lost radio

Ils errent telles deux âmes vagabondes. Ils n'ont aucun but, pourtant ils restent sur ces terres. Ses yeux qui ne se lassent pas de l'image de l'étalon. Finalement, il ouvre également ses paupières. Otsoa cherche son regard et sombre dans deux abysses. Deux prunelles lourdes qui l'attirent. Néanmoins, la grise tourne les yeux. Elle laisse ses iris voguer à travers les horizons, sans intérêt particulier. Cette question que sort l'étalon vient buter dans l'ouïe de la jument. Elle l'analyse, réfléchit. Quelle réponse lui apporter sachant qu'elle ne la connaît même pas. Rester silencieuse n'est pas une solution en soi. Otsoa attend avant de formuler quoique cela soit, qui pourrait servir d'affirmation à son interrogation. « Je pense. » Une réponse imprécise qu'elle choisit de donner avant de rajouter. « Ici ou ailleurs, c'est la même chose. » Voilà quand les objectifs sont absents, les choses basculent d'un côté. Pour faire pencher la balance, il faut du poids. Le poids d'un but, quelque chose qui lie à ces terres. Elle ne l'a pas encore. Ses paupières se referment et elle s'enfonce plus dans le bassin. Elle lâche un soupir avant de demander. « Et toi ? As-tu quelque chose qui te rattache à cette contrée ? » À son tour de le questionner. Elle laisse ses paupières closes, écoutant juste les bruits environnants et le son de la voix de l'étalon comme une mélodie qui la berce malgré la froideur de cet inconnu gris.