the floor is lava _A_

Ses prunelles sombres vinrent se visser dans son oeil valide, s'y plongeant pleinement et s'y accrochant. Il était une des rares personnes à voir en elle ses plus grandes insécurités, un des seuls à vraiment comprendre la complexité de ses pensées et de ses sentiments. Parce que c'était plus que ce que l'on pouvait voir en surface, c'était plus profond. Et elle même avait du mal à se comprendre. Elle esquissa un petit sourire doux. Je dirais pas non à un conseil ou deux.

L'Ergienne hésita, incertaine. Elle ne savait pas trop quoi répondre en fait, ni si elle devait être franche ou non. Mais elle savait que ça ne servait à rien de se voiler la face, pas avec lui. Je suis plus à l'aise avec toi, c'est vrai. Mais j'ai toujours un peu peur. Et le prend pas personnel parce que c'est comme ça avec tout le monde, même ma famille. Bien que peut-être pas avec son père et sa mère, elle avait du mal à se sentir elle même avec la plupart des Ergiens. Elle soupira. J'ai juste l'impression d'être vulnérable quand je me laisse complètement aller.

Elle lâcha un petit soupir. Il n'avait pas tort, au contraire, mais elle avait de la difficulté à mettre en action ce qu'il lui disait. Et si les gens me voient comme une anomalie ? Et s'ils me détestent pour ça ? Je vois pas comment je pourrais tourner ça en force.

Il déverse ses paroles sur elle et elle tourne légèrement la tête, se mordant une lèvre pour lui faire passer l'envie de pleurer. Elle était peut-être d'apparence forte, mais quand il s'agissait d'abaisser ses armes et ses protections, ça l'effrayait et elle se sentait tant vulnérable que ça lui faisait mal. C'est pas quelque chose de physique, Faucon. C'est pas quelque chose que je peux changer en force comme ça. C'est quelque chose d'ancré que je peux pas changer. rétorqua-t-elle. Elle lâcha un petit soupir. Elle se sentait un peu coupable aussi, elle avait peur d'être un poids pour lui, alors qu'il essayait simplement de l'aider.

Elle ne savait dire si elle était réellement convaincue, si elle pouvait réellement comparer ce qui la rongeait de l'intérieur avec son oeil non fonctionnel. Mais au moins il essayait, et juste pour ça elle lui était suffisamment reconnaissante pour cesser de s'obstiner. Aulia releva doucement le regard en sentant ses naseaux chauds contre sa joue, lui offrant un petit sourire. Elle s'approcha davantage jusqu'à pouvoir se blottir contre lui et cacher sa tête sous sa crinière, détendue. Merci, Faucon.