i'm doing it for the taste of reality.

la nuit est tombée depuis un moment. tu observes les lucioles qui scintillent dans l'air; petites étoiles tombées du ciel. tu aimes toujours autant cet endroit qu'au premier jour où tu l'as découvert.

Le bicolore, avec sa discrétion habituelle, arpentait la forêt. Il traquait depuis un moment la jument qui lui appartenait ; Alice. Oui, elle était à lui. C'était son jouet. Et il avait bien envie de s'amuser ce soir. Elle allait apprendre ce que c'était, de l'oublier aussi facilement. Ses prunelles bleues se posèrent sur sa silhouette fine, et il s'immobilisa dans les feuilles.
« Belle nuit, n'est-ce pas, Blondie ? »
Sourire. Son sourire effrayant, comme si il allait lui sauter dessus d'une seconde à l'autre.
Oh, Alice, tu m'as manqué, tu sais ?

méchant.

la voix. la voix tant attendue, tant crainte, tant désirée, tant harcelante. douloureuse hantise. tu ne sursautes même pas tant tes muscles se sont figés. lorsqu'enfin, tu parviens à bouger et à te retourner. tu ne vois que son sourire. qui te glace le sang. ton coeur bat la chamade. c'est à cause de lui que tu es partie. à cause de lui que tu es revenue. triste dérision. « leith. » un murmure, un simple murmure.

et elle l'a aimé en plus !

Son sourire s'élargit, et il s'approcha d'elle, avec lenteur, la toisant de haut en bas comme un bout de viande.
« Bon, ma belle, qu'est-ce qui me retiens de t'arracher le coeur ? »
Une lueur indéchiffrable passa dans son regard clair. Leith, encore plus dangereux qu'avant.

je ne la comprendrais moi-même jamais.

étrangement, au lieu de t'effrayer, son attitude te remplit d'hardiesse. tu soutiens son regard, même s'il fait une tête de plus que toi. « Peut-être de savoir que tu t'arracherais le tien avec ? »

Pourtant, jsuis sûre que si ils se mettent ensemble, ça pourrait être super drôle

Leith eu un sourire carnassier. C'était encore mieux quand les proies se débattaient, n'est-ce pas ? Il arqua son encolure, ses lèvres blanches effleurant l'oreille d'Alice.
« Ca fait longtemps que j'en n'ai plus. T'as une autre excuse en rab ? »

tu te dégages et le foudroies de ton regard qui a bien changé depuis la dernière fois que tu l'as vu. il s'en apercevra sans doute lui-même. mais tu te doutes bien qu'il s'en contrefiche. « si c'est pour ça que t'es venu, va t'en. »

Il la bouscula violemment, marchant jusqu'à un arbre. Il effleura le tronc de ses naseaux, faisant semblant d'ignorer la présence de la blonde, juste derrière.
« Alors, Blondie, je t'ai manqué ? »

tu ne bronches pas, te décalant un peu juste après. tu le suis des yeux, méfiante, préférant être ignorée que persécutée, surtout à ce moment-là. s'il t'a manqué ? horriblement. « pourquoi cela serait-il le cas ? » craches-tu avec dégoût.

« Jme disais bien aussi que tu m'as oublié bien vite »
Il marqua une pause, se retournant, pivotant, et s'approchant pour que son visage soit près de celui d'Alice, son souffle brûlant se heurtant au sien. Sa voix, rauque et grave, brisa le silence.
« Tu m'as déçu, Alice, tu sais ? Et j'aime pas être déçu, tu comprends ? »

mais tu recules, comme écoeurée. tu inspires à fond. « déçu comment ? en partant car je n'arrivais plus à vivre ici ? mais tu ne te poses peut-être pas les bonnes questions, leith. c'est pourtant pas dur de deviner ce qui m'était invivable en restant ici. »

Il prit un air surpris, étonné, déconcerté. Tellement amplifié que c'était comique. Il s'amusait de la situation, oui.
« Ah, oui, j'avais oublié que tu fuyais toujours tout. »

il t'agace. serrant les dents, tu secoues la tête, les oreilles basses. « en effet, je croyais que tu me connaissais, pourtant. »

« Oh, Blondie, je te connais bien, trop bien peut-être. »
Il s'approche à nouveau.
« Et là, où est passée la petite Alice aux pays des merveilles ? Tu as enfin grandie, enfin laissé ton monde rose, enfin remarqué la douleur du notre ? C'est bien, ma jolie, tu t'améliores de jour en jour. »

tu ne réponds pas de suite, le fixant d'un regard noir.