shadow

Il s'avance, lentement, le long de l'eau, qui lui lèche langoureusement les sabots. Et tandis qu'il plonge ses naseaux dans l'eau claire pour en avaler quelques gorgée, le grand mâle ne se rend pas compte à quel point il tranche dans ce magnifique paysage.

CINEÀD.

Elle, au contraire, se confond presque avec la roche qui borde les gorges. Flanquée contre la paroi rocailleuse, sa robe grise se camoufle parfaitement. Elle est arrivée sans un bruit, et rien d'autre ne continue de la trahir à cet instant-là où elle observe l'étalon noir. Un fin sourire éclaire son visage.

Elle n'a certes pas fais un bruit. Mais ici, dans cet endroit dénué de mouvement, chaque chose bougée est facile à repérer. Et les odeurs aussi. Redressant l'encolure, ses petites oreilles mouvantes, Vadàsz se surprend à sourire. Il fut un temps où c'était lui qui s'amusait à ce genre de choses. Vous comptez passez votre journée collée à la roche ? Lance-t-il, sans pour autant se retourner. Il vient déjà de faire l'effort de lui signifier qu'il l'avait repérée, en bon pisteur-guerrier qu'il est. Doit-il en plus faire celui d'aller la voir ? Non.

S'il se croit le plus malin parce qu'il a su identifier une odeur étrangère dans ce lieu où il n'y a rien d'autre, il se trompe certainement. Dans l'ombre, elle sourit pour elle-même, amusée. « Cela vous poserait un problème ? » demande-t-elle d'une voix claire, presque chantante. Elle ne bouge pas non plus, seules ses oreilles dressées vers lui témoignent de son intérêt.

Elle semble avoir un sacré carafon. Tant mieux. Excellent même. Lentement, Vlàd' se retourne, et plante ses prunelles d'or dans celle de la grullo, qu'il n'a mit que quelques secondes à trouver. À vous de voir. Laisse-t-il planer, lui laissant le choix de le rejoindre. Ou non.
Et un sourire en coin naît sur ses lèvres. Enfin un peu d'amusement.

Un sourire qui fait écho à celui de l'étalon nait sur les lèvres de la sirène. Elle l'observe crument, derrière son toupet noir. « Ce qui vous pose problème ou pas, ça n'est pas à moi de voir. » relève-t-elle avec malice, ses oreilles se décidant à se dresser vers lui.

Elle l'amuse, avec ses répliques. Et il ne peux retenir un sourire, légèrement teinté d'amusement. Ce que vous déciderez n'est pas de mon ressort non plus. Se contente-t-il de lui répondre, toujours avec cette lueur étrange au fond des yeux. Leur petit dialogue de sourd va bien l'amuser, si elle ne se décide pas très vite à bouger son derch' de souris

Elle lui offre à son tour un sourire amusé. Elle fait un pas vers lui, puis un deuxième. Sans l'avoir lâché des yeux. « Bien. Rien ne vous regarde et rien ne me regarde, dans ce cas. »

À nouveau, le mâle répond à son sourire. En effet, nous voilà bien avancés. Lâche-t-il, toujours en la fixant. Mais votre présence est la bienvenue. Comme ça, le message est clair.

La sirène s'avance d'un pas glissant, presque aérien ; étonnant aussi, par rapport à sa corpulence pourtant lourde. Elle dévisage le mâle avec insistance, sans s'en priver. « J'aurais tout aussi bien pu te l'imposer, de toute façon. » Elle lui offre un sourire amusé.

Ah oui, vraiment ? Je ne suis pas certain que qui que ce soit soit en mesure de m'imposer quoi que ce soit. Beaucoup de "soit". Mais ... Soit. Il la laisse s'approcher, appréciant chacune de ses courbes, laissant son regard d'or divaguer lentement sur son corps musculeux. Et terriblement sexy malgré tout .
Vadàsz secoue la crinière. Il faut se reprendre. Ahhh cette fichue odeur, qui l'enivre autant qu'elle le rend dingue. Il va sérieusement falloir qu'il se reprenne en main.

« Tu serai bien étonné. » souffle-t-elle, aguicheuse. Elle le tutoie, par habitude et surtout parce qu'il y a peu de personnes selon elle qui mérite un vouvoiement. Le Maître le méritait, lui. Jusqu'à-ce qu'elle soit plus forte que lui et que les rôles s'inversent. Elle est consciente de ses chaleurs, elle est consciente de l'effet qu'elle fait au mâle. Et elle en profite. Ses petits yeux noirs cherchent ceux du frison. C'est vrai qu'il est pas mal, quand même. Elle se laisserait bien aller, tiens. Avec un clin d'oeil, elle passe devant lui en le frôlant, sa queue panachée venant caresser ses flancs. Elle se dirige vers le point d'eau, un sourire malicieux au bord des lèvres.

Mdr tu veux quand même pas qu'il fassent les cons, si ?

Il la laisse faire. Il l'observe, toujours avec son sourire en coin. Le soleil se réflète sur sa robe métallisée. Elle est la première qu'il croise avec une telle particularité. Il la trouve belle, dans cet aura belliqueux et mystérieux qui l'entoure. Quelqu'un. Pas quelque chose. Rectifie-t-il, en la fixant, frissonnant à son contact. Vadàsz n'est fait faible. Mais il reste un être vivant et comme tout être vivant, il y existe des choses contre lesquelles il ne peux lutter.
Et l'odeur qui émane d'elle en fait partie. Et si elle ne se décide pas à ne pas trop jouer avec le feu, l'ébène ignore totalement s'il sera capable de lui résister très longtemps, à cette odeur. Et la Dame de Fer aurait-elle un nom ? Sa voix est rauque. Presque gutturale.

On verra bien

Elle aime sa voix. Elle aime sa robe entièrement sombre, ses yeux d'un ambré presque téméraire, hypnotisant. La Dame de Fer. Ça la fait sourire. Elle aime bien le surnom, elle qu'on a toujours appelé la sirène pour sa capacité à jouer la comédie, à charmer et désarmer. Elle laisse ses naseaux effleurer la surface de l'eau, la froissant légèrement au passage de son souffle froid. « Il parait qu'elle s'appelle Cineàd. » fait-elle en s'amusant à parler d'elle-même à la troisième personne. Inclinant les oreilles vers cette nouvelle rencontre prometteuse, la grise tourne simplement la tête vers lui, sans avoir bougé. « Mais elle se demande bien quel est le tien. »

Haha ça va donner alors

Cineàd. Visiblement, il n'est pas le seul à avoir hérité d'un nom nordique. Un nouveau sourire lui échappe, tandis qu'il ronfle des naseaux, tout en s'approchant d'elle. Vadàsz. Et il s'enivre à nouveau.