Ne me dis pas que de t'aimer n'est pas permis //O//

Mais malheureusement pour la jeune jument, cela eût l'effet inverse sur l'étalon qui s'enflamma à nouveau. " Quoi ?! Tu insinues que j'aurais du la laisser faire ? la laisser partir car elle ne voulait pas de moi ? Si je n'avais pas été là, elle serait morte bien avant. Et si je l'avais emprisonné elle serait peut-être encore parmi nous ! " Il explosa de colère et envoya sa mâchoire en avant pour arracher un bout d'écorce du pauvre conifère qui subissait sa colère ravageuse. La violence n'était pas dirigé vers Toncks, il ne lui voulait rien de mal, mais elle venait de toucher un point sensible. Ce point sensible dont il tentait de se voiler la face depuis de nombreuses années. Pour lui, aucune négociation n'était possible, Aléna DEVAIT être sienne, quoi qu'il lui en coûte.

Quand sa colère explose, elle prend peur. Oui, pour une fois, elle se demande si elle a fait le bon choix en restant ici. Elle recule. Oh pas de beaucoup, seulement un pas en réalité. De surprise et de peur mêlées, entrelacées. Ses oreilles se baissent. Elle a touché là où ça fait mal, elle s'en veut. C'est de sa faute s'il est dans cet état là maintenant. Elle se serait tût, ça ne se serait pas passé comme ça. Elle reste silencieuse un moment. Cherchant les bons mots, les bonnes paroles pour le calmer et atténuer sa peine. Ce n'est pas de la colère, pas vraiment. Ça, elle en est persuadée. C'est son chagrin qui s'exprime. Peut-être est-ce de ça dont il a besoin. D'extérioser son chagrin,ses démons qui le dévorent à petit feu. "Non, je n'ai pas dis ça. C'est, c'était ton droit de l'empêcher de s'en aller mais....Qu'aurais-tu préféré? Qu'elle reste à tes côtés contre sa volonté? Es-tu bien sur que cela t'aurait comblé? Peut-être se serait-elle donné la mort malgré tout car elle était contrainte d'être à un endroit qui ne lui convenait pas. Je sais que c'est difficile à entendre...et surement même à comprendre...Tu aurais raison de m'en vouloir après ça..même de me faire du mal, après tout je l'aurais surement mérité mais, s'il te plaît, ne te cantonne pas à des "et si"...Tu ne fais que nourrir tes démons de sa perte....Tu ne peux pas avancer." Ses paroles se voulaient tendres et bienveillantes mais elle sait. Elle sait qu'elles auront l'effet inverse alors elle se prépare à encaisser le choc de sa douleur et de sa peine qu'elle a réveillée, ravivée.

Osiris laissait parler le démon qui était en lui, claquant ses dents mécaniquement dans le vide. Ses yeux fous apparaissaient de temps en autre lorsqu'il envoyait voler sa crinière frisée. " Non je lui aurais interdit de se mettre la mort, je l'aurais empêché ! " vociféra t il en se voilant la face délibérément. Non il ne voulait pas voir la vérité en face. Il s'approche de la jument blanche, dangereusement.

Au fond, il lui fait peur, un peu, mais elle sait que ce n'est que sa douleur qui parle alors elle le laisse faire. Il en a besoin,elle le sent. Toute cette colère a du rester enfermée si longtemps. Il a certainement passé des années à ruminer contre lui-même, ce n'est pas bon. "Comment ?" questionne-t-elle. Ce n'est pas là une provocation,loin de là, simplement une question pour le pousser à parler, à extérioriser.

L'étalon s'approche, si près que son poitrail effleure celui de Tonks. Ses naseaux dilatés projettent un nuage de vapeur comparable au souffle embrasé d'un dragon. Ses muscles sont bandés à leur maximum, prêt à brutaliser. Prêts à tuer.. encore. Mais la question de la jument déstabilisa l'étalon qui resta figé un long moment avant de soupirer. " Je ne sais pas.. " Il ferme les yeux, arquant légèrement l'encolure vers l'avant. " ... Tu as raison. " Il se met à trembler. Colère ? Tristesse ? Emotion ?

Elle le regarde, l'observe, guette chaque mouvements de sa part. "Tu es épuisé. Il te faut du repos." Heureusement pour eux ils sont toujours sous cet immense sapin. Sur le sol, des millions d'aiguilles jonchent le sol, leur offrant ainsi un tapis moelleux . Elle se couche, faisant attention à laisser le plus de place possibles à l'étalon. Une fois installée,elle darde sur lui son regard doux et l'invité,d'un signe de tête, à venir la rejoindre.

Se coucher auprès d'elle ? Osiris parvint difficilement à masquer son air ahuri. N'avait elle donc pas peur ? Jamais il n'avait rencontré une jument comme ça... Il se contente de la regarder, d'un air un peu bête comme s'il ne savait pas comment réagir. Il hésite, pli un antérieur puis se ravise aussitôt. Comme si la moindre marque d'affection que lui témoignait la jument était nouveau pour lui. Comme s'il n'avait jamais connu la douceur, la gentillesse. C'était agréable, au fond, il le savait. Mais cela faisait tellement longtemps qu'on croirait qu'il n'en avait plus de souvenirs. On dirait presque qu'il en a peur, qu'il s'en méfie. A t il si peur que ça des sentiments ? Ou bien cherche t il à se préserver. Il la regarde, de son œil clair, un peu perdu. Immobile.

Etrange chorégraphie que celle qu'il est en train de faire. Apparemment, ce n'est pas la meilleure idée qu'elle ait eu. D'un air désolée elle se relève prestement. "Ou peut-être pas."sSa voix est clair, son ton léger, elle essaie de détendre l'atmosphère, de dissiper le malaise...comme elle peut, à sa façon. C'est peut-être sa présence qui l'embête.Surement est-il trop poli pour lui dire que maintenant il l'a assez vu. Une seule façon de le savoir.... "Je peux partir si tu préfères.....Mais je ne suis pas sure que ça soit la meilleure idée de te laisser seul dans cet état." Oui bon, elle a au moins essayer. Ce n'est pas de sa faute après tout, c'est son éthique. Elle se refuse à le laisser errer dans cet état. Il a besoin d'aide.

L'étalon ne répondit pas tout de suite, il l'a fixe maladroitement de son regard ébène, aussi froid que la pierre. Sa phrase est longue, trop longue, elle lui vrille les oreilles qu'il rabat contre sa nuque. Ce n'est pas contre elle, mais chaque mot est pour lui comme un coup d’électricité aux coins des tempes, il à la migraine. Comme il ne réponds pas, la jeunette se prépare à partir. Il l'a déçue probablement. Une fois de plus, tu détruits tout ce que tu touches. Susurrais cette voix arrogante dans son cerveau. Il l'écoutait tant, qu'il ne remarque pas que la jument s'éloigne. " Attends ! " lança t il après avoir enfin réussit à se débarrasser de cette voix terrifiante. Il bondit en avant pour la rattraper avant qu'elle ne s'en aille. " Ne me laisses pas... s'il te plait " Son oeil unique brillait d'une étincelle nouvelle. Plus pure. Plus douce. Et sans réfléchir, il l'embrasse avec passion collant son poitrail sulfureux contre sa peau délicate de la belle jument nacrée.

Et en effet c'est ce qu'elle s'apprête à faire mais par pour les raisons auxquelles il pense. Elle ne veut pas le forcer à la supporter, voilà la raison de son départ....Oh elle ne compte pas partir loin. Juste assez pour qu'il respire à nouveau et qu'elle puisse garder un oeil sur lui si jamais ça n'allait pas. Elle n'a pas le temps de se retourner complètement que sa voix lui parvient aux oreilles. Une voix presque suppliante. Se pourrait-il qu'il accepte qu'elle reste auprès de lui ? C'est effectivement ce qu'il se passe. Elle ne répond pas tout de suite. Comme toujours, elle prend le temps de l'observer, cherchant quels tourments le malmène encore, voulant l'aider à tout prix. Elle le voit immédiatement. Elle sait...Son regard. Il n'a plus rien à voir. Tout est différent. Il prend le risque de lui montrer une nouvelle facette de sa personnalité. Elle en est émue et à la fois troublée. Elle se remémore l'histoire qu'il vient de lui compter quelques minutes plus tôt et prend enfi n la mesure de ce par quoi il passe. Elle finit par lâcher dans un murmure, "Alors je reste." Bien que chuchotement son ton est doux, bienveillant et un léger sourire l'accompagne. Puis, sans qu'elle s'y attende il fonce vers elle. Pourquoi ? Que veux-t-il faire ? Elle sait qu'il ne la blessera pas, il l'a déjà prouvé plusieurs fois depuis le début de leur rencontre mais elle ne comprend pas. Elle sent sont poitrail chaud et musclé en premier. Interdite face à ce rapprochement elle reste là sans bouger, cherchant à comprendre son attention quand soudain ses lèvres sont prises....Par les siennes....qui sont brûlantes. Ses pensées se combattent en elle. Tout ceci est nouveau,soudain. Elle cherche à comprendre pourquoi. Oui, pourquoi fait-il ça ? Elle l'analyse encore pendant que leur baiser se poursuit. Elle ne cherche pas à se libérer, après tout, c'est loin d'être désagréable mais elle ne l'alimente pas. Trop surprise, trop ignorante ou trop abasourdie par tout ça. Elle ne le sait pas, elle ne sait plus. Tout est confus en elle.

Ce baiser est sulfureux, envoutant et terriblement délicieux. Ses lèvres s'embrasent au contact de la peau douce de la jument nacrée. Il ferme les yeux, laissant ses sens parler pour ressentir au plus profond de lui cette petite part de bonheur que cet instant lui procurait. Jusqu'à ce jour personne n'avait réussit à franchir la petite forteresse qu'il c'était construit autour de son cœur. Sans doute avait elle trouvé la faille dans ce mur de pierre... Lorsqu'il décolla sa bouche de celle de la jument, un peu à regret il l'avoue, il redescendit sur terre, assez brutalement. Osiris se recula précipitamment, heurtant sa croupe contre le tronc du sapin et provoquant la chute d'une pluie d'épingles. Le regard un peu fuyant, il déglutit difficilement un " Je .. Je suis désolé. Je ne sais pas ce qui m'a pris " il regarde ses sabots, piteusement.

Cette sensation si nouvelle pour la grise est des plus..grisante justement. Jamais elle n'a ressenti ça. Elle se surprend à ressentir une vague de déception quand les lèvres du pie s'éloignent des siennes. Pourquoi ? Tout ceci est définitivement très étrange. Peut-être rêve-t-elle? A moins qu'elle ne soit droguée...Il faudra qu'elle creuse tout ça pour avoir sa réponse mais pour l'instant, ce n'est pas le moment. Après ce baiser à la fois si fougueux et d'une extrême douceur, le pie semble changer,encore, du tout au tout. Pourquoi? Encore et toujours cette question. Décidément, elle ne se sera jamais autant posé cette question que depuis le début de leur rencontre. Au fond, cela l'amuse et l'inquiète en même temps. Elle ne peut s'empêcher de sourire, d'un sourire doux et bienveillant, en le voyant heurter le tronc, faisant ainsi tomber une pluie d'aiguilles sur eux. Cependant, elle ne sait pas quoi dire, encore trop interdite par ce qu'il vient de se passer. Pourtant, il lui faut se reprendre, pour lui, elle doit l'aider et ce n'est pas en restant muette et immobile qu'elle va y arriver. Elle se rapproche de lui, pas trop près gardant ainsi une distance "respectable" entre eux de peur de l’inquiéter d'avantage puis son encolure s'abaisse pour se retrouver au même niveau que lui. Elle cherche ses mots qui mettent du temps à venir pour finalement être lâcher dans un souffle, dans un murmure que seul lui peut entendre. "Il n'y a pas à l'être."

Osiris regarde ses pieds piteusement lorsque la tête de la jument apparût très proche de la sienne, il resta immobile. Sa voix si douce lui fit l'effet d'une caresse si bien qu'il se détendit complètement. Il continua de l'analyser du regard, essayant de connaître son ressenti sur l'acte qui venait de se produire mais il était très mauvais à ce jeu là et ne réussit pas à la décrypter. Patient, il l'a fixe de son unique œil saphir et semblait envouté par les prunelles rondes de la jument.

Il ne dit rien. C'est étrange...Surtout venant de lui...Enfin ce n'est pas ce qu'il lui a montré jusque là. L'atmosphère est trop pesante pour elle. La grise n'a pas l'habitude, ça la met mal à l'aise. Elle décide de faire la seule chose qu'elle sait faire de mieux...dérider la situation....à sa manière. "Tu as perdu ta langue ?" lance-t-elle complice.

Et il ne répondit toujours pas. Complètement hermétique face à ces tentatives pour détendre l'atmosphère. Pire que cela, elle venait de jeter un froid glacial. Après de longues minutes, que dis je, d'interminables minutes, Osiris se détacha de son regard pour fixer le vide avant d'annoncer. " Bon. Je m'en vais " Sa voix était étrangement calme, placide mais aussi froide comme la roche. Encore un nouveau visage qu'il n'avait pas montré jusqu'à présent. Avec le temps il était devenu un vrai ascenseur émotionnel, il montait très vite en pression mais savait aussi redescendre en une fraction de secondes. Il ne regarda même pas la jument, comme si tout à coup elle n'avait plus aucune importance à ses yeux. Sa carapace de pierre c'était refermée et il était redevenu inaccessible. Alors il se détourna simplement et prit la marche d'un air déterminé.

» Il est toujours permis de rêver ...
» Rien n'est vrai, tout est permis ~ E
» Tomber est permis ; se relever est ordonné. (Bunmei)