keep the streets empty for me

Elle continue de le fixer, visiblement intéressée par ce cheval qui l’intrigue. Aventura. Elle détourne les yeux quelques instants mais garde ses oreilles en avant avant de replonger ses prunelles brunes dans celle de l’isabelle. Et toi ?

« Aaren. » Il se redressa, s'éloignant finalement de son promontoire si insolite, pour se diriger vers l'appaloosa. Oh oui, il faisait deux fois sa largueur et une tête de plus. On pouvait remercier les parias qui l'avait bien forgé physiquement. Il portait toujours les marques de son apprentissage : des cicatrices sur son corps entier, même sur son crâne que Mukesh avait manqué d'écraser de nombreuses fois. « T'es là depuis un moment nan ? » On la jouait cool. Pour l'instant tout allait bien. Suspens.

Elle leva les yeux vers l’étalon qui la dominait par sa taille. Elle balada ses yeux quelques instants sur son corps plein de cicatrices. Elle replongea ses yeux dans les siens et secoua la tête. Non, seulement quelques semaines et toi ?

« J'viens d'arriver. » répondit-il simplement. Pourquoi discutait-il comme ça avec une meuf, pour rien dire en plus. Ennuyé, il bailla. « Du coup, tu sais quoi des terres d'ici ? C'est cool ou pas ? »

Ben, il y a eu une guerre entre les dominants et les anarchistes. Du coup les terres ont été défaites. Sinon, il y a rien d’autre de très intéressant. Elle hausse les épaules, ennuyée elle aussi.

« Ah ouais ? Et toi t'es d'quel côté du tableau ? Les suicidaires ? » ricana-t-il en faisant référence à ce qu'il s'était passé quelques minutes auparavant. D'ailleurs chapeau, elle avait pas pété un câble contre lui et ne lui en avait pas encore fait péter. C'était un record jusqu'ici. « Mais en gros ça veut dire que j'ai pas à choisir de dominant ? Même si, entre nous, j'ai pas une gueule à me faire dominer. ¬¬ »

Ouais les suicidaires c’est pas mal. Tu devrais venir, fit-elle en pouffant. Elle regarda l’isabelle d’un air amusé avant de replonger ses yeux dans les siens. Elle avait avant regarder le corps de l’étalon. Ouais, je vois ça, t’as pas une gueule à te faire démonter par un chef. Elle sourit.

Il émit un ricanement. « J'ai encore bien des trucs à faire avant d'crever. » Ses iris sombrent soutenaient sans gênes celles de l'appaloosa. Dérangeant. « J'ai pas non plus une gueule à m'faire prendre pour un con. » envoya-t-il en guise d'avertissement. Eh, fallait pas qu'elle prenne trop la confiance la go là.

« On aurait dit pourtant. » Aussitôt ces mots sortis de ses lèvres, elle les regretta. « Désolée, je ne voulais pas te vexé » Elle se tut, très mal à l’aise.

Il éclata d'un rire cynique, la fixant dans les yeux comme si elle venait de sortir la plus grosse blague du siècle. « Me vexer ? Tu m'as pris pour une fillette ou quoi ? » Deuxième warning.

Elle ne répondit pas, consciente que la situation commençait à mal tourner. Elle baissa alors les yeux, légèrement intimidée par l’étalon isabelle. Elle ne voulait pas se battre contre lui.

Voilà que la petite effrontée laissait place à une autre facette, bien plus réaliste. « Et sinon, pour revenir à cette histoire d'anarchistes et tout, tu peux m'en dire plus ? » reprit-il. Alors que cinq secondes plus tôt on aurait dis qu'il allait lui sauter à la gorge, le voilà un peu plus calme.

"Je ne vois pas pourquoi j'en dirais plus, tu ne m'as rien dit toi !" Elle pointe ses oreilles vers l'arrière et relève les yeux.

« Peut-être parce que tu ne poses pas de questions ? » Il l'observa en relevant un sourcil, d'un air narquois et provocateur.

"C'est vrai.", reconnut-elle alors, de bonne foi. "Tu viens d'où ?", demande-t-elle, le regard joueur et provocateur.