Ne me dis pas que de t'aimer n'est pas permis //O//

Le prince noir souffle légèrement dans sa crinière pour faire valser quelques crins, une sorte de caresse chaude. Il ferme les yeux, il se revoit poulain, auprès de sa mère, cette instant unique lorsqu'elle le serait fort contre son cœur et lui disait des mots d'amour. Des mots qu'il avait presque oublié, lui ne voulait se rappeler que de leur séparation, de l'abandon. Il n'avait jamais compris que c'était pour son bien. Il s'était voilé la face. Tout ce temps.. Il avait laissé s'obscurcir son esprit, alors que bien avant il avait vécu de merveilleux moment; de complicité, d'amour. Il ne voyait que ce qu'il voulait voir et non ce qui c'était réellement passé. Dire qu'il lui suffisait d'une étreinte pour réaliser tout cela. Il sourit. " Osiris. Mon nom est Osiris "

Cette étreinte dure depuis quelques secondes ? minutes ? heures ? Il ne sait plus vraiment. Le temps semble s'être arrêté autour d'eux. Le bruit aussi, étrangement. Ils semblent tout deux enveloppés dans un cocon protecteur avec pour seule musique leurs deux cœurs qui battent à l'unisson. Lorsqu'il se recule légèrement, abandonnant cet enlacement, une sensation de vide apparaît, de froid. Comme s'il était presque devenu dépendant de la petite jument. " Je vais devoir partir, petite colombe " dit il de sa voix rauque en passant ses naseaux sur son chanfrein d'un geste délicat. " J'espère te revoir un jour, si la faucheuse ne vient pas me chercher avant " soupira t il, en la dévisageant amoureusement de son œil clair.

Le prince noir relève l'encolure vivement, lui adressant un sourire complice. Son oeil azur est brûlant d'espièglerie. " Et comment une petite dame comme toi pourrait faire pour l'en empêcher ? " dit il sur le ton de la moquerie en la poussant doucement du bout des naseaux. Elle est si frêle, si fragile, comme le cristal. Il arque un sourcil faussement méprisant, pas narquois, il plaisante simplement.

Osiris laisse échapper un petit hennissement amusé. Il se rapproche à nouveau pour mieux la dévorer des yeux, passant ses naseaux sur le front de la belle. Il reprend son sérieux. " Avant de partir, j'aimerais te faire un cadeau. " dit il d'une voix affectueuse en laissant glisser son museau le long de son encolure jusqu'à ses reins, comme une douce caresse. " Mais tu n'es pas obligé de l'accepter " Il pose sa tête sur sa croupe pour mieux venir embrasser ses flancs, une multitude de baisers papillons.

L'étalon dévisage sa tourterelle d'un œil gourmand, comme s'il effleurait une friandise qu'il ne pouvait croquer. Ses naseaux passent le long de sa croupe, il lui tourne autour en passant son nez sur des endroits sensibles tel que le ventre, l'aine avant de revenir vers le poitrail. Tonks dégageait un parfum délicieux, une senteur envoutante presque incontrôlable. Cependant, Osiris était un guerrier aguerrit et il avait apprit à se maitriser au fil des années, même si l'attirance devenait ensorcelante. Il plonge son regard onyx, cerclé d'azur dans les prunelles de la demoiselle, pétillants de délice. " Si tu l'acceptes, je voudrais t'offrir un fils. Mon seul et unique fils. La seule partie de moi, de nous, qui restera sur terre quand je ne serais plus " Son regard mielleux ne se détourne pas de celui de la jument, c'est un regard vrai, sérieux, et surtout sincère. Non il ne servait pas d'elle pour perpétué sa lignée avant la fin, car il savait que la fin était proche, non... Il l'avait choisi elle, et uniquement elle. Car c'est elle et personne d'autre, celle qui lui avait appris à rouvrir les yeux, celle qui avait réussi à percer sa carapace de pierre, celle qui à sût lui donner sa chance, celle qui lui avait redonner goût à la vie, a l'amour aussi ... " Je crois que... " Il s'approche pour venir effleurer ses lèvres du bout des naseaux, pour mieux sentir son souffle chaud glisser le long de son cou. " Je crois que je t'aime  " Et sans attendre sa réponse, il l'embrasse en fermant les yeux. Avec douceur, passion et volupté.  

Le corps de l'étalon frissonne à chaque battement, son ventre semble secoué par une multitude de sentiment, plus agréables les uns que les autres, il n'avait jamais connut cela, même avec Aléna. Etait-ce donc cela ? L'amour réciproque ? Ses naseaux effleurent sa joue, si douce. " Tu n'en veux pas ? " demanda t il, avec une moue un peu triste en pointant ses oreilles en avant pour rejoindre les siennes. Il inspire son parfum, à pleins poumons et l'enlace à nouveau, aussi fort qu'il le peut. Sans l'étrangler, juste en la maintenant près de lui au creux de son encolure protectrice. " Je ne t'en voudrait pas tu sais... " susurra t il à son oreille avec amour. Oh qu'il aurait aimé la connaître plus tôt. Il se love contre elle, savourant ce moment de complicité en espérant qu'il demeure éternel. Osiris se sent si bien, si léger, si .... vivant.

L'étalon est touché en plein cœur par son appréhension et surtout son angoisse. Il se rapproche d'elle, d'un pas vif pour effacer la distance, renouer le contact. " Eh.. Calmes moi " chuchota t il de sa voix douce pour tenter de l'apaiser. Il l'embrasse sur le front pour la réconforter. " N'aies pas peur, laisses moi faire, je vais te guider " Il reste quelques instants ainsi, respirant son parfum, plus enivrant à chaque inspiration. Puis à nouveau, laisse courir ses naseaux le long de son échine, d'un geste délicat. Malgré les apparences, l'étalon vivait lui aussi sa première fois. Malgré son âge avancé et son attitude enjôleur lors de sa prime jeunesse, il n'était jamais passé à l'acte. Aujourd'hui, il ne lui avouerait pas, non pas par orgueil mais simplement pour qu'elle se sente en confiance. Son manque d'expérience ne le déstabilisait pas, il n'appréhendait pas, il laissait venir, guidé par ses sentiments.