► vie volcanique

Sincèrement, il regrettait son choix de destination. Ils seraient au sec, certes, mais pour un Nordique habitué au froid, la chaleur écrasante n'était pas des plus agréables.

Arrivée sur site, Lyra ria intérieur. Cet endroit.. elle l'avait presque fouillé de long, en large et en travers. Brisant le silence, le grognement de son estomac fit rougir la grise, qui fit mine de n'avoir rien entendue. Tu sais, je suis vraiment contente de ne pas t'avoir lâché. dit-elle, pour ne pas s'attarder sur sa faim. Elle pourrait partir, reprendre la route comme toujours ; mais elle n'y arrivait pas.

Mais ça, il ne pouvait pas le savoir. D'un côté, ça ne changeait pas grand chose à sa vie, il n'aimait pas cet endroit Il posa son regard sur elle, curieux. Pourquoi donc ?

Tu es de bonne compagnie.. commença-t-elle, un peu gênée, le regard ailleurs pour ne pas croiser le sien. Malgré ton silence compréhensif, tu es quelqu'un d'agréable, même si tu ne t'en rend pas compte, sûrement.

Il gardait le regard fixé droit devant lui, il avait trop peur de croiser le sien. Il soupira. C'est juste que je n'ai plus envie de sourire. Je me suis perdu avec le temps, sans doute aurais-tu préféré me rencontrer avant. Ça me fait tellement mal que j'ai oublié ce que ça faisait d'être heureux. Tu dois me trouver fou... Et tu n'aurais même pas tort de le penser. Fou, oui. Fou d'amour puis fou de chagrin.

Elle secoua négativement la tête. Je t'aime bien tel que tu es. Même si avant tu semblais plus heureux, ça finira par revenir, avec le temps. fit remarquer Lyra, d'une voix douce et compréhensive. Tout ce que je souhaite, c'est que tu ne te laisse pas emporter par le chagrin, tu sembles faire des progrès. du moins, c'est ce qu'elle avait remarqué.

La douceur et la compréhension de Lyra l'étonnait. Il ne comprenait pas pourquoi elle essayait de l'aider ni pourquoi elle l'appréciait comme ça. Des fois c'est justement ce dont j'aurais envie, de me laisser emporter. Je suppose que c'est ça une " dépression ".

Oui. dit-elle simplement, dans un murmure. Difficile d'entendre ce genre de chose sortir de sa bouche. S'il te plait, ne te laisses pas emporter. les yeux brillants, elle les déposa sur son visage. Même si on ne se connait pas beaucoup, s'il te plait, fais moi plaisir.

Il haussa des épaules. Il n'avait pas tellement l'impression que ça irait mieux. Comme si plus rien ne pouvait le soulager. On verra bien.

Elle n'ajouta rien, se contentant de reposer ses yeux droit devant, comme vaincue. Lyra avait l'impression de brasser du vide, que ses belles paroles ne servaient à rien. Et d'un autre côté, elle ne lâchera pas, surtout en si bon chemin, même si il semblait de faire du surplace. Et que, surtout, une telle blessure ne guérit pas si vite.

Le fait est que ses pensées sombres lui effleuraient l'esprit et lui faisait peur. J'ai peur de céder. avoua-t-il. Njörd en était rendu à un point où il avait peur d'un jour commettre l'irréparable, peur de céder à son chagrin alors qu'il ne le souhaitait pas vraiment.

Je te l'ai dis, Njörd. la douce demoiselle le regarda, profondément. Je suis là pour toi, maintenant.

Il ferma un instant les yeux et serra la mâchoire. Puis, il hocha brièvement la tête. D'accord.

Puis, Lyra s'arrêta. Bon écoute, Njörd. elle ferma un instant ses yeux, laissant planer un lourd silence de quelques secondes. Son coeur s'emballa, creusé par une profonde peur de déraper. De dire un mot qu'il ne fallait pas. Elle le regarda. Si tu avais disparu, serais-tu heureux ? Si c'était l'inverse. Serais-tu heureux de voir ton amour se laisser dépérir au fil des jours. De la voir s'enfoncer dans le désespoir ? elle tremblait.

Il s'arrêta à son tour, plongeant son regard dans le sien. Et pour une rare fois, le silence le dérangea. Les douces paroles de Lyra avaient été troquées pour des mots plus durs, mais vrais. La franchise de ses paroles le laissa sans mot pendant un instant. Il grimaça. Es-tu en train de me dire que j'ai tort d'avoir de la peine ? Que j'ai tort d'être triste à l'idée de ne jamais la revoir ? Que je ne devrais pas prendre le temps de faire mon deuil ? Il tourna ses yeux tristes vers le sol. Au fond, elle n'avait pas tort. Le problème c'est que même si j'aimerais aller mieux, je ne sais pas comment faire.