Ne me dis pas que de t'aimer n'est pas permis //O//

"Je m'en vais." Elle ne sait pourquoi mais ces trois mots la font souffrir. Apparemment sa mission "retour de la bonne humeur" a échoué. Ses oreilles tombent, pendant comme si on leur avait ôté la vie. Elle s'en veux. Surement a-t-elle du le blesser. Elle hésite. Doit-elle rester là, le laisser s'en aller et certainement la haïr ? Non, bien sur que non. Elle le sait, ça la minerait et elle ne sera pas tranquille tant qu'elle ne se sera pas excusé. Elle lui emboîte le pas jusqu'à se retrouver à hauteur de son oeil valide. La vivacité qui l'animait avant n'est plus, c'est la tête basse qu'elle se rapproche de lui, confuse, pour lui présenter ses excuses. "Je....Excuse moi...;Je ne voulais pas...."

Mais Osiris était vraiment un étalon particulier. En toute impunité, il jeta un breff coup d'oeil par dessus son épaule en direction de la jument qui lui tenait la jambe. Sans lui accorder le moindre regard, ni même la moindre marque d'attention, l'étalon pie hâta le pas comme si elle n'existait pas. Il l'ignorait considérablement. Alala Osiris, si seulement la reconnaissance était gravé dans tes moeurs. Tu es mauvais, irrespectueux, et si... ingrat. Égoïste. Pas étonnant que personne ne t'aime, et puis de toute façon tu ne cherche pas à te faire aimer. C'est alors qu'il lui envoya sa queue en pleine figure, comme un fouet, une gifle. " Oublies moi " lâcha t il, de sa voix distante, vipérine. Ooh.. Pauvre jument, tu t'étais frotté à un bien vilain personnage. Espérons que tu l'oublieras vite, car pour lui ça semble déjà fait. Comme tu l'avais compris, il ne veut pas s'attacher, il ne veut plus. Lunatique, égoïste et coléreux sont trois mots qui le caractérisent bien. Continues ta route ma jolie, tu vaux bien mieux que ça.

Et quelle gifle elle se prend. La queue du pie vient fouetter sa joue si violemment que les larmes lui montent aux yeux. Elle garde le silence, se forçant au calme pour les faire disparaître. Elle n'a pas de mal à y arriver, elle n'est pas du genre à s'énerver. Pourtant ses paroles l'énervent. Ah qu'il est pénible de réagir de la sorte. Un idiot entêté et malheureux voilà ce qu'il est. Après avoir levé les yeux au ciel, elle bondit devant lui. Ses oreilles sont plaquées sur sa tête et sans lui laisser une chance de prendre la parole elle commence. "Bon alors maintenant tu vas m'écouter...Et sans m'interrompre avec tes grands airs. Arrête de tourner le dos aux personnes qui veulent t'aider...Déjà qu'elles ne sont pas nombreuses....Je vais finir par croire que tu te plait dans ton malheur, dans ta tristesse. Tu crois vraiment que la vie est destinée à être vécu comme tu la vois ? Et bien non monsieur je sais tout et j'ai tout vu. Tu as connu un tempête mais toute les tempêtes ont une fin....La vie est belle, brillante et....tu mérites de le découvrir. Alors,non, je ne vais pas t'oublier car je compte bien te montrer que tu as encore beaucoup de belles choses à vivre." Elle déballe tout ça d'un trait, ne s'arrêtant brièvement que pour reprendre rapidement son souffle avant de poursuivre, l'empêchant de lui couper la parole. Elle sait qu'zelle n'a que deux choix de réponse de la part du pie....Soit électrochoc à fonctionné soit elle se prendra une sacré raclée. Dans les deux cas, elle continuera ce pour quoi elle est douée...aider les autres car il est impensable qu'il continue sa vie ainsi.

L'étalon remonte l'encolure vivement pour éviter d'heurter la jument, ses oreilles se rabattent sur son crane, il piaffe, impétueux. Impossible d'en placer une, et cela commençait clairement à l'agacer. Il lève son antérieur comme pour la frapper mais pose son sabot avec une extrême douceur sur les lèvres de la jument. " Gaspilles pas ta salive, je ne suis personne. Et je ne serais jamais personne. Oublies moi " Il fait un pas en avant, menaçant de la bousculer si elle ne s'écartait pas de son chemin. Osiris n'était pas du genre à être patient. Il demeurait insensible malgré la voix brisée de la petite grisette. Encore une pauvre petite imprudente qui s'attache... pfff voila pourquoi il ne voulait plus de ça.

Elle sursaute malgré elle quand son sabot la touche mais étrangement ce n'est pas pour la frapper. Bien,tout espoir n'est peut-être pas perdu avec ce grincheux de service. Elle ne s'écarte pas de son chemin pour autant. Elle n'a pas fini,enfin pas tout à fait. "C'est sur qu'en agissant ainsi qui voudrais de toi ? A ce rythme là tu ne seras jamais quelqu'un et tu mourras en tant qu'inconnu..." Il commence à lui chauffer le haricot l'autre coco. Elle est gentille d'accord mais sa patience fluctue beaucoup et là....il l'énerve. "T'oublier ? Rassures toi c'est déjà....En même temps c'est facile d'oublier un être insignifiant" Aïe, elle a mal pour lui de sortir ses paroles. Elle espère secrètement que ça le fera réagir, si ce n'est maintenant peut-être plus tard, mais elle en est presque malade d'avoir à agir de la sorte ainsi. Elle le toise avant de tourner les sabots pour repartir vers la direction d'où elle est venue.

Un fin sourire amusé vient éclairer son visage, qu'est ce qu'il aimait voir les autres perdre leur sang froid, c'était presque jouissif chez lui. " Alors ma belle, qu'est ce que ce tu fais encore là à me coller à la croupe si je suis si... insignifiant ? " Il éclate de rire et pointe les oreilles en avant pour écouter sa réponse, quoi que.. non finalement il s'en fou. Il l'a bouscule plus franchement pour se frayer un passage mais c'est chose aisée car il se rend compte qu'elle finit par s'éloigner. Il la dévisage curieusement, presque déçu qu'elle renonce si vite alors qu'il commençait à s'amuser. Soites, il reprend sa route droit devant lui, ondulant comme une ombre entre les pierres tombales du cimetière. Dans la direction opposée à la grisette, comme si de rien n'était.

Elle l'entend mais c'est trop tard elle a déjà tourné les talons. Là voilà qui s'éloigne,ou plutôt qui fait mine de s'éloigner car elle est loin de se dépêcher. De temps à autre elle jette un coup d'oeil furtif dans sa direction. Parfait, il repars. Elle en profite aussitôt pour change de cap et se retrouver ainsi derrière lui, légèrement sur sa droite. Où va-t-il ? Pourquoi? Elle décide de le suivre en se collant un maximum au mur qui entoure le cimetière.

Osiris ne savait même pas lui même où il allait. Il se contentait de zigzaguer entre les tombes avec assurance. Un bruit de pas craque derrière lui, elle n'était donc pas partie finalement ? Il s’immobilise, suffisamment silencieux pour réussir à capter la respiration peu discrète de la grisette. Ses naseaux se pincent et ses lèvres se rétractent, comme un fauve prêt à mordre. Il avait horreur de ça qu'on le suive. Alors, sans prévenir, il détale au galop, brouillant son passage d'un nuage de poussière épais et s'en va se cacher dans l'ombre d'un arbre, parfaitement invisible et silencieux. Rira bien qui rira le dernier... Qu'allait elle faire maintenant ? Si elle s'efforçait de le retrouver, Osiris lui fera tâter de près la corne de ses sabots afin que ça lui serve de leçon.

Elle le suit....ses doutes aussi. Est-ce bien raisonnable ? Ne devrait-elle pas se montrer? Ou plutôt faire demi-tour et l'oublier ? Elle en oublie même d'être silencieuse....De toute façon à quoi bon, la chasse furtive n'a jamais été son fort. Oui sauf que sa maladresse a encore frappée. Il l'entend. Forcément à marcher sur une branche, ça fait du bruit. Bien joué Tonks, un vrai agent secret. Elle le voit détaler dans un nuage de poussière alors qu'elle s'avance pour s'excuser. De quoi? De tout, de ce qu'elle a fait et même pas fait, seulement voilà, il a disparu. Alors elle reste là, dans ce nuage de poussière qui recouvre peu à peu sa jolie robe blanche, tête et oreilles basses comme désolée de la situation.

Il l'observe lui aussi, de son unique œil valide, son corps entier masqué sous un rideau d'épines. Elle semble meurtrie et désolée, piteusement immobile au milieu du cimetière comme une âme perdue. Au fond de lui, il est tiraillée entre aller la voir et rester là. Lunatique comme toujours, sa colère est bien vite envolée. Il attend quelques longues minutes avant de s'immiscer hors de son abris de fortune. D'un pas silencieux, invisible comme un fantôme, il apparaît dans son dos. Respiration coupée, il hésite. Mais finit toute fois par se laisser aller en l'étreignant subitement contre lui, enroulant son encolure massive par dessus la sienne pour l'amener à lui.

Elle ne l'entend pas bien sur, il est beaucoup plus doué pour l'espionnage qu'elle, alors elle sursaute en le sentant près d'elle. Son coeur rate un battement. Pourquoi s'approche-t-il ainsi ? Un doute l’assaille...va-t-il la tuer? Il a démontré de nombreuses fois qu'il peut être violent et c'est vrai qu'elle a dépassé les limites. Elle lâche un hoquet de surprise, se préparant au pire...qui ne vient pas. D'un coup elle sent la chaleur de son poitrail contre sa joue. C'est agréable, elle peut même entendre son coeur battre, ce coeur si meurtri et blessé qu'elle se doit de réparer. Pourquoi ? Elle ne le sait pas mais son instinct le lui ordonne. Elle s'autorise un sourire,discret, elle ne veut pas qu'il le voit et se laisse faire, persuadée que c'est la meilleure chose à faire juste avant de chuchoter un "désolée" si faible qu'elle n'est même pas sure qu'il l'entende.

Jeu 1 Sep 2016 - 13:42

Il ne répond pas, son museau est noyé dans les crins argentés de la petite colombe blanche. Il inspire son parfum délicieux et attirant et reste presque hypnotisé par la douceur de sa peau. Comme absorbé dans un univers à part, où tout n'est que caresse et bonheur. Bien loin du froid, de la colère, et de la peur. Il ferme les yeux. Lové contre la petite colombe blanches aux ailes protectrices, qui semblait lui apporter la paix. La paix intérieure.

Jeu 1 Sep 2016 - 13:50

Elle ne bouge pas, se contentant de profiter de l'instant présent, de sa chaleur, de cette étreinte si douce. Elle ne sait pas s'il l'a entendu mais qu'importe, il sera toujours temps de le lui redire plus tard. Elle n'ose pas esquisser le moindre geste de peur de briser cet instant. Il faut dire qu'elle est douée pour les catastrophes...Alors elle ferme les yeux, s'abandonnant complètement à cette étreinte en poussant un soupir de bonheur.

Ven 2 Sep 2016 - 14:41

Le soupir chaud de la jument fait frissonner l'étalon tout entier, comme s'il avait oublier cette sensation de légèreté et de plénitude qui l'imprégnait à cet instant précis. Son museau glisse légèrement le long de l'encolure de la belle pour venir se poser sur le dos de celle ci. Il reste immobile quelques instants puis toussote en pouffant " Je n'connais même pas ton prénom " de sa voix suave et mielleuse, bien qu'abimée par les années. Il soupire de bien-être lui aussi, laissant ses muscles se décontracter les uns après les autres.

Dim 4 Sep 2016 - 15:15

Immobile telle une statue voilà comment elle l'est. Elle n bouge même pas quand il pose sa tête sur son dos. Elle refuse de briser cet instant si délectable mais elle ne peut s'empêcher de pouffer à sa remarque. C'est vrai, ils ne connaissent même pas leur nom et pourtant...elle s'en moquerais presque. "Tonks" souffle-t-elle en souriant. Le silence reprend ses droits quelques instants. Le temps qu'il lui faut pour décider si elle doit lui demander le sien ou pas. Elle décide de n'en rien faire, elle ne veut pas le forcer à se dévoiler. Après tout, il lui a déjà dit beaucoup depuis le début de leur rencontre, elle pourrait se contenter de ça.

» Il est toujours permis de rêver ...
» Rien n'est vrai, tout est permis ~ E
» Tomber est permis ; se relever est ordonné. (Bunmei)