas a affronter son regard. " Tu devrais partir.. " dit il a voix basse, trop épuisé pour protester. Il toise la jument de travers, puis à contre coeur se met à mâchouiller les plantes. C'est bien dégueulasse. Mais de toute façon c'est la seule solution, car tant qu'il n'y aura pas goûter, la jument refusera de s'en aller.

» Il est toujours permis de rêver ...
» Rien n'est vrai, tout est permis ~ E
» Tomber est permis ; se relever est ordonné. (Bunmei)