douce chaleur - Matoaka

Abysse s'est perdue en voulant retourner à l'Île avant que son père n'y rentre avant elle. Il est vrai que parfois il ne rentre pas, passe un voir plusieurs jours sans faire une apparition à la Roche. Mais elle, cela serait la première fois qu'elle ne passe pas la nuit collée à Nébuleuse. Ses yeux sombres posés sur l'astre solaire, elle parvient à déterminer qu'il reste encore plusieurs heures avant la tombée de la nuit, mais parfois plusieurs heures ne sont pas suffisantes pour retrouver son chemin. Surtout quand on se laisse si facilement distraire par toutes ces choses qu'on ne connait pas. Cela lui arrive d'ailleurs encore, une nouvelle fois. Une fumée étrange s'échappe un peu plus haut, et sans qu'elle n'ait ordonné quoi que ce soit à ses jambes, elles la guident déjà vers l'endroit inconnu.
Un grand bassin d'eau finit par se présenter à elle, d'où la fumée semble s'échapper. Quel étrange phénomène. Une jument nacrée est face à l'eau et finit par y pénétrer. Aby l'observe faire avec stupeur et observe les secondes qui suivent avec appréhension mais aussi excitation. Malheureusement, il ne se passe rien de spécial. La jument se couche et se détend. Alors pourquoi cette eau fume ? Qu'a t-elle de spécial ? La petite pie s'approche du bassin sans y entrer, et observe silencieusement l'eau, puis la jument, et de nouveau l'eau où se reflète son reflet.

Aby relève les yeux vers la jument, comprenant qu'elle s'adresse à elle. On lui a appris les différentes formes de salutations : coucou, salut, bonjour, hello. Bonjour. Répond t-elle poliment avant de reporter de nouveau son attention sur l'eau, qu'elle désigne d'un geste des naseaux. Pourquoi l'eau elle est bizarre ?

Abysse la fixe de nouveau, ne parvenant pas à déterminer si elle pouvait lui faire confiance ou pas. Est ce réellement agréable ? Ou est ce un piège ? Son père lui a dit de ne pas faire confiance aux inconnus, et surtout à d'autres que les Nayatis. Mais son père n'est pas là, il n'est jamais là. Aby hoche alors doucement et avec prudence la tête avant de tendre lentement son antérieur vers l'eau vaporeuse. Elle retire son sabot au moment fatidique et recule du rivage, son petit poitrail trahissant sa respiration rapide et donc ses émotions. Papa ne serait pas content. La pouliche secoue la tête pour se ressaisir et se redresse. Faire preuve de courage. Aby se présente de nouveau face à l'eau et tend de nouveau son sabot, ferme un œil en détournant le regard lorsqu'elle va rentrer au contact de l'eau, ne sachant pas à quoi s'attendre et …. Et finalement pas grand chose. Rien de mal en tout cas. C'est même … Plutôt agréable comme l'a dit la jument. Abysse se laisse donc glisser entièrement dans l'eau, mais manque de chance, elle n'a pas pied à cet endroit

Elle a l'impression que son immersion dure une éternité mais en réalité la jument de nacre réagit vite et la sort rapidement de l'eau. Abysse est trempée de la tête aux sabots et tousse bruyamment, ayant avalée de l'eau par inadvertance en essayant de respirer. Elle retiendra que ce n'était pas une bonne idée, cela lui brule autant la gorge que les naseaux. Elle hoche malgré tout la tête entre deux quintes de toux, elle allait bien. Par.. Pardon. Articule t-elle difficilement.

Elle grelotte contre les caresses de la jument blanche, mais elle savoure chacune d'entre elles. Son père ne lui en prodigue jamais. En soit, avant, elle ne savait pas que cela lui manquait, vu qu'elle le connaissait pas. Du contact, de la douceur... Aby ne peut retenir quelques larmes, qu'elle s'empresse d'essuyer sur son épaule mouillée. Elle renifle bruyamment. Elle tourne son visage enfantin vers la jument. Comment tu t'appelles ?

Abysse. répond t-elle d'une voix fluette mais un peu enrouée par les larmes précédentes. Elle se ralce la gorge pour récupérer une voix plus claire et fluide. Tu n'as pas l'air d'être d'ici ... souffle t-elle, observant ses traits si parfaitement dessinée. Son parfum ne sent pas ici. En tant que Nayati, elle est réceptive à tout çà. Tu viens d'où ?