Toutes les rues sont d'or (L)

Dans l'esprit de Len, cela ne faisait plus aucun doutes, il devait agir. Quel genre d'étalon pouvait-il être s'il n'était même pas capable de réagir lorsque quelqu'un était dan le besoin ? Son dilemme était de taille, mais il ne pouvait pas compter sur les chacals pour lui ramener un remède ou n'importe quoi. Et avec sa fragile corpulence de yearling, il ne pourrait jamais porter Apollonius à l'abri. Il s'éloigna donc, et par chance, tomba sur un oasis pas si éloigné, masqué par les dunes. Il revint auprès du corps du mastodonte, et péniblement, entreprit de le faire glisser en direction de l'oasis. Il avançait lentement mais sûrement. Et enfin il arriva. Doucement, avec une feuille, il rafraîchit le corps du mastodonte.

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Le pauvre étalon était toujours sombré dans le noir total, entièrement enivré par les noirceurs et nul ne semblait être en mesure de le faire revenir à lui. Le vent était froid, mais il y avait malgré tout cette douce chaleur qui réchauffait un peu le corps de l’inconscient et lentement, le frison commença le cycle des spasmes.

La panique le gagnait de minute en minute. Tout ce qu'il pouvait faire ne donnait rien, et pire : l'état d'Apollonius allait de mal en pis. De spasmes de plus en plus forts secouaient l'imposante carcasse de l'étalon. Avec peine, Len réalisa soudain que ce que lui avait dit son maître était en train de se réaliser : Apo était bel et bien en train de mourir devant ses yeux impuissants. Toujours personne à proximité. Alors faute de mieux, Len le traîna sur la rive, et lentement, fit glisser son corps dans l'eau, espérant que cela l'aiderait un minimum à repousser la fièvre qui devait le dévorer de l'intérieur.

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Le vieil étalon se sentit, inconsciemment traîné vers une surface humide et celui-ci cessa tout spasme qui s'était déclenché, quelques minutes auparavant. Apollonius ouvrit un oeil, affaiblis par le froid et la fatigue. - Len? lança-t-il, confus tout en sentant l'eau contre son corps et ne sachant point où il était, puisque le mastodonte vivait dans le noir total. La fièvre avait effectivement diminué et l'étalon semblait aller de mieux en mieux. Mais, pour combien de temps encore?

Ce fut avec un immense soulagement que Len vit Apollonius ouvrir enfin les yeux, affaibli, mais bien vivant. Une question encore taraudait son esprit déjà inquiet. Pour combien de temps encore ? -Oui. Content que tu ailles mieux.

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Le mâle noir prit une grande inspiration et baissa la tête, serrant la mâchoire. Il s'en voulait terriblement et là, Apollonius se haïssait sérieusement. Le frison n'avait pas pu terminé l'entraînement du jeune mâle...

Surprenant l'air contrarié et la moue tordue de l'étalon, Len s'approcha de lui, une pointe d'inquiétude perçant de nouveau en lui. -Apollonius ? Tu vas bien ? Question idiote. Le jeune étalon se donna une claque mentale, et n'osa rien ajouter de peur de s'enfoncer encore plus.

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Le mâle baissa lentement la tête, triste. - Je croyais dur comme le fer que j'aurais pu finaliser ton entraînement, mais j'ai eu tord. Au fait... Comment vont les choses avec ton père? demanda-t-il, promptement. - Assurera-t-il la suite de ton entraînement? Ou bien voudrais-tu que je poursuivre, même si je ne sais pas combien de temps, il me reste? proposa-t-il, avec un sourire chaleureux.

Le visage de Len se ferma. -Ne t'inquiète pas pour ça. Au point où on en est, ce n'est plus la priorité. Le rassura le rouan, encore inquiet pour son instructeur. -Mon père ? Répéta -t-il, sarcastique, avant d'éclater d'un rire sec. -Il est parti, pour un bon moment je pense... Son air détaché cachait en réalité un réel désespoir. -Alors si tu te sens bien, je veux bien que tu continues de m'entraîner... Souffla l'étalon, rendant son sourire au convalescent.

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Le noir souffla doucement, pour calmer la pression qui s'installait peu à peu en lui et lentement, elle disparue, ce qui soulagea énormément le mastodonte. - Ton père est... partit? lança-t-il, stupéfait par une telle révélation. Soudainement, une force d'espérance et d'espoir ou plutôt de persévérance l'envahirent. Apollonius n'abandonnerait pas avant la fin de l'entraînement de Len et puisque son père avait fui ses propres responsabilités, Apollo pensa qu'il serait logique de devenir en quelque sorte son paternel de remplacement. - Je serai comme un paternel pour toi, alors si tu as besoin de quoi que se soit, fais-moi part de ta requête. annonça-t-il, en reculant de quelques pas, répondant aux attentes du jeune mâle. - Recommençons dès à présent. Je finalise ton entraînement, aujourd'hui. affirma-t-il, avec une pointe de défi dans le creux de ses yeux. Là, cela commencerait à devenir intéressant.

Len acquiesça, un rictus amer agitant ses lèvres. Quoiqu'il avait pu lui dire, ce père indigne, le jeune étalon ne le ressentait ni plus ni moins comme une trahison, et pas seulement envers lui. -Non, en fait, il n'est pas parti. Il s'est enfui comme un lâche devant ses responsabilités. Renchérit-il. Puis, lorsqu'il entendit la proposition d'Apo, son visage se détendit, un sourire frais éclaira ses traits. -Je te remercie. A sa demande, Len se redressa, et se mit face à lui, un peu incertain. Apollonius avait manqué d'être terrassé par une de ses crises, quelques minutes auparavant. Etait-il réellement prudent de continuer ainsi ? -Que veux-tu que je fasse à présent ?

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Le mâle lui sourit et à sa révélation, cette expression joyeuse au visage disparu si spontanément qu'elle était arrivée là. Apollonius détourna le regard, complètement choqué et finit par se concentrer à nouveau sur Len, décidé ainsi que prêt. - Je désire que tu t'en prennent à l'une de ces bêtes en bas de la montagne et me prouve que ce que je t'ai appris est maintenant acquis. expliqua-t-il, en prenant déjà le trot en direction de l'endroit en question. Il y avait un attroupement de renards en bas et Apollo souhaitait que Len en choisisse un pour tester ses capacités présentes. Il ne les avait pas vu du tout, mais son odorat l'avait grandement aidé et c'était la meilleure chose.

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Len

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