▴ flavour

X A N D E R

Son estomac le tiraillait. X s'était éloigné du groupe, attiré par une couleur rouge chatoyante à travers les bosquets qui bordaient la route qu'ils empruntaient. Il se retrouva face à une grande allée, encadrée par des arbres fruitiers, dont les fruits savoureux n'attendaient que d'être dégusté.
L'étalon s'avança vers l'un des arbres, prêt à s'emparer de ce qui était une pomme -mais l'ignorait, n'en ayant encore jamais vu-, mais l'un des fruits se décrocha d'une branche plus en amont et vint s'écraser sur sa tête.

Il en avait partout ! Dans la crinière, dans le toupet, entre les oreilles, sur le chanfrein. Un véritable carnage, mais cela le fit éclater de rire. L'odeur sucrée lui rappela en effet des souvenirs et il porta un regard nouveau sur ce petit fruit. Voilà donc à quoi ressemblait une pomme.
Il accueillit volontiers le baiser d'Av, ravi de voir que la gêne sur laquelle ils s'étaient quittés la dernière fois semblait dissiper. Ça fait un super shampoing tu savais pas ? rétorque t-il comme ci c'était tout à fait calculer D'un coup d'oeil malicieux, il s'empresse d'ailleurs d'étaler une partie des résidus sur l'encolure d'Aventura.

Son rire lui avait manqué, si bien que cela l'apaisait, autant lui que la partie sombre de son esprit qui resta docilement endormi dans un coin de sa tête tandis qu'elle le poussait gaiement pour prendre la fuite. Il se lança à sa poursuite et ne tarda pas à la rattraper. Il chope entre les lèvres une touffe de crins, en évitant de lui faire mal et la ramène à lui. Il se frotte à elle en représailles de sa dérobade mais la chamaillerie finit par se terminer en tendre câlin. Il n'y avait pas que son rire qui lui avait manqué, tout lui avait manqué. Doucement, il se recule pour l'observer. Tu as eut ton enfant ?

(Désolée pour le retard )

Eh bien, cela faisait pas mal d'informations à enregistrer. Tu es ravissante. la rassure t-il, son sourire de charmeur porté sur ses lèvres. Il était quelque peu déçu de ne pas avoir été là pour elle lors de la naissance mais visiblement tout s'était bien passé. Puis, ils avaient chacun leurs vies de leur côté à présent, n'est ce  pas ? Il retient un soupire à cette idée. Elle lui manquait parfois, mais elle était là aujourd'hui et il comptait bien en profiter. Deux enfants ? s'étonne t-il, sans qu'il ne le soit vraiment au fond. Elle avait un grand coeur, ne l'avait-elle pas recueillit alors qu'elle sortait à peine de l'adolescence ? Leio et Plum. repète t-il doucement. J'ai hâte de faire leur connaissance.

Je crois que je fais parti d'un groupe. confie t-il mais de manière hésitante, incertain encore. Il était encore en réflexion à savoir s'il pouvait être un potentiel danger pour le dit groupe, et sans doute Aventura devinerait-elle la chose responsable de ses hésitations. Les Shaan. ajoutet-il. Il avait bien d'autres révélations à lui faire, notamment celle qu'il était lui aussi papa, de deux enfants, dont un non désiré … Il se mord l'intérieur des joues, fuit son regard. Av' j'ai … Hum ... Il se racle la gorge. Je suis papa, moi aussi.

Il déglutit péniblement, sa salive restant étrangement coincée au milieu de sa gorge. Il hoche lentement la tête. Pour un oui. Pas pour l’autre. Il baisse légèrement les yeux, le même sentiment de honte, de frustration et de mal être le saisissant chaque fois qu’il y pensait ou revoyait la scène. La jument elle, elle était consentante, elle ne s’est rendu compte de rien. Mais moi ... je ne voulais pas, et j’ai assisté impuissant à mon propre viol ! C’est tellement ... ridicule ...

Au début il se raidit à son contact, involontairement. Puis il prend part à l'étreinte, fermant les yeux et se laissant aller contre elle. Il ne pleure pas, il ne pleure jamais. Mais il se demande comment il va se sortir de là, se sortir de ça plutôt. Aux paroles de l'appaloosa, il recule, pas beaucoup, juste assez pour voir son visage, le sien légèrement interloqué par ses propos. Il y a quelque chose que tu ne me dis pas. Qu'est ce qu'il se passe ? Elle était mère, elle avait un compagnon, alors pourquoi regretter ?

(désolée pour le retard :24: )

Le grand pie la serre d'avantage contre lui lorsqu'elle l'enlace, pour tenter de calmer son chagrin, pour la soutenir et pour l'inciter à se confier d'avantage. Mais les mots meurent au bord de ses lèvres et de ses yeux. Mais il sait, alors il le fait pour elle, pour la délivrer de ses remords et sa culpabilité. Tu l'as trompé. Son ton et sa voix ne sont ni accusateurs ni réprobateurs, au contraire, ils sont d'une douceur déroutante. Est-il au courant ? demande t-il en se détachant légèrement d'elle, assez pour voir son visage, avoir accès à ses yeux et elle à la profondeur océanique des siens.