life over death | ECHANGE

Gardant un œil sur Faucon, Bry remarque l'assaut de Hêka une fraction de seconde trop tard. Sans Asmund, l'ancienne Shaan l'aurait fait royalement valdinguée. La berserk voit que Faucon s'éclipse sans plus rien tenter, alors elle braque son attention sur son frère désormais aux prises avec l'isabelle. Elle se tend et se déplace pour "libérer" le poulain et mieux regarder leur affrontement. Elle ne comprend pas bien; elle les croyait toujours amis, au fond, malgré tous les événements.
C'est lui qui avait insisté, à la création des Shaan, pour que Hooker, elle et les autres l'y suivent. Car il avait confiance en elle, car ils avaient ce lien que Bryséis n'avait jamais compris mais paraissait puissant. Elle ne savait pas ce qu'il y avait eu entre eux précisément durant toutes ces années, après Gaya. Mais elle savait ce qu'il y avait eu récemment, et quoi qu'aient été les circonstances, leur accouplement (vocabulaire by Bry) n'aurait pu avoir eu lieu sans la subsistance de ce lien.

Alors, pourquoi ce combat ? Non, elle ne comprend pas bien. Elle voit l'ardeur dans leurs coups, leur volonté, droite, presque résignée. Elle ne comprend pas, mais elle n'a jamais eu besoin de comprendre pour respecter.
-Arrière… fait-elle d'une voix hésitante mais forte.
-C'est leur combat.
Au cas où quelqu'un ait l'idée de s'interposer. Genre, par exemple, Hooker. Tant de fois il s'est jeté dans un combat sans réfléchir. Aujourd'hui, le duel a quelque chose de sacré. Quelque chose qui se lit dans les yeux des 2 combattants. Ce dévouement qu'ils ont, qu'ils ont toujours eu, la chose à faire. En haleine, l'œil désespéré, l'andalouse regarde les 2 corps s'enfoncer à chaque coup dans un abîme dont ils auront de plus en plus de mal à revenir. Hêka a le visage meurtrier, Asmund a cette étrange paix au fond des yeux, qui ne colle pas avec la gravité de ses blessures.

Alors peu à peu Bryséis comprend. Le désespoir envahit son cœur, et respecter le duel devient difficile.
-Asmund…! murmure-t-elle comme un cri silencieux.

Le combat est rapide, à l'exécution violente et soignée. Leur destin s'accélère, la barre de fer pénètre la vieille cicatrice sur le cœur d'Asmund, la gorge d'Hêka éclate. Un cri bref d'agonie s'échappe de celle de Bryséis tandis que son frère s'effondre en même temps que son amie (?), dans leur sang et les tripes.

Tout son corps la pousse en avant, et quand enfin tout semble fini elle s'autorise enfin à approcher. La Tsöldur bondit auprès de son frère, son petit frère, son petit Asmund si impressionnant.
-Asmund ?!
Il ne bouge plus, ne réagit pas. C'est normal, après tout. Puisqu'il est déjà mort.
-Asmuuund gémit-elle en s'agenouillant dans le sang, en même temps que Hooker j'imagine lol.
Elle le cherche en tâtant sa peau des naseaux, comme si elle pouvait encore le retrouver dans ce corps brisé.
Mais le corps est vide, et tout ce qu'elle peut faire est le serrer contre elle, vibrant avec le désespoir qu'elle partage avec Hooker.

Autour, les Nayati ont disparus. Bryséis s'en rend à peine compte. Ils n'ont plus aucune importance désormais.

Invité

Devant lui, des corps trop grands se menacent, appellent silencieusement le sang ou la fuite. Il ne comprend rien à tout ça. Il ne fait qu'entendre ce qui vient à ses oreilles, regarder ce qui vient à sa vision. Il ne voudrait jamais avoir à sortir. Il est bien, là, sous les feuilles, à attendre sa mère. Elle a dit il faut que j'aille voir, mon enfant, c'est important tu sais et aussi qu'il y a des gens qui viennent là et qui ne comprennent pas le vrai sens des choses. Lui non plus, il ne comprend pas le vrai sens des choses. Alors il préfère rester sous les feuilles à regarder et à entendre. De toute manière c'est ce que sa mère lui a dit de faire. Sa mère, elle est violente, et le crâne qu'elle fait taper au sol provoque des échos d'effroi dans son petit corps. Il tremble légèrement. Il sait que ce que sa mère fait, ce n'est pas bien, et que personne ne va la gronder. Parce que des fois, ça fait mal les punitions. Mais sauf que quelqu'un vient la gronder en criant très fort et en fonçant sur elle. Il ferme les yeux au moment du choc, et, en tandem à la douleur que sa mère a pu ressentir, une vague d'inquiétude lui laboure les entrailles. Maman va être encore plus en colère qu'on l'ait grondée, et en plus, quelqu'un lui a fait mal. Lui, il a écouté, il a tout fait comme il faut, mais on lui marche dessus et un œil bleu qu'il n'a jamais vu le regarde. Enfin deux yeux, mais il devine qu'il y en a un qui ne marche pas. Il a obéi mais quelqu'un lui veut quand même du mal. Sans qu'il ne puisse rien faire, des mâchoires si fortes qu'elles semblent titanesques, divines, se verrouillent autour de son cou et l'emmènent là où il y a sa maman et tous les autres. Tout le monde va le voir. Lui, il ne les connaît pas, iels ont l'air méchant et violent. Tout le monde est triste et fâché. Il agite ses petites jambes comme un insecte agiterait ses pattes dans la main d'un enfant qui l'aurait kidnappé. Pourvu que maman ne soit pas fâchée contre lui, parce que ça fait mal des fois les punitions. Mais celui qui l'a attrapé lui faire encore plus mal, alors il pousse un cri d'appel. Sa mère l'entend et le voit, mais ne vient pas le voir. C'est sûr, elle est fâchée contre lui. Indiana se débat de plus belle. Il est tout seul. Et puis soudain, sans qu'il s'y attende, il valdingue dans l'herbe et son encolure est enfin libre. Pourquoi on lui fait autant mal alors qu'il a tout fait bien ? Une grande ombre vient le surplomber, et une tête de géant l'effleure et répand sur lui un souffle brûlant et inconnu. Indiana se recroqueville. Il aimerait bien avoir une carapace comme les tortues. Il se sent à la merci de tout le monde, comme un ballon de volley. Cette fois, sa mère vient le chercher. Elle est très, très, très en colère et va sûrement gronder très fort la personne qui est au-dessus de lui.

Et puis un autre géant arrive et il ne voit plus rien, il ne comprend plus rien.

Indiana ne parvient pas à bouger, sinon à fermer les yeux, pétrifié sur place. Il a l'impression que la terre a disparu sous ses pieds, que tout le monde a disparu et que rien ne reste sinon les râles de douleur, le bruit de la chair qui se déchire, le tambour des coups acharnés. Il finit par ouvrir les yeux, et se retrouve au devant de cette scène sauvage. Sa mère n'est plus sa mère, c'est un animal sauvage, c'est le fauve qui tue les petits animaux dans la Jungle. Il ne l'a jamais vue aussi en colère. A chaque coup qu'elle reçoit, il a l'impression que son cerveau se casse et laisse entrer des doutes létaux dans son cerveau juvénile. Tu vas revenir pour moi, hein ? En face de sa mère, ce n'est pas un petit animal, c'est un géant encore plus géant que sa mère. Et maintenant il a peur que ce géant fasse tellement de mal à sa mère qu'elle ne pourra plus revenir après. Il a l'impression de s'affaiblir en même temps que sa mère dont les coups sont de moins en moins puissants. Tu vas gagner, hein ? Tu vas me sauver, pas vrai ? Jamais il n'en aurait douté avant. Et puis elle finit par tomber. Lui, il se sent comme si tous ses organes lâchaient et qu'il se mettait à saigner de partout. Tout se dérobe encore, il ne voit plus rien que du sang, du sang, du sang partout. Dans son cerveau, dans ses yeux, dans sa bouche, dans ses oreilles, il se noie dedans et trébuche dans des morceaux de corps cassés, se prend les pieds dans des soupirs d'agonie. Une barre de fer, comme la foudre divine, traverse le corps du géant, et il s'effondre à son tour, et il se satisfait de tant de violence envers l'ennemi de sa mère. Un sursaut d'espoir renaît. Elle a gagné ! Elle le regarde, mais c'est étrange, elle ne l'a jamais regardé comme ça. Son regard disparaît. Elle est toute cassée, et le méchant vient lui arracher sa gorge. Le sang explose encore, il en est couvert. Non, non, ce n'est pas possible. Les yeux d'Indiana s'éteignent. Dans ses ténèbres, partout dans sa tête, autour de lui, des gueules monstrueuses claquent et l'éclaboussent encore de sang. Il a le sentiment que le monde n'est plus fait d'autre chose que de sang. Il tombe dans son propre cerveau. Aveugle, il se traîne comme une larve infâme jusqu'au corps désarticulé de sa mère. Il ne voit plus rien et gémit, un gémissement laid, un gémissement qui n'est pas mélodieux, un gémissement qui se fiche de percer les oreilles de toustes. Pourtant, il reste bas, faible. Mais laid. Laid d'horreur, laid de désespoir. Laid d'une vie qui a à peine commencé et qui est déjà terminée. Son esprit se remplit déjà de monstres. Il s'échoue sur le corps encore chaud frotte sa tête contre sa mère qui était la plus forte, se roule dans son sang, dans ses entrailles. Il ne voit plus rien. Il ne sait plus rien. Il panique, et un cri déformé de terreur perce à travers sa gorge, alors qu'il tente, malgré sa bouche qui ne veut pas prononcer de mots, d'appeler sa mère. Il est tout seul, et la personne qui l'aimait n'est plus qu'un tas de chair sanguinolente. Tout seul dans le noir avec le sang.

**Messages :** 353 **Inscription :** 31/07/2018 **Age :** 31 **Pseudo :** Céci

Hooker est en T POSE jusqu'à la fin de temps.

**Messages :** 353 **Inscription :** 31/07/2018 **Age :** 31 **Pseudo :** Céci

(C'était une jokeeee)

Le corps d'Hekâ et le sien roulent l'un autour de l'autre sur quelques mètres, les deux adversaires ne manquant pas au passage pour s’asséner quelques coups ci et là, reprenant là où ils avaient été interrompu la dernière fois. Mais la voix d'Aulia l'appelle, le supplie d'arrêter, qu'elle veut simplement rentrer. Son corps s'immobilise enfin et il tourne le visage vers elle, il la découvre enfin libre. Sa voix... Elle lui a tant manqué. Tellement, qu'il en oublie l'ancienne alpha qui est pourtant au dessus de lui. Hook ne voit pas le coup venir. Elle frappe vite, fort, précisément. Et il ne peut plus rien voir du tout, sombrant dans les ténèbres, assommé net.

De longues minutes, le corps de l’aîné de la fratrie Tsöldurs reste inerte, un mince filet de sang s'échappant de sa tempe. Ce n'est pas une blessure mortelle, néanmoins, elle met hors jeu l'appaloosa un moment. Petit à petit, il reprend conscience, des voix lointaines, des cris plutôt, le guident vers l'éveil. Il a un putain de mal de crâne. Hook grogne en rouvrant les yeux, sa vision est floue. Merde, il se dit une fraction de seconde qu'elle a fouttu en l'air tout le travail de Fiona et Xander, et qu'il sombre peu à peu de nouveau vers la cécité. Impatient qu'il est, il lui suffisait simplement d'un instant. Cela bourdonne fort dans ses oreilles. Il n'entend pas distinctement, ne comprend pas tout les mots qui se disent. Puis Nyveèn hurle. C'est comme si elle venait de déboucher son ouïe, le cri est strident, perçant. Il grimace en fermant les yeux. C'est douloureux putain. Une odeur vient s'insinuer dans ses naseaux. Une odeur qu'il connait bien. Vieille amie de toujours. Pire ennemie aujourd'hui. Brusquement, il rouvre les yeux, le cœur serrer dans un étau. Il cherche du regard qui se bat, QUI PUTAIN ? Il découvre le corps éventrée d'Hekâ au sol, Asmund au dessus d'elle. Il est en piteux état mais il est en vie. En vie. Mais voilà qu'à peine est-il soulagé, que l'étau le libère, l'isabelle s'empare d'une barre métallique et transperce le poitrail de son frère avec violence. NOOOOON !!! Le hurlement lui échappe mais c'est à peine si il l'entend. Les yeux d'Hook s'écarquillent en s'imbibant de larmes, son cœur cesse de battre, sa respiration s'interrompt nette. Non non non non non non non non non, ce n'es pas possible, PAS POSSIBLE ! Son corps tout entier se met à trembler, sans qu'il ne puisse le contrôler, sous le choc. Ce n'est pas entrain de se produire, il est encore dans les vapes. Qu'on lui apporte la tête décapitée de son fils ne suffisait-il pas à ce qu'il soit tourmenté pour l'éternité ? Pourquoi son esprit se jouait-il ainsi de lui ? Dans un dernier élan avant la mort, Asmund tranche la gorge d'Hekâ, et c'est lorsque le sang de cette dernière gicle jusqu'à son visage qu'il comprend. L'un de ses pires cauchemars est devenue une réalité. Le corps de son frère n'a pas le temps de s'écrouler que Bryséis s'élance pour le soutenir. Elle l'appelle, il ne répond pas. Il ne répondra plus jamais.

Les larmes ruissellent sur son visage poussiéreux et ensanglanté, de son sang, de celui de la défunte Hekâ. Les nayatis sont partis, emportant avec eux Nyveèn, mais il en a complètement rien à foutre. Il ne parvient pas à détacher son regard du corps sans vie d'Asmund. Et certainement que ses hurlements de rage, de profond désespoir, et de peine immense, réveillent la jungle, réveillent Luanera toute entière. Il n'est pas parvenu à rejoindre Bryséis, qui trouve la force de surmonter cette douleur dévastatrice pour être auprès d'As. Lui, il se fait balayer comme un putain de moucheron de merde. Asmund était l'un de ses piliers, une partie de son âme, liés à jamais. Il ne s'est pas rendu compte qu'il s'est mis debout, mais il ploie genou à terre, comme il le moucheté l'avait lui même fait face aux terribles paroles de son fils. Ses enfants … Il est tant aveuglé par son chagrin qu'il ne remarque même pas le petit être noir. Le guerrier baisse les armes, son corps tout entier est secoué par les spasmes de ses pleurs déchirants. As' va retrouvé l'amour de sa vie, qui elle même avait emporté une partie de son frère avec elle, mais lui, égoïstement, il aurait voulu le garder éternellement à ses côtés. Eternelle, la vie ne l'est pas, mais qu'importe. Il n'est plus là, plus là ... Gaya … Lovöjka … Xander … Asmund …

Lève toi soldat, il reste encore un combat.
Il ne peut pas, il ne peut pas l'abandonner. Pas ici, pas maintenant, ni nul part, ni jamais. Hook serre sa mâchoire si fort que cela lui fait mal. Mais la douleur n'est rien face à celle de son cœur, face à la déchirure de son âme. Difficilement, il se relève et tourne le visage vers Phoenix et Aulia, se faisant violence pour ne pas craquer de nouveau et s'effondrer. Puis en le tournant vers Bryséis, vers Asmund, il tombe sur cette petite silhouette ébène. Il ne comprend pas que c'est le fils de son frère, son dernier, son ultime. On lui expliquera plus tard. Phoenix … parvient-il à murmurer, sans réussir à dire quoi que ce soit de plus. Mais elle saurait, il le savait. Phoenix, Aulia, Bryséis. Elles étaient ses ultimes remparts qui parvenaient à le garder debout, à le garder en vie. Car en cet instant, rien n'était plus tentant que d'imiter le dernier geste de son défunt fils. Les traits de son visage se tordent d'une douleur incommensurable lorsque ses yeux sombres se posent de nouveau sur sa petite sœur, sur son petit frère. Lentement, faiblement, il avance vers eux. Il colle son chanfrein à celui de Bryséis et ne peut retenir de nouveau quelques pleurs. Il glisse son visage vers celui d'Asmund. Le caresse, l'enlace contre lui, le berce. Je t'aime. A tout jamais. lui murmure t-il doucement. C'est fini ... Tout était fini. Asmund. Leur trio. Leur invincibilité. La guerre. La haine. La vengeance. La Pyramide.

Et ils renaîtraient de leurs cendres.
Phoenix les guiderait. Mais ils y parviendraient. Tous ensemble. Et Gaya, et Lov, et X, et Asmund, tous, ils seraient fiers d'eux. Parce qu'en cet instant, il se promit de tout faire pour qu'ils le soient.

D'un regard entendu avec la colosse ébène, ils soulèvent ensemble le stratège déchu. Pour un dernier voyage, pour un dernier hommage. Ils le ramenaient à la maison.

Elle croyait qu'elle n'avait plus de larmes à verser. Pourtant, résonnant avec le chagrin terrible de son aîné, le sien prend source au fond d'elle comme un torrent lointain qui déferle soudain de ses yeux. Ses pleurs à elle ressemblent à des grognements étouffés. La morve coule librement, se perdant dans le sang du frère déchu. Elle serre Asmund contre elle, le partage avec Hooker, comme ils partagent leur douleur.

L'immensité de la perte est peut-être ce qui lui donne la force de se relever. Car ça ne peut pas s'arrêter là, ici, comme ça. Hooker et elle se comprennent. Elle soulève le corps de concert avec lui, le cœur tremblant mais les gestes fermes.

Alors elle se souvient de l'enfant, qui geint dans le sang et la merde de sa mère. Finalement elle comprend. C'est le fils d'Asmund. Quel être pitoyable… Quelle vie pitoyable. Son cœur voudrait bondir pour lui, le protéger, le sortir de là, l'aimer comme le sien, car les enfants de ses frères sont les siens. Ielles devraient le ramener avec elleux. Pourtant… Bryséis doute. Et si lui aussi ne trouvait que la haine chez eux, comme Aszio, comme Gryffon ? S'ils étaient incapables, au fond, de lui donner assez d'amour ? Lui qui a déjà connu le baptême du sang, si jeune, lui dont le regard ne semble déjà plus rien trouver qui vaille la peine d'être vu dans ce monde.

Bry croise le regard de Phoenix. Elle le maintient un instant, et peut-être la rousse comprendra son hésitation. Finalement, elle hoche aussi la tête. Phoenix saura quoi faire de mieux.

La fratrie prend le chemin de la Pyramide, ensembles pour le dernier voyage de l'un des leurs.

PS : Ironiquement, la tentative d'Hêka de tuer Nyvéèn participera à sa survie, car elle a détourné la vengeance des Tsöldur contre l'araignée.

**Messages :** 482 **Inscription :** 16/07/2018 **Age :** 24 **Pseudo :** boo

Et la mort, brutale et violente, s'abat de nouveau. Pas sur celle qui en a l'effigie, celle qui ici, la méritait mieux que personne - Mygale - mais sur deux grosses têtes. Un duel au sommet, imprévu, miséricordieux. S'il a bien compris, Asmund, c'est le père du violeur de sa fille. Alors qu'il crève, si c'est pour engendrer de tels monstres. Et même s'il n'avait rien de tout en lui même, c'est une petite satisfaction de savoir qu'aujourd'hui, la mort lui apportera un peu plus de paix. Même si cela n'honore pas tellement l'union avec Bryséis, il n'a rien fait après tout, ce sont des pensées. Mais ... mais il traquera Aszio. Il lui fera payer. Il paiera.

Météore reprend les rênes et dirige le groupe vers le campement Nayati. La guerre, la lueur de vie qu'elle a pu avoir, a su s'éteindre avant même de flamber. Un mal pour un bien. Foudre et Faucon transportent la rescapée ultime de cette querelle désormais achevée, et Météore de place au devant du cortège, avec Boréales à ses côtés.

avant qu'asmund soit emporté

Son dernier face à face avec Asmund fut étrange. Mais aussi brutal pour son bien-être émotionnel. Il était parti, avec un simple je t'aime. Quel mot étrange. Est-ce possible d'aimer dans le temps ? Comme ça, du jour au lendemain. Et quel était la signification exact de ces mots ? En quelques minutes il avait réussi à la retourner, elle qui habituellement flottait sur un long fleuve tranquille. Durant ces derniers jours, elle avait lutté. Férocement. Non, elle n'ira pas quémander son pardon. Son amour. Mais son corps réclamait le contraire. Un peu de tendresse, un mot ou deux pour commencer. Oui, elle fera ça. Alors durant sa marche elle réfléchit à ce qu'elle pourra lui dire, toute la vérité sur ses véritables émotions, et faire abstraction de la haine qui consume son âme.

Mais avant de partir à sa recherche, le traquer comme sa proie jusqu'à ce qu'il se retrouve seul, Lyv fait un crochet par la jungle pour s'assurer que Tsunami n'avait pas semée la mort sur sa route. Elle n'est pas idiote, la frisonne se doute bien du sang qui a dû couler depuis leur dernière rencontre. Mais plus les jours avancent et plus elle réussit à la canaliser. Du moins, c'est ce qu'elle pensait.
À son arrivée, aucune trace du dragon. Oh, la jungle entière est son domaine. Mais au lieu de percevoir ce mélange habituel d'humidité et de colère, elle ne trouve que de la haine. Ça empeste aux quatre coins, ce qui n'envisage rien de bon.

Ses gros sabots écrasent le sol meuble avec force, filant à toute allure entre la végétation malgré son imposant corps. Elle n'entend plus le vent siffler dans le creux de ses oreilles enflammées, uniquement les battements d'un coeur prêt à exploser. Puis, le silence. Le vide. Le néant.
Ses quatre membres sont solidement ancrés dans le sol lorsque ses yeux fauves se posent sur la scène macabre, digne des plus grands films d'horreurs. Son père sans vie. Tsunami sans vie. Les deux corps qui baignent à l'unisson dans le sang, les tripes, et la terre. Lyv retient sa respiration, éliminant un reflux qui tentait de se frayer un chemin face à tant d'horreur, et d'odeurs dégueulasses. Et dire qu'elle voulait retrouver Asmund et échanger quelques mots. Était-ce aussi une punition ? Le vide. Le néant.

Lyv ignore la présence des autres. Qu'ils aillent tous crever. Il n'y a que ce poulain chétif qui se roule dans les restes de Tsunami qui accroche son regard quelques secondes, et son cœurs se brise un peu plus ; du moins, de ce qu'il en reste. Il est le parfait mélange entre le jaguar et le dragon. La frisonne soupire, et inspire profondément. Le pas calme et déterminé, elle s'approche du corps encore chaud de son père, bousculant n'importe qui sur son passage. Qu'ils dégagent. L'imposante noire redresse un peu le corps tacheté de sa tête pour venir se coucher contre lui, déposant sa tête sur son épaule et grognant quiconque oserait s'approcher. Dans cette position, durant de longues minutes, elle s'accorde un moment de tranquillité en susurrant des mots incompréhensibles dans le creux de son oreilles. Des excuses, son pardon. Des prières pour l'accompagner. Je t'aime.

Elle réouvre ses yeux fous et dévisage les acteurs de ce massacre. Qu'ils brûlent tous. Une dernière étreinte au corps inerte de son père, et Lyv le quitte à contre cœur, sentant désormais le sentiment de déchirement qu'il a pu ressentir lorsqu'elle essayait de le dégager de sa vie. Sans quitter des yeux son oncle et sa tante- les plus dangereux sans l'ombre d'un doute- elle saisit les crins sombres de la crinière de Tsunami. Et comme un vautour, elle recule doucement pour l'embarquer à travers la végétation dense, malgré ce corps qui s'effrite sans le moindre effort.
Qu'ils crèvent tous.

**Messages :** 5064 **Inscription :** 24/04/2015 **Age :** 24 **Pseudo :** drey

moh Plum

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